Fournaise milanaise
La canicule de la métropole italienne est difficile à supporter pour certains, plus habitués à nos 20 degrés et nos nuages estivaux. Heureusement, la Renault ne semble absolument pas en souffrir et la climatisation agit comme une véritable cure de bienfaisance ! Avec plus de 35° à l’ombre, sa présence est plutôt nécessaire ! Surtout si l’on considère l’importance des surfaces vitrées ! Avant de repartir, nous faisons un bref arrêt à la pompe : dotée d’un réservoir de 83 litres, la Renault Grand Espace peut prétendre à une autonomie frôlant les 1.000 kilomètres ! Mais le remplissage complet se paye cash !
En route vers Trieste
La route vers Trieste est longue, droite et plutôt monotone... Cruise control bloqué sur 130, nous nous faisons dépasser par une Mercedes SL55 AMG immatriculée en Russie et semblant animée par un moteur de bombardier, tant les grondements graves de son V8 résonnent encore longtemps dans notre Espace... Dans ce dernier, le confort est remarquable, grâce notamment à une excellente insonorisation, ce qui permet de profiter de l’excellente stéréo de cette version Initiale. Un dernier arrêt avant Trieste, histoire de savourer encore une fois la succulente cuisine italienne et nous voilà prêts à entrer en Slovénie ! Les immatriculations rencontrées se font de plus en plus exotiques : notons pêle-mêle, un camion iranien, quelques grosses BMW bosniaques, ainsi que quelques Serbes...
La Slovénie, puis, enfin...
La Slovénie étant passée à la vignette, nous décidons de boycotter l’achat du précieux papier pour se concentrer sur les petites nationales. Fort fréquentées, elles n’en sont pas moins superbement revêtues... Voilà qui pourrait donner quelques idées à nos têtes pensantes ! La traversée de ce petit Etat est courte et nous voici enfin entrés en Croatie ! Le contrôle de douane et l’air suspicieux du douanier nous rappellent que nous quittons l’Europe des 27... Le GPS intégré aussi d’ailleurs : selon lui, nous évoluons pile au milieu de la pampa ! Hormis quelques grands axes et les centres urbains, il semble de toute manière, complètement perdu ! Nous longeons la côte, allant de Rijeka à Prizna en empruntant une très charmante nationale qui, sous certains angles, nous rappelle la Côte d’Azur. La route est tortueuse et fort fréquentée. Dépasser est un exercice difficile, d’autant que les 2 tonnes de la voiture sérieusement alourdie par notre attirail de touristes, rendent les reprises plutôt lymphatiques ! Un escadron de BMW noires allemandes nous dépasse pourtant à vive allure et continue de jouer à saute-mouton bien au-delà des limites du raisonnable. Autant donc profiter du paysage, superbe, qui en cette fin de journée, voit les maisons côtières scintiller pour mieux se refléter dans les remous de la mer... Les îles sont innombrables et ne se ressemblent pas forcément. Et toujours cette mer Adriatique, semblant être d’une pureté réjouissante... La radio diffuse quelques airs de Coldplay et c’est encore assez frais du voyage qu’aux alentours de Prizna, une flèche nous indique que le bac nous menant à l’île de Pag se trouve au-bas de la falaise. Le temps d’acheter le ticket (24 euros, tout de même...), et nous voilà embarqués sur le transporteur ! La nuit tombe, une certaine fraîcheur s’installe, mais nous profitons tout de même de l’ambiance jeune régnant à bord du colossal mastodonte ! Il n’a pas fallu dix minutes que nous voilà déjà sur l’île ! Les routes, toujours aussi belles, se font montagneuses et les phares au Xénon directionnels du Grand Espace chassent l’horizon fortement assombri.
