Ses caractéristiques techniques sont ahurissantes : moteur V16 à 45 degrés, 6 litres de cylindrée, suralimentation à deux étages, 520 chevaux à 5.000 tr/min, 750 kg et un empattement de près de 3 mètres de long ! La partie châssis est tout aussi révolutionnaire pour cette fin des années 30 : avec son moteur en position centrale arrière, ses quatre roues indépendantes et ses immenses tambours de frein, cette Auto Union ne ressemblait à aucune autre voiture. Ferdinand Porsche, entre autres, apporta son expertise lors du développement de ce modèle.

L’image du Troisième Reich

Pour Adolf Hitler, la compétition automobile revêt une importance particulière. En effet, elle permet de montrer à la face du monde les performances d’un pays en matière de technologie. Et Hitler veut que l’Allemagne domine le monde sur tous les plans ! Ainsi, il finance les industries automobiles et leur demande de livrer le meilleur d’elles-mêmes pour écraser toute forme de concurrence. Les pilotes, quant à eux, se doivent de respecter une étiquette, un mode de vie en accord avec les principes du parti nazi.

Rapport poids/puissance de folie !

Présentée en 1936, l’Auto Union Type C est une évolution très conséquente de la Type B précédente. Si l’architecture est globalement similaire, elle s’en distingue par son niveau de puissance largement supérieur. Un tel rapport poids/puissance (520 ch pour 750 kg !) sur des roues aussi fines et avec une architecture aussi insolite pour l’époque, cela demande une très grande finesse de pilotage. Seule une toute petite poignée de pilotes aussi aguerris que talentueux et… courageux furent capables d’en tirer le meilleur parti.

Un pilote émérite

L’allemand Bern Rosemeyer saura en tirer le meilleur parti et survola le championnat d’Europe 1936 en remportant 9 victoires. L’année suivante, quasiment inchangée, elle permet à son pilote de rafler encore 8 victoires. Mais à se rapprocher du soleil, Icare s’est brûlé les ailes. Ainsi il en ira de Bernd Rosemeyer : lors d’une tentative de record au volant d’une version carénée de cette Type C, il trouva la mort à plus de 400 km/h le 28 janvier 1938.

Aujourd’hui

Rares sont les voitures de course de l’époque à avoir survécu jusqu’à aujourd’hui. Une seule Auto Union Type C est encore recensée. Celle-ci a subi des dégâts dus aux bombardements des Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale et fût reconstruite à la fin des années 70 par Audi. Les traces des bombardements seraient toujours visibles aujourd’hui. Pour les amateurs, sachez toutefois que quelques très fidèles répliques existent.