Au début des années 30, l’automobile arrive à un âge mur. Les constructeurs savent comment rendre une voiture sûre, fiable et confortable. Mais alors que le monde entier est encore ébranlé par le krach boursier de 1929, il est temps de penser et d’agir différemment. Chrysler, manifestement séduit par le courant « streamline » qui bouscule la norme esthétique, entame alors l’étude d’une berline aérodynamique. Du jamais vu !
L’Airflow, soit « flux d’air », se veut révolutionnaire. Pour la première fois, une maquette est peaufinée en soufflerie. D’un point de vue esthétique, les phares ne sont plus séparés, mais intégrés au capot. De plus, contrairement à l’immense majorité de ses concurrentes, l’Airflow ne repose pas sur un châssis séparé, mais profite d’une monocoque, ce qui rend la voiture plus légère et plus sécurisante. Mécaniquement parlant, on retrouve du traditionnel, à savoir un 8 cylindres en ligne de 130 chevaux environ…
Le produit final est redoutable sur le plan aérodynamique, mais très discutable d’un point de vue esthétique. Chrysler a innové sans se demander si cela intéressait vraiment le client, estiment certains experts... De 1934 à 1937, moins de 30.000 Airflow furent vendues. Un chiffre qui fit plonger la marque… Aujourd’hui, l’Airflow est considérée comme une pièce majeure de l’histoire automobile, car elle a voulu bouleverser les codes et a anticipé une vraie tendance qui ne viendra qu’après la guerre.