Et c'est d'ailleurs tout l'intérêt de cette cylindrée bâtarde, à mi-chemin entre les 250cc et les maxi-scoots, genre Tmax 500, Brugman 650 ou Silverwing 600. Avec un encombrement somme toute encore mesuré, les 400 offrent des prestations les rapprochant des maxi scoots, pour un prix autrement plus attractif! Le Burgman 400 ne fait pas exception à la règle: il s'affiche à 7.130 € pour le 400A avec ABS, alors qu'un Burgman 650 se balade à 11.230 €! Notons que la version standard sans ABS est bradée en promotion au prix net de 5.730 €, alors que la version plus luxueuse 400ZA est à 7530 €, nantie entre autres d'un dosseret passager et de poignées chauffantes. Dire que le Burgman séduit par sa ligne élancée et sexy serait mentir. Son regard redessiné en 2007 lui donne certes un air plus actuel avec sa double optique et ses prises d'air "façon" moto, mais l'arrière très haut et vertical manque singulièrement de finesse. Le prix à payer sans doute pour disposer d'un volumineux coffre de 62 litres, acceptant sans difficulté de loger deux casques intégraux.
Accueillant
Les capacités de rangement du Burgman ne se limitent pas là: le tablier accueille un rangement fermant à clé sur toute sa longueur, la partie droite plus profonde permettant d'y stocker des objets encombrants comme une bouteille par exemple. Deux rangements sont encore disponibles sur le dessus du tablier, pour accepter des petits objets comme des cartes ou des tickets, mais ceux-ci ne ferment pas à clé. Le tableau de bord, très automobile, ne fait ni dans le luxe, ni dans l'originalité, mais se montre plutôt complet avec compteur, compte-tours, jauge à essence, température d'eau, horloge, deux trips, la possibilité d'afficher la consommation moyenne ou la température extérieure, sans oublier parmi les témoins celui du frein de parking. Les nombreuses possibilités d'affichage (trips, consommation, température extérieure) ne sont accessibles que par les deux sempiternels boutons de "mode" et de "reset", comme chaque fois complètement inaccessibles au bas du tableau de bord. Illogique et dangereux! Parmi les équipements, notons encore une clé codée ainsi qu'un crochet pour arrimer le Brugman à un point fixe avec un cadenas.
Protecteur
Autre bon point pour la selle nantie d'un support lombaire réglable en un tour de main, sans outils. Encore une bonne note pour l'excellente position de conduite, le dos bien calé par le protège reins réglable, avec un tablier autorisant de poser les pieds à plat ou en avant. Tout au plus regrettera-t-on le manque de largeur du tablier aux pieds, tout en se félicitant de la faible hauteur de la selle qui rend le Burgman accessible à tous, y compris aux plus petit(es). La ligne massive du Suzuki lui permet de disposer d'une capacité de chargement appréciable, elle offre aussi à son conducteur une remarquable protection aux intempéries. La bulle renvoie certes quelques remous bruyants dans le casque, mais buste, bras et jambes se retrouvent vraiment à l'abri des intempéries. À la conduite, nous retrouvons la facilité qui fait le charme et l'intérêt des scooters. Le moteur, plein de bonne volonté, n'arrache pas les pavés au démarrage, mais fait preuve d'un certain allant.
Multimodal
Tout se passe bien en ville (il ne manquerait plus que ça!) mais le Burgman 400 donne toute sa saveur sur les longs trajets interurbains. Nous avons fait des étapes de 200 kilomètres, avec contournement de la capitale aux heures de pointe. Le Burgman 400 tient des vitesses de croisière de 120-130 km au compteur sans le moindre effort, avec une consommation oscillant autour de 4,2 litres. Pas de soucis lors des dépassements, ce scoot prend 160-170 km/h à fond sans effort. Pas besoin de casser votre tirelire pour prendre plus gros, le Burgman 400 dispose d'assez d'allonge pour voyager loin. Avec un bémol toutefois. Son châssis classique, c'est-à-dire avec moteur oscillant comme un 50cc, ne fait pas preuve de l'agrément et de la précision de conduite d'un Tmax, référence en la matière.
La vraie mobilité
Rien de grave ou de rédhibitoire, mais les amateurs de fun et de conduite active passeront leur chemin. Le moteur oscillant rend sèches les réactions de suspensions sur les petites imperfections de revêtement, mais au global le confort sur longues distances reste tout à fait convaincant. Le Burgman 400, s'il n'apporte pas de grands émois, montre toutefois la justesse de la proposition face aux problèmes de mobilité en offrant un véhicule apte à vous transporter en ville, sur route et sur autoroute, de façon pratique et efficace.