Fréquelin montre les dents !
Invaincue jusqu ‘à aujourd’hui, et l’on ne voit pas pourquoi il n’en serait pas de même cette année, la Citroën Xsara est bien la voiture à battre. Depuis le départ, la main mise de Loeb et de Duval est sans partage…ou presque ! Cette situation convient parfaitement à un Guy Fréquelin tout sourire. Si la prestation de son poulain ne l’étonne guère, celle de Duval, tant dans l’art que dans la manière, le rassure pleinement, mais comme il se plaît à le souligner : « Tant que la ligne n’est pas franchie, le rallye n’est pas terminé ! ». Et il a raison car en ce début de matinée si Loeb emporte le scratch, Duval ne se classe que 6e de la première spéciale du jour. L’hégémonie des doublés a été stoppée par la Subaru de Sarrazin, mais aussi Galli (Mitsubishi) et les Peugeot de Grönholm et Märtin. Tiens ! Guy serre les dents !
Panzerplatte, l’heure de vérité
Chaque rallye a SA spéciale, celle qui se différencie de toutes les autres, celle qui offre le bonheur ou… ruine tous les espoirs. Au Deutschland Rallye, Panzerplatte est de celle-là ! Disputée dans un camp militaire, elle n’offre aucun répit ni escapades. Loeb l’emporte au premier passage alors que Duval reprend les affaires quelques peu délaissées et termine second à 1"1 ! Disputée, une seconde fois en ce samedi, c’était au tour de notre représentant d’y signer le scratch en collant 6“1 à son chef de file et de revenir par la même occasion à 26“ au général. Derrière, on fait grise mine. Chez Peugeot, on se dit quand même que cette lutte pour la victoire entre les pilotes Citroën pourrait leur profiter. Nul n’est à l’abri et Petter Solberg y fait les frais. Détectant un problème hydraulique avant le départ de celle-ci, il pointera sa Subaru avec 9 minutes de retard. Pour Toni Gardemesiter, l’affaire est plus grave encore puisque la Ford est victime de soucis électriques. En conséquence, il a perdu 21 minutes. Alors classés dans le top 8, l’un et l’autre chutent au classement. Tous les ténors ont frôlés la correctionnelle : tête-à-queue pour Atkinson, Kopecky, mais aussi Loeb et petites sorties de route pour Märtin, Kresta, Gardemeister (décidément) ainsi que… Duval, alors que Schwarz et Grönholm ont rencontré des problèmes de pneus.
Jour de gloire
Qui n’a pas rêvé un jour de faire quelque chose de grandiose ? Stohl nous ayant habitué à ce type d’exploits depuis le début de sa campagne, on n’était guère étonné de le voir rapidement devant. La 11 lui sera fatale puisqu’il s’y est retiré définitivement suite à un problème mécanique. Une conséquence de sa spectaculaire sortie de route d’hier ? Le flambeau du team Kronos a été repris par Pons, mais semble caler aux portes du top 10 après avoir été 8e. Les regards se portent donc sur la Ford Focus de l’Espagnol Solà, auteur d ‘un superbe 3e chrono dans le deuxième passage de Panzerplatte ! Il se bat pour garder sa 8e place car les pilotes Subaru terminent la journée à un train d’enfer afin de récolter des points très précieux pour le Championnat constructeur, Ford ayant pris un léger avantage. Sarrazin est au terme de cette deuxième étape 7e alors que Solberg pointe aux portes des points (9e). Harmin Schwartz qui avait amené sa Skoda Fabia à la 8e place en milieu de matinée a titillé la gloire avant son départ en retraite. Hélas, il s’est retiré pour causes mécaniques (embrayage puis moteur cassé)!
JWRC : Citroën, Kronos plus que jamais en tête
En JWRC, les écarts se creusent aussi. Et comme au général, les Citroën sont en formation pour aller vers le doublé. Dani Sordo devance pour l’instant un Kris Meeke survolté. Onze secondes les séparent. Guy Wilks et PG Andersson, sur les deux nouvelles Suzuki Swift, sont à plus de quatre minutes. L’écart ne reflète pas les performances des voitures jaune. Elles sont dans le coup, mais comme c’est trop sporadique, le trou s’est creusé. Sans quoi, la Swift s’en tire pas mal pour son premier rallye asphalte ! Bern Casier, alors 20e au général au volant de la Peugeot 206 Super 1600 a été, hélas pour le Belge, l’une des victimes de la Panzerplatte. Les Citroën C2 et Suzuki Swift étonnent tant par leur fiabilité que par leur vélocité puisque ce quatuor occupe dans l’ordre la plage de la 14e à la 17e place du général !
Jamais deux sans toi !
Alexandre Bengué a été recruté par Skoda afin d’en représenter ses couleurs sur les rallyes “asphalte“. Dès lors sa présence en Allemagne est totalement justifiée et le Français se fait effectivement un plaisir de prouver ses capacités. Onzième dès la première spéciale, il devance Armin Schwartz et Kopecky. Il remet le couvert dans la suivante. Jamais deux sans trois, dit-on ! Pour Bengué, c’est devenu jamais deux sans toi. Sorti dans la troisième, il a quand même réussi (merci les spectateurs) a revenir au bercail. Les dégâts étant substantiels, il pouvait repartir ce samedi matin. Curieusement, son équipe n’a pas vu la chose de la même manière et il n’est pas reparti ! Bizarre n’est-ce pas ? Sanction ou pas ? Ne me dites pas que Fréquelin ferait des émules !
Classement Etape 2
1 Sebatian LOEB — Citroen 1:09:54.0
2 Francois DUVAL — Citroen +27.9
3 Marcus GRONHORM — Peugeot +1:47.7
4 Markko MARTIN — Peugeot +3:44.8
5 Roman KRESTA — Ford +4:55.4
6 Gianluigi GALLI — Mitsubishi +4:57.8
7 Stéphane SARRAZIN — Subaru + 7:04.3
8 Daniel SOLA — Ford* +7:18.3
9 Petter SOLBERG — Subaru +7:21.3
10 Harri ROVANPERA — Mitsubishi + 7:44.5
(• voiture privée)
© Patrick Hayot