Vous l’aurez compris en observant les photos, le T5 évolue mais ne change pas vraiment de génération. Chez Volkswagen, ils appellent cela « nouvelle édition ». Il faut dire que la marque a l’habitude de faire évoluer ses modèles en douceur. De les peaufiner plutôt que de révolutionner le genre. Depuis le T1 en 1950, les 5 générations de Transporter (T2 en 1967, T3 en 1979, T4 en 1990 et T5 en 2003), il n’y a jamais eu moins de 11 ans entre chaque génération. Pas question, donc, de mettre sur le marché un T6, alors que le T5 n’a « que » 6 ans. Par contre, pour entamer la seconde moitié de sa carrière commerciale, Volkswagen lui offre une cure de jouvence. Certes, la conjoncture n’est guère favorable (le marché de l’utilitaire en Europe est en chute de 30%) et Volkswagen n’y échappe pas, mais la marque allemande ne s’en sort pas si mal, et grignote même quelques parts de marché sur la concurrence.

Stand by

Alors, qu’est-ce qu’il a de nouveau, ce T5 ? Pas la coque en tous cas, qui a été reprise telle qu’elle. D’ailleurs, le volume utile ne progresse pas, la charge utile n’évoluant que timidement en raison du poids inférieur des nouveaux moteurs et des suspensions légèrement retravaillées. Côté look, la face avant se coule dans le moule des dernières réalisations de la marque, avec un nez rappelant les nouvelles Golf, Polo et Scirocco. A part ça, les feux arrière ont été légèrement retouchés, et les nouveaux rétroviseurs extérieurs intègrent désormais les antennes des équipements multimédia. Bref, il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

Retouches ciblées

A l’intérieur, par contre, même si l’ambiance reste familière, les évolutions sont plus sensibles. Le tableau de bord a été repensé et affiche un look plus valorisant, avec des cadrans rétroéclairés en blanc et cerclés de chrome. Cette nouvelle génération affiche également le bon rapport de boîte à utiliser pour exploiter au mieux le moteur et économiser du carburant. Les commandes de ventilation aussi sont nouvelles et le système semi-automatique Climatic remplace le climatiseur manuel. Traditionnel point faible de ce genre de véhicule, le désembuage des places arrière a été optimisé grâce à l’aménagement de multiples buses d’air. Enfin, l’offre de radio-GPS évolue avec un dispositif de navigation à disque dur (30 GB) et lecteur DVD, sans oublier le système Hi-Fi Dynaudio. Et pour profiter pleinement de toutes ces évolutions, les sièges ont été repensés pour offrir plus de confort.

A voix basse

Mais la véritable nouveauté du T5, c’est sous le capot qu’elle se trouve. Finis les TDI à injecteurs-pompe vibrants et sonores, fini le 5 cylindres guttural. Désormais, c’est un moteur à quatre cylindres et rampe commune d’injection qui officie. Et dans quatre niveaux de puissance, s’il vous plaît. Pour ne pas désorienter sa clientèle, les valeurs des nouveaux se calquent, à peu de choses près, sur les anciennes : 84, 102, 140 et 180 chevaux. Les avantages de cette métamorphose sont multiples : consommation (et CO2), sonorité et vibrations, homologation (Euro 5) et entretien. Concernant ce dernier point, les intervalles de vidange ont été espacés, et la fréquence de remplacement de la courroie crantée passe de 125.000 à 210.000 km ! Les économies de carburant tournent autour des 10% en moyenne, le plus petit des moteurs consommant 7,2l/100 km, alors que le plus gros n’en réclame que 7,5. Pas mal ! Mais le plus étonnant concerne le volume sonore dans l’habitacle. Désormais, on peut se parler sans élever la voix.

Trop assisté

Lors de notre essai sur les routes italiennes, nous avons eu la possibilité de tester la version 102 chevaux en boîte manuelle (5 rapports). Par rapport au 1.9 TDI qu’il remplace, le couple est identique (250 Nm), mais il est disponible beaucoup plus tôt (1.500 tr/min). Le TDI 140 ch présente quant à lui la particularité de pouvoir être couplé (tout comme le TDI 180 ch) à la boîte robotisée DSG à 7 rapports, capable d’encaisser jusqu’à 600 Nm de couple. Mais le clou du spectacle est constitué par le 180 chevaux, un moteur à double suralimentation que l’on devrait retrouver très bientôt sur les voitures de la marque, et qui développe 400 Nm de couple dès 1.500 tr/min. Inutile de vous préciser que même chargé, un T5 ainsi équipé marche plutôt fort : 191 km/h en pointe, et 0 à 100 km/h en 11,3 secondes. Comme avec le 140 chevaux, on peut aussi opter pour le système 4MOTION à quatre roues motrices. L’ESP est livré de série sur toutes les versions, tout comme la nouvelle direction assistée utilisant une nouvelle pompe plus économe en énergie. Cette dernière est malheureusement loin de nous avoir donné satisfaction au volant en raison de son cruel manque de consistance. Trop assistée, la direction ne permet en effet pas de sentir la route convenablement. C’est probablement le seul pas en arrière du nouveau T5.