Compromis écologique

La Prius est un aboutissement écologique, un produit où chaque aspect est considéré selon son impact sur l’environnement, une sorte de Graal pour tout écolo confirmé. Quant à son design, aussi reconnaissable que celui d’une 911 ou d’un Range, il est clairement manifeste sur les intentions vertes ! L’Auris hybride est forcément moins explicitement orientée : quelques badges, un logo Toyota bleuté, et l’affaire est faite ! En clair, c’est la maîtresse au chemisier commun, mais secrètement sexy, alors que la Prius joue plutôt l’extravagante pin-up… Au final, l’efficacité, redoutable au demeurant, est strictement similaire : les valeurs d’émissions sont quasi identiques ! Si la Prius fait un chouïa mieux sur route (grâce à son aérodynamisme), l’Auris est plus sobre en ville (pneus de dernière génération). Blanc bonnet ou bonnet blanc ? Pas tout à fait…

L’Auris : essence, diesel ou hybride ?

Une vaste question que l’utilisateur est en droit de se poser. Le constructeur estime que le moteur essence est le choix le plus judicieux pour qui parcourt moins de 15.000 km/an. Au-delà, les discussions fusent, avec une préférence pour l’hybride pour qui ajoute entre 15.000 et 20.000 km par an à son compteur, avec une majorité de trajets urbains. Le diesel, lui, s’adresse surtout aux gros rouleurs qui font de l’autoroute, leur pain quotidien. Pour résumer, voilà une excellente manière de justifier la présence de l’hybride au sein de la gamme Auris et, accessoirement, de revaloriser les moteurs essence.

Sous le capot

Cette Auris HSD reprend le groupe motopropulseur de la Prius dans son intégralité. Pour rappel (je serai hyper bref !), il s’agit d’un 1.8 l essence de 99 ch associé à un moteur électrique de 80 chevaux. Ensemble, ils fournissent un effort commun de 136 chevaux. La boîte est gérée par le groupe électrique et joue une partition connue : celle de la variation continue (CVT). Toyota annonce 180 km/h et un 0 à 100 km/h en 11,4 secondes. La consommation moyenne est annoncée à 3,8 l/100 km et les émissions, à 89 g/km ! Ce qui implique les 15 % de ristourne fédéral et jusqu’à 1.200 € de la région wallonne.

Un habitacle mixte

L’Auris hybride, si elle reste fort discrète de l’extérieur, se manifeste dans l’habitacle par un sélecteur de vitesse repris de la Prius et un compte-tours remplacé par un économètre. Quelques nouveaux menus viennent s’inviter dans l’ordinateur de bord pour vous aider à garder une semelle légère ! Dans le coffre, le seuil est relevé, ce que remercie votre dos… Les bagages, quant à eux, se trouveront fort à l’aise dans les grands bacs de rangement camouflés sous le plancher du coffre !

Quatre modes

Le conducteur peut opter pour trois modes de conduite différents, outre le mode automatique « par défaut », selon les conditions de roulage et ses propres envies. Le premier (« EV ») est un mode entièrement électrique, qui permet de parcourir environ 2 km sur les seules réserves des batteries, uniquement rechargées par l’énergie cinétique. Le deuxième, appelé Power, favorise la réactivité pour des performances optimales. Le troisième mode, appelé Eco, est prévu pour battre des records de sobriété ! La différence la plus notable entre ces deux modes et le mode normal se situe principalement au niveau de la réponse de la pédale d’accélérateur, allant d’une très grande progressivité en mode ECO à une réponse acérée en mode Power.

En route !

Face à la Prius, cette Auris hybride est probablement moins aboutie sur le strict plan environnemental, mais affiche un comportement routier autrement plus dynamique, d’autant que la répartition des masses présente une surprenante neutralité… Et le constat est d’autant meilleur avec les jantes de 17 pouces ! Ceci dit, si cette Auris HSD se veut plus amusante à conduire sportivement, son agrément en conduite dynamique reste derrière celui des versions « classiques ». Les jantes de 15 pouces, quant à elles, permettent de réduire substantiellement la consommation, mais induisent un certain flou dans la conduite. Le moteur hybride est fabuleux à mener en ville : suprêmement silencieux (forcément, le moteur électrique est assez souvent seul dans son effort), il incite à une conduite relaxante et d’autant moins stressante que la boîte de vitesse est automatique. Mais, forcément, le constat se dégrade si vous vous mettez en tête de conduire l’engin couteau entre les dents : le moteur souffre dans un vague mugissement désapprobateur et les accélérations ne sont pas d’une brutale férocité… Bref, autant revenir à un rythme plus paisible… ou ne rouler sportivement qu’en descente ! Notons enfin que la pédale de frein présente un feeling bien particulier (système de régénération oblige), auquel il conviendra de s’habituer.

Et à la pompe ?

Concrètement, il est tout à fait possible de ne consommer que 4 l/100 km. Les grands ennemis de ce groupe hybride sont les parcours accidentés et les autoroutes. Bonne nouvelle pour votre portefeuille, l’Auris hybride est moins onéreuse que la Prius, à raison d’un bon 3.000 €. Le prix de base (23.745 €), toutes primes déduites, descend à un peu plus de 20.000 €, ce qui la place à une grossière égalité avec les VW Golf Bluemotion, Ford Focus Econetic, Opel Astra ecoFlex,… Notez que la technologie hybride semble avoir fait ses preuves en matière de fiabilité et de coût d’entretien, cette Auris HSD affichant le même coût kilométrique qu’une Yaris ! Et le tout est toujours servi par une garantie 5 ans, dont feraient bien de s’inspirer les concurrentes européennes, complètement larguées à ce sujet !