François Piette

3 FÉV 2011

Sage et mature

Berline injustement méconnue, l’Exeo se met à l’heure de l’automatique en conjuguant cette boîte Multitronic à variation continue avec un moteur diesel. Et tant qu’à faire, le constructeur ibère en profite pour remanier quelque peu sa berline !

Petit rappel

L’Exeo, il faut bien l’avouer, n’est pas le premier véhicule auquel on pense quand on cause « berlines ». Méconnue, mais pas dénuée de défauts, loin de là, car la belle Ibère est basée sur l’ancienne Audi A4. Traduction : voilà une manière low-cost d’accéder à un produit premium. Et l’opération ne s’est pas limitée à une simple transplantation d’écusson, car en portant le S hispanique, l’Exeo en profite pour remettre ses moteurs à l’heure (injection directe), revoir ses suspensions, ses équipements et, surtout, démocratiser largement ses tarifs.

Le lifting vous est apparu un peu « léger » ? Qu’à cela ne tienne, voilà désormais l’Exeo avec une nouvelle paire de feux arrière. Grandiose, direz-vous, ironiques… Mais je dois avouer que ces optiques à technologie LED font une belle différence et ajoutent un petit quelque chose de dynamique.

Pour 4,4 cm

Pas de choc sismique dans la liste des équipements, mais quelques petites adaptations : la stéréo peut être confiée en option à un système Bose à 10 haut-parleurs (190 Watts), la sellerie affiche de nouvelles couleurs et surtout, l’habitabilité arrière a été améliorée. Quand Audi, BMW et consort sortent les grands moyens à coup de rallonge d’empattement  pour optimiser l’espace dévolu aux guiboles des passagers arrière, Seat la joue low-cost. En clair, les ingénieurs ont creusé les dossiers avant et ont modifié l’assise des sièges arrière. Et voilà comment gagner 4,4 cm pour les jambes à bon compte ! Bon, j’admets, ce n’est toujours pas Byzance, mais c’est déjà ça… Entre-temps, les grands échalas se trouvent toujours coincés à l’arrière, par la faute d’une garde au toit plutôt réduite. A l’avant, ça passe, mais prière de faire l’impasse sur la sellerie cuir qui, curieusement, relève l’assise.

Multitronic

Quand le groupe Volkswagen fait grand bruit de sa boîte DSG ultra-performante en l’implantant sous tous les capots en vue, Seat s’en remet à la vieille boîte Multitronic (à variation continue) pour son Exeo. Pourquoi ? Parce que la DSG ne rentre pas sous le capot, chef ! Pas de quoi verser des larmes pour autant, car en conduite souple, la Multitronic est une alliée des plus confortables. Pour résumer, sachez que cette boîte possède un nombre infini de rapports et fait tourner le moteur à son régime optimum, en prenant en compte la position de l’accélérateur. Un summum sur le papier et une utilisation effectivement  très confortable, surtout en ville. Pour le dynamisme, prière de repasser : les sensations sont complètement lissées et à mettre le pied dans le phare, le moteur répond par un grondement lancinant, calé qu’il est à 4.500 tr/min. Bien conscients du phénomène, les ingénieurs proposent donc un mode Sport et un mode manuel, qui simulent une boîte robotisée et échelonnent 7 rapports. Et là, ça devient tout de suite plus sympathique en conduite enjouée ! Surtout en mode manuel, car le mode Sport a la mauvaise idée de faire mouliner ce brave 2.0 TDI à des régimes trop élevés.

2.0 TDI

Cette boîte n’est uniquement disponible qu’avec le 2.0 TDI de 143 chevaux et 320 Nm. Un moteur bien comme il faut, pas franchement musical, mais qui fait son boulot sans trop demander sa ration de mazout. Deux déceptions toutefois : des valeurs de CO2 élevées à l’heure actuelle et l’absence d’une variante « fiscale », bridée à 136 chevaux.

Et pour combien ?

L’Exeo, c’est aussi une finition remarquable, une tenue de route précise et efficace, une suspension un peu sèche et des tarifs serrés ! Cette version 2.0 TDI Multitronic est proposée à partir 28.050 € en finition Reference sur la berline. Pour le break ST, comptez 1.010 € supplémentaires. Quant aux finitions Style et Sport, rajoutez encore 1.200 €.
 

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