Dès ses débuts en 1954, la marque Facel Vega s’est rapidement taillée une réputation enviable, grâce à l’exquise finition de ses modèles, à l’élégance du design et à la puissance des V8 américains embarqués sous le capot. Cinq années plus tard, le tout aussi élégant Jean Daninos, fondateur de la marque, décide d’étendre sa gamme vers le bas pour attirer une clientèle plus large…

Une descente aux enfers…

Cette petite Facel, surnommée Facellia, se devait d’incarner tout le luxe des modèles plus prestigieux, tout en concurrençant les reines des petites sportives d’alors, à savoir les Triumph TR3 et Alfa Romeo Giulietta. Pour ce faire, le constructeur met les petits plats dans les grands et développe un 4 cylindres à double arbre à cames en tête. Ce moteur, dérivé d’un projet existant de 6 cylindres, séduit sur papier avec sa puissance de 115 ch pour une cylindrée de 1,6 litre.

Présentée à la fin de l’année 1959 et commercialisée dès le début de l’année suivante, la Facellia affiche une remarquable élégance et de belles performances, mais son moteur rugueux et bruyant n’a pas la finesse d’un bloc Alfa… Pire : ce moteur, développé à la hâte, se révèle extraordinairement fragile. Facel, mis à mal par cette réputation, décide de tout prendre en garantie, ce qui plonge les finances dans le rouge.

F2                                                

En 1961, Facel fait évoluer et fiabiliser son moteur. Mais le mal est fait et la voiture traine une réputation peu enviable de piège de cristal. Quelques mois plus tard, la firme apporte une ultime évolution à son modèle, notamment au niveau des phares et, à nouveau, du moteur qui voit son taux de compression rabaissé. Ce sera la F2B qui sera produite jusqu’en 1963. Cette année-là, le constructeur français baisse les armes et abandonne son moteur de verre pour se tourner vers un bloc Volvo, réputé indestructible ! Comble de l’ironie, ce bloc suédois tout en fonte et fort vulgaire d’un point de vue technique, affichera un tempérament bien plus enjoué que le festival technologique français…

Aujourd’hui

Compliquées hier, les Facellia ne sont pas plus simples aujourd’hui. Construites de manière quasiment artisanale, elles demandent des soins constants, à tous les niveaux. Nombreux sont les propriétaires à avoir baissé les bras et à avoir remplacé le bloc français par un moteur Volvo. Il existe aujourd’hui des solutions pour fiabiliser définitivement la mécanique, mais cela a un coût qui se répercute souvent sur le prix de vente. Trois carrosseries furent proposées (coupé 2+2, coupé 2 places et cabriolet 2 places) et c’est bien évidemment la version découvrable qui est la plus désirable.

Il est difficile d’établir une cote pour ce modèle produit à un peu plus de mille exemplaires, tant les transactions sont rares. Comptez entre 40.000 et plus de 100.000 € selon l’état et la carrosserie. Dans tous les cas, rapprochez-vous de l’Amicale Facel Vega qui saura vous conseiller et qui a lancé la refabrication de quelques pièces.