Ce qui surprend le plus lorsque l’on monte à bord du nouveau Kangoo, c’est son espace intérieur. Une impression encore renforcée par les importantes surfaces vitrées qui font entrer un maximum de lumière. Les 18 cm supplémentaires qui séparent le nouveau Kangoo de la génération précédente ont clairement été mis à profit pour choyer les occupants. La largeur aux coudes a augmenté de 12 cm, et le nouveau venu dispose désormais de trois vraies places à l’arrière. Ici, le rayon aux genoux, du niveau de celui d’une Vel Satis, est même le meilleur de son segment avec 21 cm (+ 4,3 cm). A l’avant, la largeur aux coudes a également gagné 9 cm, mais j’aurais apprécié de pouvoir reculer davantage le siège. Malgré tout, on se sent à l’aise, d’autant que la planche de bord, bien plus ergonomique que par le passé, utilise des matériaux désormais dignes d’une voiture moderne. Finies les tôles nues sur les montants.
Une fois installé derrière le volant (Qui n’est malheureusement toujours pas réglable en profondeur), la commande du levier de vitesse implantée en hauteur sur la console centrale tombe bien sous la main. Le siège est réglable en hauteur, et on a même droit à un repose-pied digne de ce nom. Avec son design « type aviation » emprunté à la Mégane, le levier de frein à main dégage un vaste volume de rangement entre les sièges, alors que la commande électrique des vitres est désormais située sur les accoudoirs des portes. La version Privilège a même droit à des vitres électriques arrière qui descendent complètement dans les portes latérales coulissantes. Bref, on se situe ici à des années lumières du confort rudimentaire de la précédente génération.

Simple et pratique

Cela dit, s’il s’est embourgeoisé pour se rapprocher sensiblement de l’univers automobile, le Kangoo n’en a pas pour autant oublié sa vocation de véhicule pratique et facile à vivre. En témoigne la banquette arrière à la cinématique astucieuse qui peut se rabattre d’un seul geste via une poignée ergonomique. Le dossier de la banquette vient alors reposer sur l’assise de manière à former une surface parfaitement plane avec le plancher. Selon les versions, le siège passager avant est doté de la même fonctionnalité, ce qui permet de charger facilement des objets de 2,5 mètres de long. D’un volume minimum de 660 litres, l’espace de chargement peut atteindre 2,6 m3 banquette rabattue, et même 2,8 m3 siège passager avant replié. Cerise sur le gâteau : l’accès au coffre est facilité par un seuil de chargement situé à seulement 60 cm du sol.
Bonne idée aussi que cette tablette de coffre qui se positionne, en fonction des besoins, selon deux hauteurs différentes et supporte jusqu’à 50 kilos de charge. Les ingénieurs Renault ont même conçu un système inédit qui permet de glisser cette tablette derrière le dossier de la banquette arrière. L’utilisateur n’a donc plus à se soucier de son stockage lorsqu’il veut profiter au maximum du coffre, même avec cinq personnes à bord.

Sur le toit aussi

En matière d’espaces de rangement aussi, ce nouveau Kangoo frappe fort. On compte ainsi un coffre type aviation pour chacun des passagers arrière, alors que le rack de pavillon de 13 litres situé au-dessus des places avant peut accueillir un atlas routier ou une série d’objets volumineux. La boîte à gants, plutôt généreuse, offre 15 litres de contenance alors que des trappes sont accessibles sous les pieds des passagers arrière. Enfin, un rangement de format A4 situé sur la planche de bord permet de caser facilement documents et stylos.
Et quand il n’y a plus de place à l’intérieur, il y en a encore à l’extérieur. Le Kangoo inaugure en effet un système de barres de toit « deux en un » plutôt original. Les barres longitudinales se transforment sans outil en galerie pouvant supporter jusqu’à 80 kilos de charge. Et pour plus de sécurité, des témoins visuels et sonores indiquent le bon verrouillage desdites barres.

Surplus pondéral

Pour son lancement sur le marché, le nouveau Kangoo peut compter sur une gamme de quatre motorisations dont trois versions du 1.5 dCi. Pour la première fois, ce dernier est proposé en version 105 chevaux à bord du Kangoo et, cerise sur le gâteau, il emmène avec lui une boîte de vitesse à six rapports. Réputé pour son efficacité sous le capot des autres modèles de la gamme, il n’est pas de trop pour tirer les 1.430 kilos du Kangoo. Son couple de 240 Nm autorise des reprises dynamiques à pratiquement tous les régimes, et sa consommation ne dépasse pas 5,5 l/100 km en cycle mixte.
Sur la route, le silence de fonctionnement tranche avec le vacarme omniprésent de la précédente génération. Il faut dire que le soubassement a fait l’objet de toutes les attentions dans le but de se rapprocher du niveau d’insonorisation des monovolumes, sans toutefois y parvenir. La présence d’inserts gonflants dans les corps creux atténue la propagation des bruits venant du groupe motopropulseur et un feutre absorbant de 15 mm habille les passages de roues, le plancher et le sous-tapis du coffre. L’ensemble de ces efforts génère un gain de 3 dB sur les octaves de haute fréquence ce qui, en clair, correspond à une diminution du bruit de 50%. Pour autant, il ne faut pas vous attendre à des miracles. Le Kangoo déplace beaucoup d’air, et les bruits aérodynamiques (principalement en provenance des rétroviseurs) sont omniprésents une fois que l’on dépasse les 100 km/h. Quant au moteur, c’est principalement aux alentours de 3.000 tr/min qu’il bourdonne. Un phénomène amplifié par l’architecture haute de l’habitacle qui fait office de caisse de résonance.

Mieux, mais…

Côté dynamique, on l’a dit en introduction, ce nouveau Kangoo reprend à son compte la plate-forme du Scénic. Ses voie se sont donc considérablement élargies : + 12 cm à l’avant et à l’arrière. L’empattement évolue aussi pour passer à 2,7 mètres. Pour la première fois, le Kangoo bénéficie aussi de l’ESP (selon les versions) associé à un système de contrôle de sous-virage. Sur la route, le comportement est donc naturellement en net progrès, surtout en matière de qualité d’amortissement. Mais dès que le rythme s’accélère, le train avant démissionne par un sous-virage progressif et la direction à assistance électrique n’aide pas vraiment la précision de conduite. A l’impossible nul n’est tenu…