Stellantis n’est pas au mieux de sa forme. De janvier à fin juin, le groupe issu de la fusion entre PSA et FCA a vu ses résultats dégringoler sur les six premiers mois de l’année. À l’instar de ses concurrents, le géant automobile subit un recul de l’électrique en Europe et aux États-Unis, et doit composer avec une popularité en baisse qui affecte plusieurs de ses marques, sans compter sur des nouveaux modèles qui ne trouvent pas acquéreur. Un seul chiffre suffit à traduire la méforme du groupe franco-italien : le bénéfice net de 5,6 milliards € est en recul de 48 % par rapport à l’année précédente !
Profitant de l’ouverture du salon de l’automobile de Paris, Carlos Tavares a décidé de faire le point sur l’avenir du groupe. Il a notamment annoncé que son mandat prendra fin début 2026, sans renouvellement, et que son successeur sera désigné fin 2025. D’ici là, des décisions majeures seront prises pour les nombreuses marques de la galaxie Stellantis, avec la garantie qu’elles seront financées jusqu’en 2026. Il refile donc en quelque sorte la patate chaude à celui qui le remplacera.
Parmi les marques qui font face à d’importantes difficultés, Chrysler, qui n’a plus qu’un seul modèle au catalogue, espère un renouveau avec le lancement de son premier véhicule électrique l’année prochaine. Lancia, on le sait, tente un come-back commercial avec sa nouvelle Ypsilon, suivie d’un modèle phare en 2026, la Gamma, et peut-être d’une nouvelle Delta en 2028. Alfa Romeo, elle, prévoit la sortie d’un nouveau Stelvio en 2025, suivi de la Giulia en 2026. Un SUV de plus grande taille est attendu en 2027, visant principalement le marché américain.
De son côté, Dodge continue son offensive avec les Charger et la Hornet. Des rumeurs suggèrent également le retour du nom Stealth pour un SUV qui remplacerait le Durango en 2027. Jeep a un ambitieux programme composé de nouveaux modèles, notamment des versions électriques des Renegade et Compass, ainsi qu’un nouveau véhicule utilitaire prévu d’ici fin 2027. Ram, quant à elle, rencontre des problèmes de qualité, avec des pick-up nécessitant des réparations dès leur sortie d’usine, ce qui a provoqué une baisse des ventes de 24% aux États-Unis cette année.
Parmi les autres marques du groupe, Fiat, Opel/Vauxhall, Citroën et Peugeot, trop importantes que pour passer à la trappe, continuent de se concentrer sur des produits de masse. Maserati, en revanche, connaît des difficultés financières, ce que Tavares attribue à un marketing défaillant. Santo Ficili, le nouveau PDG de la marque au trident, a reçu pour mission de redresser la barre et de “changer l’état d’esprit et les idées” chez Maserati.
Reste l’ovni DS Automobiles, dont les projets demeurent flous et dont la gamme actuelle peine à convaincre en dehors de l’Hexagone. Abarth enfin, continue à produire des versions sportives basées sur des modèles Fiat, mais son avenir demeure également incertain.
Tavares a laissé entendre que la gestion de toutes ces marques pose des défis considérables, et qu’il n’est pas exclu que certaines d’entre elles soient “rationalisées” dans les prochaines années afin d’éviter des chevauchements tout en pérennisant l’avenir du groupe. Le successeur du patron portugais aura en tout cas fort à faire et sera manifestement contraint de prendre des décisions douloureuses…