Elle libère de la personnalité, la León, en jonglant entre la berline compacte et le coupé. Seat parle carrément de coupé 5 portes. Un design retrouvant son origine dans le concept-car Salsa présenté à Genève il y a un an (mars 2005). Trop modeste Pour entrer dans la danse de la circulation, notre León était équipée du TDI 1.9 de 105 chevaux. Le moteur d’entrée de gamme en Diesel ne manque vraiment pas de vivacité. Il permet à la León de réussir le 0 à 100 km/h en 11,3 secondes, en théorie. Car dans la pratique, on a l’impression que le chrono est meilleur. La vitesse de pointe est de 183 km/h. Bouchons dans les oreilles Ce TDI 1.9 est évidemment hyper connu. Il est toujours aussi sobre en consommation, compte tenu des performances (5,5 litres en cycle moyen). Par contre, il ne peut s’empêcher de montrer sa présence par son bruit. Toujours bruyant, le bloc à injecteurs-pompes n’en reste pas moins disponible à bas régime. Le couple de 250 Nm est d’ailleurs à son maximum à 1900 tr/min. Autant dire que l’aiguille du compte-tours à 2000 tr/min, cela suffit amplement. Cinq Seat a opté pour une boîte manuelle à cinq rapports pour son « petit » moteur Diesel. Ce qui nous affuble d’un ronronnement lassant sur les longs parcours autoroutiers. Néanmoins, le maniement du levier s’avère agréable à la fois par la précision de la commande et par l’étagement des rapports. Bien soutenue Dès lors, avec le 1.9 TDI, les roues avant arrachent littéralement l’Espagnole. Mais avec efficacité. Le châssis est bien construit. Tout profit pour la tenue de route. Il est d’autant plus facile de la maîtriser que la direction électromécanique dite intelligente mérite bien son attribut. Notez aussi que la carrosserie doit sa rigidité à l’assemblage par soudure au laser avec apport de matière. Ce montage a notamment nécessité quelque 3700 points de soudure par résistance et 3200 mm de soudure à l’arc. Berlinocoupé Même si ce n’est pas à proprement parlé une berline, la León a du coffre (341 à 1166 litres). Mais en même temps c’est un coupé, dixit Seat, donc il faut faire avec une sacrée différence de hauteur entre le plancher du coffre et son seuil de chargement. Longue de 4315 mm avec un empattement de 2578 mm, elle offre la possibilité d’installer quatre adultes confortablement. Toutefois, ne rêvons pas, la modularité est très limitée. Tout comme les espaces de rangement. Non, définitivement, difficile de dire si c’est un coupé ou une berline compacte. Plaisir un peu gâché Le point fort de la León reste donc le plaisir d’en prendre le volant. Vive, incisive et bien insonorisée contre les courants aérodynamiques, l’Espagnole peut procurer de bons moments. Dommage que le TDI soit toujours aussi sauvage. Quel gueulard ! Pour sa part, la suspension joue sur la fermeté. Côté bruits de roulement, ce n’est pas ça non plus. Freinage à deux zones Présentée comme la plus sportive de la gamme, la León peut donc se conduire de manière agressive. Tout d’abord, la position de conduite est confortable et, rappelons-le, une bonne direction assistée. Ensuite, les freins sont à la fois endurants et performants. La botte secrète s’appelle Dual-Rate. Ce système intègre un nouveau servofrein Dual-Rate avec deux gradients de calibrage différents, une zone « confort et freinage dosé » et une zone « puissance de freinage » où la force sur la pédale de frein est réduite pour répondre aux sollicitations les plus exigeantes. Graine d’Italienne Pour terminer, nous avons eu l’idée de la laisser quelques minutes aux mains d’un alfiste. Ce dernier a été convaincu. Pourtant ce n’était pas gagné d’avance. Même si la León a une latinité indéniable, elle ressemble tellement à l’Altea que cela pourrait l’handicapter… Mais cette ressemblance n’est valable que sur les photos. Parce que sur la route, c’est nettement autre chose. © Olivier Duquesne