La survie de Saab est à nouveau incertaine. Le constructeur automobile suédois a renoncé à l’accord avec les investisseurs chinois Pang Da et Youngman, car ceux-ci n’ont pas respecté leurs promesses.

Cet accord entre Swedish Automobile (la maison-mère de Saab), le distributeur Pang et le constructeur automobile Youngman devait assurer l’avenir de Saab. Il était prévu que PangDa injecte 109 millions d’euros dans la marque Saab en échange d’une participation dans son capital à hauteur de 24%. Quant à Youngman, il devait acheter 29,9% des parts, pour la somme de 136 millions d’euros.
C’est du moins ce qui était écrit sur papier en juillet dernier. Mais, malheureusement pour Saab, les Chinois n’ont pas apporté l’argent promis. Ils en sont restés à des paiements partiels et l’approbation nécessaire des autorités chinoises n’a pas été donnée. Plus tôt ce mois-ci, des discussions étaient encore en cours pour l’octroi d’un crédit pont permettant à Saab de se réorganiser. En vain.

Tentative d’OPA manquée

Au fil de leurs entrevues avec Swedish Automobile, Pang Da et Youngman ont également fait savoir qu’ils désiraient acquérir 100% du capital de Saab «car les circonstances ont changés depuis l’accord de juillet». Saab a trouvé cette demande inacceptable et a demandé aux partenaires de respecter les accords originels. Cela ne s’est pas produit, voilà pourquoi Saab a décidé de mettre fin à l’accord.

Saab protégé de ses créanciers

Ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle : Saab n’a plus produit de voitures depuis six mois et est actuellement en pleine restructuration. Le constructeur a été placé sous la protection des tribunaux suédois (pour le protéger contre ses créanciers), mais le curateur Guy Lofalk a demandé la levée de cette protection, estimant que Saab ne dispose pas de suffisamment de fonds pour mener l’opération à bien. Le tribunal de Vänersborg (Suède) se prononcera vendredi 28 octobre.

Plan B

Pendant ce temps, le patron de Saab, Victor Muller, cherche un Plan B. Ou plutôt un Plan C, puisque le deal avec Pang Da et Youngman constituait déjà un Plan B, après l’échec d’une collaboration avec le groupe chinois Hawtai. La grande question est de savoir qui pourrait encore sauver Saab. Swedish Automobile, Pang Da et Youngman continuent à discuter, mais il est peu problable que les trois parties arrivent à un accord.

Une lueur d’espoir s’est manifestée la semaine dernière : le groupe d’investissement américain North Street Capital, qui avait déjà racheté la marque hollandaise de voitures de sport Spyker, a acheté pour 10 millions de dollars de parts dans Swedish Automobile. Selon l’évolution de la situation, North Street Capital pourrait encore prêter 60 millions supplémentaires. Une goutte d’eau dans la mer ? Ce qui est sûr, c’est que l’homme d’affaires hollandais Muller devra à nouveau faire preuve de créativité pour sortir Saab du trou.