François Piette

30 MAR 2009

Faculté d'adaptation

Trente-trois ans que cela dure ! Souvent imitée, rarement égalée, la Golf GTI est passée du statut de voiture à celui d’icône. Et même si les temps ont changé et que les attentes des clients ne sont plus les mêmes, cette sixième génération réserve quelques belles surprises.

A chaque fois que Volkswagen présente une nouvelle génération de Golf, la version GTI ne tarde pas à suivre. Et ce n’est pas la crise qui va changer les habitudes du constructeur allemand. Car après tout, la GTI, c’est le retour au plaisir de conduire, sans pour autant être trop en décalage par rapport aux impératifs (économiques et environnementaux) actuels. Car la GTI, c’est avant tout une âme, un esprit, né en 1976 avec la Golf I. Au programme de l’époque : un petit moteur 1.6 atmosphérique de 110 chevaux, une boîte à quatre rapports, des roues de 13 pouces, mais aussi un poids plume et des performances étonnantes. Pour la première fois, une compacte de grande série se profilait dans les rétroviseurs des grosses berlines sur autoroutes. C’est cette impertinence, et le plein de sensations qu’elle procurait, qui a fait naître le mythe, au point que plus de 90% des européens associent immédiatement le sigle GTI à la Golf, et que plus d’1,7 millions d’exemplaires de Golf GTI ont été vendus.

Sportive, mais discrète

Mais trêve de nostalgie. La Golf VI GTI pèse une demi-tonne de plus et a grandi d’un bon demi-mètre depuis la première génération. Confort et sécurité obligent… Pour autant, la filiation avec son aïeule est bien présente, grâce notamment au célèbre tissu à damiers qui recouvre les sièges (le cuir est disponible en option) et à la calandre alvéolée entourée du fameux liseré rouge. Cela dit, s’il est bien une constante dans l’histoire de la GTI, c’est sa discrétion. La nouvelle venue n’en fait donc pas trop. Les boucliers avant et arrière sont plus musclés, le diffuseur est entouré de deux soties d’échappement séparées et un béquet « écrase » visuellement la lunette arrière. Un univers sportif, donc, mais sans ostentation.

Dix chevaux de gagnés

Mais ce qu’on aime avant tout avec les GTI, c’est de les conduire. La précédente génération nous avait habitués à une position parfaite derrière le volant. La nouvelle ne déroge pas à la règle. Pédalier en inox, pommeau de levier en alu, volant ergonomique à surpiqûre rouge… Le ton est donné. Et ça continue en tournant la clé de contact puisque les ingénieurs de chez Volkswagen ont mis un point d’honneur à concocter une ligne d’échappement sophistiquée qui distille une sonorité suggestive dès que l’on effleure la pédale de droite. De quoi donner envier d’aller voir ce que l’ultime déclinaison du moteur 2 litres turbo FSI a dans le ventre. Par rapport à celui de la Golf V GTI, il gagne 10 chevaux (210 ch), mais ne progresse pas en couple (280 Nm), même si celui-ci est disponible 100 tr/min plus tôt (1.700 tr/min contre 1.800 tr/min). Les performances pures ne progressent pas non plus (le 0 à 100 km/h est toujours effectué en 6,9 secondes), et on a toujours le choix entre la très bonne boîte DSG à double embrayage ou une boîte manuelle, les deux étant à 6 rapports. C’est donc ailleurs qu’il faut trouver les « plus » de cette Golf VI GTI…

Sous-virage maîtrisé

Et les « plus » en question se dévoilent au fil des kilomètres, surtout lorsque la route tournicote comme ce fut le cas lors de notre galop d’essai dans le Sud de la France. Comme toute GTI qui se respecte, la Golf VI bénéficie d’un châssis sport, surbaissé de 22 mm à l’avant et de 15 mm à l’arrière. Mais la véritable nouveauté se nomme XDS. Derrière ce nom obscur se cache une évolution de l’antipatinage EDS inclus dans le système ESP. Lors d’un virage pris à vive allure, dès que l’électronique détecte que la roue motrice intérieure est trop « soulagée », l’unité hydraulique de l’ESP augmente la pression de freinage au niveau de cette roue pour rétablir une meilleure motricité. Dans la pratique, le XDS agit donc comme un différentiel autobloquant qui permet de limiter le phénomène de sous-virage, traditionnel point faible des voitures de sport qui transmettent la puissance aux roues avant. Si l’on ajoute la régulation adaptative du châssis (DCC) disponible en option, on obtient un comportement routier hyper-efficace, d’une sérénité absolue et qui pardonne beaucoup d’erreurs. Par contre, encore davantage que sur la précédente GTI, ceux qui apprécient de pouvoir jouer avec le train arrière en seront pour leurs frais… Le prix de vente en Belgique n’est pas encore fixé.
 

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