Une philosophie à part
Chez Volvo, on ne classe pas ce nouveau break dans la catégorie des gros déménageurs. La philosophie de ce break est ailleurs et se rapproche plus de celle d’une BMW Série 3. La notion stricte de volume de coffre cède ici un peu le pas à une certaine forme d’esthétisme, à une allure bien plus sportive. Et de fait, la chute de toit n’en paraît que sublimée sur cette variante break. Je dois avouer que je suis rarement conquis par les breaks, trouvant les architectures à trois volumes plus équilibrées… Mais ici, c’est tout le contraire ! On oublie les « camions » du passé et on repart sur d’autres bases ! Vous voulez de l’espace ? Voyez la V70, autrement plus volumineuse. Vous voulez un break pratique et franchement économique ? Descendez d’un cran vers la V50. Pas de cannibalisme donc au sein de la gamme Volvo, la V60 jouant la carte « Lifestyle » autant qu’elle le peut.
Volume étriqué mais bonne fonctionnalité
A l’ouverture du coffre, on tombe sur un volume qui paraît suffisant. Mais ce n’est qu’en apparence, car tout bien vérifié, il n’affiche « que » 430 litres, ce qui est nettement inférieur à la concurrence. Volvo se rattrape en jouant la carte de la fonctionnalité : banquette arrière rabattable selon une logique 40/20/40 ! Une manœuvre qui peut s’opérer électriquement en option. Sous le plancher du coffre se dégage un volume suffisant pour embarquer les objets relativement encombrants que l’on ne sait où caser au moment de partir en vacances !
Moteurs !
Sous le capot, la V60 reprend logiquement les motorisations de sa sœur à 3 volumes. On démarre avec la DRIVe, un 1.6 l diesel de 115 chevaux (bientôt disponible) et on culmine avec le 6 cylindres en ligne essence de 3 litres biturbos de 304 chevaux de la T6. Entre les deux, Volvo offre plusieurs solutions, à 5 cylindres en diesel (D3 de 163 ch et D5 de 205 ch) et à 4 cylindres en essence (1.6 et 2.0 l turbo de 150, 203 ou 240 ch).
La sécurité, un maître mot !
Chez Volvo, on ne badine pas avec la sécurité. Tous les moyens sont mis en œuvre pour atteindre leur objectif 2020 : d’ici 10 ans, Volvo ne tolèrera plus le moindre bobo en cas de crash avec l’un de leurs produits. Raison de plus pour logiquement reprendre tout l’arsenal sécuritaire de la sœur berline S60 ! En affublant d’office ses S et V60 du « City Safety », Volvo confirme par là son engagement dans ce domaine ! Ce système est capable d’arrêter la voiture de lui-même, s’il détecte une collision imminente. Voilà qui permet d’éviter le crash (jusqu’à 35 km/h), ou à tout le moins, de réduire les dégâts.
Mais le tour de force, c’est incontestablement le système de détection des piétons, complètement inédit et qui freine la voiture si un être humain surgit brutalement devant vos roues ! Pour avoir testé le système (avec un mannequin « dummy » en guise de cobaye !), je peux vous affirmer que l’effet est garanti ! Toutefois, ne vous amusez pas à circuler en ville avec les pieds à travers la fenêtre, le système n’est pas complètement infaillible : toute forme s’éloignant du format humain « classique » n’est pas considérée par l’appareil. En clair, si vous portez une caisse, ou si vous circulez en chaise roulante, le système pourrait ne pas freiner… L’humanoïde derrière le volant garde donc son entière responsabilité. Ouf, la machine n’a donc pas le dernier mot !
En route ?
Volant en mains, la V60 présente logiquement les mêmes caractéristiques que sa sœur à coffre séparé. La présentation intérieure est des plus charmeuses, avec des mariages de couleurs raffinés et une certaine facilité d’utilisation. Nous ne sommes pas dans un univers germanique tendu de noir et, dois-je le confesser, tant mieux ! La rigueur des ajustements des matériaux est néanmoins présente. Position de conduite légèrement dominante, volant bien en mains mais levier de vitesses trop en arrière, il ne nous reste plus qu’à nous mettre en route ! Le 5 cylindres de la D3 gronde d’allégresse, montant avec vigueur en régimes mais paresse sous la barre des 1.500 tr/min. Le châssis est dynamique, mais pas au point, contrairement à ce qu’affirme Volvo, de rendre le modèle « sportif ». Disons dynamique, avec un compromis confort/tenue de route très honorable ! Un bon point également pour la nouvelle interface d’info-divertissement, limpide dans son appréhension. Quant au système GPS, il a sérieusement progressé, mais on revient de loin !