Lors des Francorchamps Porsche Days, nous avons eu l’opportunité de piloter la GT3 RS sur le « plus beau circuit du monde » aux côtés de Didier Jadoul, pilote de la Roadster Cup 369. Une expérience que l’on ne pouvait pas laisser sous silence.
Comme passager d’abord
Avant de prendre le volant, nous avons fait quelques tours comme passager. Casque sur la tête et tenu par un harnais, on découvre l’habitacle somme toute classique de la GT3 RS. On descend à son aise jusqu’au point de contrôle, limite de vitesse oblige. Une fois le feu vert, on se lance sur la rampe de lancement qui longe le raidillon. Et là, Didier Jadoul met toute la gomme. Waouw, quelle puissance. Cette montée est avalée de façon vraiment athlétique. Plaqué au siège on voit vite arriver le début de la montée de Kemmel que l’on déboule à plus de 200 km/h. Et puis, le premier freinage sévère pour négocier le virage à droite des Combes. À peine le temps de se remettre, qu’on est ballotté dans l’autre sens pour arriver sur Malmedy. Les roues arrière frottent les vibreurs, accélération et déjà la descente s’entame d’abord par Bruxelles où l’on sent la voiture suivre la trajectoire extérieure avant les freinages impressionnants de Pouhon (double gauche). On est littéralement décroché du siège pour ces freinages en descente et en dévers. Nous voilà maintenant dans le pif-paf et Stavelot, négocié à un rythme infernal avant l’accélération fulgurante vers Blanchimont. Les arbres de la forêt défilent à n’en faire plus qu’un. Pas le temps de regarder le paysage qu’arrive la chicane du Bus stop redessinée. Le freinage est moins violent que par le passé, mais le nouveau dessin permet une vitesse de courbe plus rapide au premier gauche. Exercice à maîtriser à tout prix sous peine de voir le train arrière passer à l’avant au droite suivant. On avale les vibreurs pour foncer sur la source. Freinage intense et relance. Ici, une petite dérive a de temps à autre corsé l’affaire. Coup de pied aux fesses pour la relance et la descente des stands 24 heures. Le muret est à quelques millimètres du rétroviseur. On atteint les 200 km/h avant de négocier le Raidillon à près de 190 km/h. Tassé dans le siège, on voit arriver avec appréhension ce magnifique virage à l’aveugle. À bord de la GT3 RS, on a même l’impression qu’on va s’attaquer à un mur, tant la déclivité est forte. Et c’est reparti pour un tour.
Au volant
Après cette mise en bouche, on a donc pu faire le même exercice. Une fois installé au volant, on s’entraîne un peu au maniement de la boîte et on se délecte à pouvoir faire rugir le 3,6 litres du boxer de plus 380 ch sans se soucier des radars. On suivra bien sûr les conseils de Didier qui dira où, quand et comment freiner ou accélérer. À notre tour donc de s’élancer sur la piste. La sortie des stands permet de se familiariser avec le dosage de l’accélérateur. Et c’est parti. La transmission est incisive et le cockpit n’est pas trop dépaysant. Incroyable, on est déjà à 200 km/h. Premier dépassement. Puis arrivent les Combes. On reste concentré et on freine au top de Didier Jadoul avant de tourner à droite. Les bras suivent le mouvement et la Porsche est toujours sur les rails. Petit coup de volant à gauche, on accélère, on frôle le vibreur et on freine pour virer à droite à Bruxelles. On sent la voiture glisser légèrement. « Gaaaaaaaaaazzzz ». On écrase le champignon et la Porsche décolle littéralement vers Pouhon. Freinage appuyé, on se sent déjà plus à l’aise. Au deuxième gauche on comprend mal les instructions et on accélère un peu trop fort. L’arrière commence à montrer son sale caractère. Un peu de sang froid, des coups de volant pour retrouver le bon cap et on récupère la furie Allemande. La sueur perle le front. Voilà qu’arrivent le Pif Paf et Stavelot avant le sprint vers Blanchimont. On accélère et on pousse la cinquième. Le volant se fait menaçant. Encore un coup de frein pour la chicane. On se décide à prendre les vibreurs comme un pro pour arriver sur la ligne droite du départ F1. Quelle différence entre le billard du bitume de la piste et les secousses ressenties en prenant la bordure. La Porsche colle littéralement à la route, mais si on lui fait faire un peu d’alpinisme, le dos le paie cash. On a à peine le temps de passer tous les rapports qu’arrive déjà la Source. Coup de frein, on rétrograde, on braque à fond, et on relance le tout. 2e, 3e, 4e, 5e. La descente est en soi un petit moment de répit avant d’attaquer la montagne du Raidillon. On n’est pas pilote professionnel, alors on relâche la pression et on se tient près à la moindre éventualité à la sortie du virage. Ouf ! ça passe. On se sent d’un coup plus rassuré au point de se retrouver à 260 km/h avant le virage des Combes… Ah oui, au fait, on ne passe pas la sixième pour profiter d’un maximum de puissance !
© Olivier Duquesne & Lionel Hermans & Eric Spitzer
Photos : © Lionel Hermans | Vroom.be
Source : Francorchamps Porsche Days