Première et dernière erreur de guidage
Privés de GPS, nous nous reposons donc sur notre sens de l’orientation et sur nos talents de copilote ! Et naturellement, nous nous trompons radicalement de routes... Confondant Novalja avec Stara Novalja, nous atterrissons dans un cul de sac qui semble n’avoir rien demandé à personne ! Demi-tour, plus attentifs cette fois, et c’est reparti ! Trouver Novalja n’était finalement pas un immense défi, mais en revanche, trouver le camping... Bref, il est 22h30, le camping ferme ses barrières à 23h, il ne nous reste plus qu’à trouver un bienfaiteur capable de nous guider à bon port ! Plus facile à dire qu’à faire, l’anglais étant difficilement compris des locaux. Il ne me reste plus qu’à rassembler mes vagues souvenirs d’Allemand (une langue véhiculaire dans le pays) pour tenter de me faire comprendre ! Si l’opération a réussi, manifestement, ma compréhension à l’audition mérite encore un peu d’entraînement, car c’est en rond que nous tournons ! Deuxième tentative, plus concluante et nous arrivons enfin au camping ! C’est parti pour quelques jours de farniente... La Grand Espace a, elle aussi, amplement mérité quelques jours de repos ! A noter que si la carte main libre est fort pratique au quotidien, sa logique de fonctionnement semble parfois perturbée, avec un comportement erratique à la clé (je sais, elle était facile...) ! Je dois bien avouer que je n’ai absolument rien fait pour améliorer le bilan, nager dans la mer salée en oubliant la clé dans la poche n’était sans doute pas d’un intérêt assuré... Une pile plus tard, tout est rentré dans l’ordre ! A noter que, pile à plat, il est possible de verrouiller la voiture manuellement sauf... le coffre ! Mon excursion dans l’eau aura donc permis de relever ce point ! On se trouve les excuses que l’on peut...
Retour au pays
Pour le retour, nous ne repassons plus par Milan et arrivés à Trieste, nous choisissons de bifurquer sur Udine avant de traverser l’Autriche. Les autoroutes de cette dernière étant payantes, nous choisissons le chemin des écoliers en empruntant les bucoliques nationales. La température a fortement chuté, mais les différentes vallées traversées et les chalets chaleureux nous font oublier le climat se détériorant à une vitesse déprimante... Si la nature est superbe, de très inesthétiques ponts bétonnés à l’allure on ne peut plus sévère viennent pourtant s’y inviter au milieu... De cols en cols, la température fluctue aux alentours de la dizaine de degrés et la pluie se fait de plus en plus insistante. Pour la première fois depuis bientôt deux semaines, les essuie-glaces viennent donc se rappeler à notre bon (?) souvenir en s’enclenchant automatiquement. C’est à Salzburg que nous effectuons notre halte gastronomique, dans un petit restaurant on ne peut plus sympathique ! L’occasion de parfaire notre Allemand et d’avaler une choucroute pour repartir le ventre bien plein ! Arrivés à Munich, nous décidons de nous arrêter pour une petite sieste bien méritée. La suite du voyage se déroula sans encombre, mais contrairement à ce que l’on aurait pu penser, la quantité de trafic et de travaux sur les autoroutes allemandes limitent finalement, assez bien la moyenne. Arrivés en Belgique, le soleil nous accueille, et la Renault Grand Espace va enfin pouvoir aspirer à quelques jours plus calmes.
Après près de 4.000 bornes...
Le bilan ? Largement positif ! Bien plus qu’un simple moyen de transport, cette Renault Grand Espace aura été le cinquième larron de notre périple. Son grand hayon nous aura servi de toit lors de nos multiples tentatives culinaires, son habitacle aura été momentanément transformé en salle de cinéma lors des soirées, voire de chambre à coucher le long des autoroutes et ses multiples rangements auront été les armoires de nos tentes plutôt spartiates. Au bout de près de 4.000 km, on retiendra son excellent confort, sa modularité exceptionnelle, ainsi que son espace habitable. Autant d’atouts qui font mouche lorsqu’il s’agit de voyager aussi loin ! Et la boîte automatique ajoute encore au confort de conduite ! Surtout lorsque votre serviteur se fait sauvagement attaquer le pied gauche par un rocher sournois ! Une dernière info : notre consommation moyenne aura finalement atteint un honnête 9 l/100 km.