À moins de travailler auprès des forces de l’ordre de Dubaï, les policiers du monde entier doivent généralement se satisfaire de montures ennuyeuses pour patrouiller en ville et sur autoroute.
Mais au début des années 60, les forces de l’ordre italiennes ont reçu une série de bolides exceptionnels, dont cette magnifique Ferrari 250 GTE de 1962. À cette époque, l’Italie, comme bon nombre de pays européens, connaît un important boom économique. Une période durant laquelle les activités criminelles ont également explosé, ce qui nécessitait de puissants véhicules à même de se lancer dans d'impressionnantes courses-poursuites. Les grandes villes du pays ont alors remplacé leurs fidèles Alfa Romeo 1900 par des Giulia 1600, nettement plus sportives. Mais pour certains agents spéciaux, il fallait des engins encore plus redoutables !
Bolide pour super flic
À Rome, l’agent spécial Armando Spatafora est impliqué dans plusieurs enquêtes épineuses, dont la plupart concerne la mafia locale. Pour mater celle-ci, il exige ni plus ni moins qu’une Ferrari ! La demande remonte jusqu’au Président de la République, Giovanni Gronchi, qui lui accordera un feu vert !
Enzo Ferrari himself est informé de la demande de la police romaine et fait don de deux 250 GTE à la Squadra Mobile. Les deux bolides, de série, sont équipés d’un poste de radio et d’un gyrophare. On fait apposer sur les portières l’inscription Squadra Mobile, ainsi que le numéro d’appel d’urgence 555-555. Les ailes reçoivent le logo de la brigade : la célèbre panthère, redoutée des truands de la capitale italienne. Les voitures sont convoyées vers Rome afin de procéder à des essais avant leur livraison. Mais dès le premier jour, l’une d’elles est victime d’un grave accident. Superstitieux, Ferrari fait immédiatement rapatrier la carcasse à Maranello et assiste personnellement à sa destruction.
Silhouette et mécanique de rêve
Le moteur qui équipe le modèle est un V12 de 3 litres, qui produisait un peu plus de 240 chevaux. Finie dans un superbe noir brillant, la voiture est pourvue d’un habitacle en similicuir beige très résistant. Cet exemplaire unique au monde est, a fortiori, une des Ferrari les plus rares disponibles sur le marché !
Retraitée en 1968, la voiture a reposé dans les garages de la police jusqu'en 1972, date à laquelle un nouveau propriétaire l'a achetée lors d'une vente aux enchères. Alberto Cappelli en a été le fier propriétaire pendant les 40 années suivantes, la conservant en parfait état de marche. La voiture a fait un passage au Museo delle auto della Polizia di Stato de Rome et elle a fait des apparitions lors de la célébration du 50e anniversaire de Ferrari en 1997.
Aujourd’hui mise en vente par Girardo & Co à Londres, elle devrait s’envoler pour un tarif qui devrait vraisemblablement compter sept chiffres !