Verra-t-on bientôt débarquer un Airbus de la voiture électrique sur le Vieux-Continent ? Plusieurs groupes automobiles européens y pensent. En effet, face à la concurrence des véhicules électriques chinois, de plus en plus nombreux sur notre marché, Volkswagen, Renault et Stellantis envisageraient un rapprochement afin de mieux contrer ce qu’ils vivent comme une véritable offensive industrielle. Pour rappel, l’industrie automobile européenne emploie près de 13 millions de personnes !

Branle-bas de combat

On le sait, Tesla et les nouveaux constructeurs chinois ont mis en évidence le déficit de compétitivité voire le retard technologique des grands constructeurs européens. Et ce alors que notre continent ne dispose pas d’un « bouclier » à l’image de l’Inflation Reduction Act de l’autre côté de l’Atlantique, qui protège quelque peu le marché local. Dans ce contexte, les Geely, BYD et autres ogres chinois ont forcément le regard tourné vers l’Europe. Autant dire que l’urgence de la situation impose une réaction des principaux intéressés, le statu quo n’étant plus une option…

L’un des premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme est Carlos Tavares, le PDG du groupe italo-français Stellantis. Pour lui, l’industrie automobile européenne va vivre un « bain de sang » si elle ne s’adapte pas. Mais l’appel à l’union évoqué ci-dessus, inédit dans l’histoire de l’automobile, vient de Luca De Meo, le patron de Renault et président de l’ACEA (l’Association des constructeurs européens d’automobiles). Le PDG italien rappelle que le secteur est confronté au plus grand bouleversement de son histoire, à savoir la fin des moteurs thermiques en 2035 et des normes de sécurité toujours plus strictes.

L’union fait la force

Alors qu’on connaît actuellement un ralentissement du taux d’adoption des véhicules électriques, s’unir paraît être la meilleure option pour éviter toute hécatombe. Selon l’agence Bloomberg, Volkswagen, Renault et Stellantis plancheraient donc sur plusieurs options, allant de la mise en commun des ressources de R&D à un rapprochement des trois groupes concernés afin de pouvoir tenir tête à la déferlante chinoise.

Pour Luca De Meo, il doit y avoir « un point de contact central pour la mobilité et la réglementation automobile », un peu comme ce fut le cas dans les années 1960 avec la naissance d’Airbus dont l’objectif était de tailler des croupières aux avionneurs américains d’alors. La nouvelle joint-venture automobile concernerait les constructeurs eux-mêmes mais également d’autres secteurs comme ceux de la chimie, de l’exploitation minière ou encore de l’énergie. L’un des premiers fruits de cette alliance pourrait être la création de véhicules électriques bon marché. Toujours selon Bloomberg, les premiers échanges ont d’ores et déjà débuté avec Volkswagen en vue du partage de la plateforme sur laquelle sera construite la Renault Twingo électrique.

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