Dans la célèbre série des Ferrari 250, on compte de nombreuses variantes. Outre les GTO et autres SWB, l’une des plus importantes de celles-ci est la « Tour de France », en référence à la victoire d’un exemplaire de cette série à cette célèbre course. Et cet exemplaire en question (châssis 0557GT), vous l’avez sous les yeux ! C’est dire l’importance du modèle…

Achetée en 1956 par le flamboyant Marquis de Portago, un pilote aussi célèbre pour ses victoires que pour sa vie intime très… animée, cette Ferrari 250 GT fût aussitôt inscrite au Tour de France. Une course qu’elle remporta haut la main, devant la Mercedes 300 SL de Stirling Moss et la Ferrari 250 Europa de notre compatriote Olivier Gendebien.

Destin brisé

L’homme maîtrisait manifestement sa monture à la perfection, car il gagna encore les Coupes du Salon de Montlhéry, le Grand Prix de Rome et les Coupes USA ! La Ferrari semblait invincible, mais hélas, l’homme ne l’était pas : en mai 1957, alors qu’il disputait les Mille Miglia, le pneu arrière de sa Ferrari 335 Sport éclata alors qu’il roulait à près de 250 km/h. Outre le Marquis et son copilote Nelson, neuf spectateurs furent tués dans l’accident. Une tragédie et un destin brutalement brisé, pour ce jeune flambeur de 28 ans. Cet accident marqua la fin des Mille Miglia… Le sport automobile en Europe s’apprête dès lors à tourner une page importante de son histoire.

La voiture

Reposant sur un châssis long, cette 250 Tour de France reprend le célèbre V12 de 3 litres, poussé ici à 260 chevaux. La carrosserie, sculptée par Scaglietti, affiche une rare élégance, toute en courbe, et se démarque par sa large lunette arrière. Seuls sept exemplaires de cette carrosserie fût produits. Celui-ci est le cinquième.

Avec tous ces éléments en main, vous soupçonnez sans doute un prix affolant… Et de fait, RM Sotheby’s ne publie aucune estimation, mais nous estimons ce joli bolide à un minimum de 10 millions d’euros…