Depuis le temps que le Caddy existe au sein de la gamme Volkswagen (et cela fait un bail puisque cette appellation remonte à l’époque de la Golf I, dans les années 80), jamais le constructeur allemand ne l’avait proposé en quatre roues motrices. D’ailleurs, à bien y regarder, le Caddy 4motion est bien seul au sein de son segment. Le Renault Kangoo a bien existé en version 4x4 par le passé, mais ce n’est plus le cas. Pas plus que le Peugeot Partner, dont l’ancienne génération était disponible en traction intégrale transformé par Dangel. Bref, le Caddy 4motion constitue une offre unique sur le marché, même si on se demande pourquoi Volkswagen a attendu si longtemps (l’actuelle génération du Caddy est commercialisée depuis 2004 !) pour le proposer, et ce aussi bien en version « transport de personnes » (Life ou People) que Van.
100 kilos de plus
Pour simplifier les choses, Volkswagen propose son Caddy 4motion avec un seul moteur (le 1.9 TDI à injecteurs-pompe de 105 chevaux équipé d’un filtre à particules) et une boîte de vitesse unique : manuelle à 6 rapports. Ce qui différentie donc ce Caddy-là des autres, c’est son système de traction intégrale. Sans surprise, le constructeur a fait appel au traditionnel embrayage Haldex à régulation électronique, lequel est capable de faire passer en quelques millièmes de secondes la force motrice entre l’essieu avant et l’essieu arrière, en fonction des conditions d’adhérence. Mais le travail des ingénieurs Volkswagen n’a pas été aussi simple qu’il n’y paraît au premier abord. D’importantes modifications ont en effet dû être apportées au niveau de l’essieu arrière rigide pour adapter la voiture à la présence du différentiel arrière et de l’arbre à cardans. Il a ainsi été nécessaire de renforcer la partie arrière des longerons, de redessiner la ligne d’échappement et de modifier la forme du réservoir. Tout cela se paye évidemment sur la balance, et le Caddy 4motion affiche quelque 100 kilos de plus que son homologue à traction simple.
Rassurant
Vous allez dire : une traction intégrale, c’est bien beau, mais pour quoi faire ? Tout d’abord, il faut savoir que des tas de clients Volkswagen vivant en Suisse, en Autriche ou en Italie, bref là où il y a des montagnes, l’attendaient avec impatience. Et ce d’autant plus que Volkswagen ne s’est jamais décidé à proposer une version 4x4 du Touran. Mais même en Belgique, cet engin pas comme les autres peut rendre bien des services. Car aux qualités habituelles du Caddy (habitabilité, jusqu’à 7 places, coffre énorme, etc. pour les versions VP et un généreux volume de chargement pour le Van), cette version 4x4 ajoute une capacité à passer à peu près n’importe où, des accotements défoncés aux chemins creux en passant par les parkings improvisés aménagés dans les champs pour la fête du village (ça sent le vécu, non ?). Mais ce n’est pas tout, car dès que la route devient glissante, le Caddy 4motion rassure. Il freine court, ne quitte pas sa trajectoire et ne perd pas d’adhérence.
Bruyant
Mais alors, c’est la recette miracle, ce Caddy 4motion ? Hélas non, car il y a toujours un revers à la médaille. Ce qu’il gagne en sécurité, il le perd en dynamisme. Le surplus pondéral se sent au volant, d’autant que le seul moteur disponible est le 1.9 TDI 105 chevaux. Un peu juste, surtout lorsqu’on est plusieurs à bord. Oh, rien de dramatique, puisque le 0 à 100 km/h est tout de même effectué en (tout juste) moins de 14 secondes, et que la vitesse de pointe dépasse les 160 km/h. Mais disons que le dynamisme de conduite n’est pas la qualité première de ce véhicule. L’insonorisation non plus d’ailleurs, car les injecteurs-pompe du 1.9 TDI (technique abandonnée depuis par Volkswagen qui est passé au common rail) claquent assez fort. Dommage également que le système 4motion n’ait pas immédiatement compatible (le tir a été rectifié ensuite) avec un attelage de remorque au moment de sa commercialisation. Par contre, chapeau pour la consommation moyenne, qui ne dépasse pas 6,7 l/100 km en cycle mixte. Prix : 22.540 euros.