François Piette

19 SEP 2004

Clairement différente

Seat a décidé de miser sur le look. L’Altea préfigure la nouvelle identité automobile espagnole. Faux monospace, pas vraiment une berline, l’Altea bouscule les stéréotypes. Un pari osé pour permettre à Seat de mieux s’affirmer au sein du groupe VAG.

Avec les SUV, les monovolumes sont les autos à la mode. Seat a donc décidé d’en proposer un dans son catalogue… Mais différemment. Ici, on joue surtout sur l’esthétique et le plaisir de conduire. Pour preuve, la marque a l’honnêteté de présenter l’Altea comme un MSV (Multi Sports Vehicle) et non pas comme un « classique » MPV (Multi Purpose Vehicle). C’est dire que chez Seat on est bien conscient que les arguments à avancer sont différents de ceux des monospaces habituels. Faible modularité mais de l’espace quand même Ici, la modularité est limitée à sa plus simple expression. Les sièges arrière sont fixes mais rabattables. L’originalité du coffre se retrouve dans la structure à double fond comprenant deux niveaux. S'il est nécessaire d'augmenter le volume du coffre tout en conservant les places arrière, il est possible d'utiliser le double fond (le deuxième niveau). Pour y accéder, il suffit de replier le fond qui glisse facilement vers l'arrière. Lorsqu'il repose sur le dossier des sièges arrière, le volume disponible est de 409 litres. Attention toutefois, pour profiter pleinement de l’espace disponible dans le double fond, il faut renoncer à la roue de secours et préférer le kit de réparation. Question de choix ! Pour rabattre les sièges arrière, il suffit d’une seule main et sans qu'il soit nécessaire de retirer les appuie-tête. L’opération est toute simple : en tirant sur une sangle et les banquettes se déplacent vers l'avant, vers le bas, occupant l'espace vide sous les sièges, libérant ainsi une surface de chargement plane et au même niveau que le coffre. En utilisant le double fond, en rabattant les sièges arrière et en retirant la tablette supérieure, la capacité maximale du coffre est de 1320 litres. L’Altea n’a pas négligé non plus les espaces de rangement. Ils sont une trentaine éparpillés dans l’habitacle. Ce n’est pas le record dans la catégorie des monovolumes, mais c’est bien suffisant. TDI bruyant et vieillissant À l’heure des rampes communes, le TDI à injecteurs pompe se fait vieillissant. Toujours aussi économe et performante, cette technologie Diesel est trop bruyante. Ce moteur est basé sur le 1.9 TDI bien connu, à quatre cylindres en ligne, avec alimentation par injecteur-pompe, turbo à géométrie variable et intercooler. Grâce à sa nouvelle gestion électronique, sa puissance est quand même passée de 100 à 105 chevaux (77 kW). L'incorporation d'une soupape électrique pour le recyclage des gaz avec « bypass » de refroidissement et la mise en œuvre du système EOBD (European On Board Diagnosis) qui contrôle les composants jouent aussi un rôle dans le niveau d’émissions, permettant à ce bloc d'être plus propre. La transmission a cinq rapports. Les performances sont à la hauteur de la réputation de ce moteur : vitesse de pointe de 183 km/h, passage de 0 à 100 km/h en 12,3 s et couple de 250 Nm à 1900 tours minute. Très sobre aussi, il se contente de 5,4 litres au 100 km en cycle mixte. Et avec 55 litres dans le réservoir, on a de quoi voir venir. On peut aussi préférer le 2 litres Diesel plus sportif avec une boîte 6 ou avec la magnifique boîte DSG. Mais cela n’empêchera pas de pester sur les vrombissements et vibrations que l’on voit disparaître chez la concurrence… Du confort malgré tout Confortables et enveloppants, les sièges de l’Alta proposent un maintien latéral efficace. L'assise de mousse de haute densité absorbe les vibrations. Un détail important pour les passagers des places arrière: ils peuvent allonger commodément leurs jambes sous les sièges avant grâce au dessin particulier de l'arrière de ces derniers. Le conducteur a une position de conduite axée sur l’ergonomie et l’accessibilité des commandes. On sait qu’on n’est pas au volant du berline, mais on est loin d’être dans la position de conduite d’une camionnette. C’est donc une histoire de compromis qui nous a contenté. Une nouvelle suspension et un châssis agile DSR améliorent le contrôle et la rapidité de réaction, ce qui se traduit par une augmentation sensible de la sécurité. Le délai de réponse du véhicule aux ordres transmis par le conducteur par l'intermédiaire du volant ont été réduits. De plus, l'Altea présente une vitesse de braquage intéressante et un roulis minime dans les virages appuyés, malgré la tendance naturelle prévisible sur un véhicule à la carrosserie relativement haute. Ce comportement est dû à l'association du tarage combiné des ressorts et des amortisseurs, de pneumatiques spécifiques à très faible dérive et d'une direction électro-mécanique à assistance variable en fonctions des conditions de conduite. L'Altea est équipée d'une nouvelle suspension avant, avec un sous-châssis aluminium, et d'un nouveau train arrière multi-bras qui lui confèrent un bon comportement dynamique et un agrément de conduite notable. Les freins sont adaptatifs. En effet, le système de freinage possède un double servofrein qui répond de manière adaptée à chaque type de sollicitation. Si on applique une force normale sur la pédale, une retenue uniforme et progressive se produit; si on appuie plus énergiquement (en conduite sportive), cet effet s'accentue et entraîne à partir d'un certain moment une augmentation sensible de la force de freinage. Franchement, on n’a rien remarqué à l’usage, preuve que le système est efficace. Car en général, c’est lorsque cela ne freine pas comme l’on veut que l’on se plaint du freinage. Le look enfin And last, but not least, attardons-nous sur l’aspect extérieur de l’Altea. Car finalement, c’est bien là son principal argument et son point fort. Loin des canevas habituels du monospace, cette Espagnole joue la carte de la séduction et du non-conformisme. Cette ligne distinctive, sportive et novatrice se caractérise par le tracé, dessiné par de'Silva, mettant en valeur le profil du modèle. La ligne se définit par un avant à la calandre imposante et aux optiques expressives, ainsi de profil, on distingue clairement la « Ligne Dynamique » qui prend naissance au passage de roue avant et s'étire jusqu'à la roue arrière en glissant sur les portes. Originalité sur le pare-brise : les essuie-glaces sont rangés sur le côté et cachés derrière les montants. Un rapide sondage a montré qu’il est impossible de créer une voiture avec du caractère qui soit unanimement appréciée. Les avis sont tranchés. C’est “waow” ou “beurk”. Mais au moins ceux qui sont séduits, le sont vraiment et trouvent là un véhicule qui correspond peut-être à leur idéal automobile ou à leur philosophie de vie. Un risque osé… Même si on sentait bien que Seat devait impérativement se différencier des autres marques de son groupe ! © Olivier Duquesne
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