Yamaha a mis quelques années avant de répondre à leurs doléances avec la nouvelle XJ6 qui paraît maintenant avec, semble-t-il, de solides arguments à faire valoir dans une catégorie pourtant très disputée! Premier coup d'œil, première satisfaction: c'est qu'elle est joliment dessinée, la bougresse! Proposée dans un Extrême Yellow pétillant, un Clandy White très tendance ou un plus sobre et plus classique Midnight Black, elle ne manque pas d'allure. Encadrée de deux écopes de radiateurs intégrées à la ligne, la fourche classique est surmontée d'un phare sophistiqué qui amorce le tableau de bord récupéré de la FZ6. Petit détail qui tue dans le haut du phare: le logo Yamaha sablé qui prend la lumière émise par la veilleuse. Discret mais tellement chic. Le réservoir se raccorde aux deux écopes suivant un trait incliné souligné par le logo, donnant au profil un aspect dynamique, accentué par une selle effilée flottant au dessus de la roue arrière.
Ligne soignée
Cette selle se montre à l'usage plus confortable qu'elle n'en a l'air. Le pot disparaît complètement sous le bras oscillant de façon très réussie, en épurant d'autant le profil de la XJ6 qui possède en finale une vraie personnalité. La XJ6 ne donne pas un instant l'impression d'une moto au rabais. Revers de la médaille, si on découvre un petit espace de rangement sous la selle (de quoi rouler un pantalon de pluie par exemple), on ne voit pas trop comment y glisser un antivol en U. Autre déception, et ça s'est confirmé lors de la première pluie, le moignon de garde boue arrière inspiré de celui qui équipe les FZ1 ne sera pas d'un grand secours pour vous protéger le dos des projections du pneu arrière de 160/60x17! Le moteur est directement hérité des FZ6 et développe 78ch. Le couple de 597 Nm culmine à 8.500 tr/min, 1500 tours de moins que la FZ6 mais une bonne part de celui-ci est disponible dès les plus bas régimes grâce à un travail en profondeur sur le quatre cylindres.
Intuitive
La culasse a été entièrement revisitée, l'admission et l'échappement retravaillés, tout comme l'embrayage et la sélection des vitesses. Le cadre en alu des FZ6 laisse place ici à un cadre en tubes d'acier, joliment dessiné et bien intégré à la ligne. Le bras oscillant, en acier lui aussi, attaque directement l'amortisseur arrière. Les trois disques commandés par des étriers à deux pistons peuvent bénéficier de l'ABS. Cet ABS de nouvelle génération travaille de façon linéaire, en adoptant continuellement la pression hydraulique au niveau d'adhérence des roues. La prise en main de cette moto, comme de ses concurrentes d'ailleurs, se veut la plus naturelle et la plus intuitive possible, bien entendu. Le guidon peut avancer ou reculer de deux centimètres en pivotant les pontets de fixation, pour rendre la position de conduite adaptée au plus grand nombre. Le poids ne se fait guère sentir et la moto se manie avec facilité dès les plus basses vitesses, grâce sans doute à un poids bien centré.
Souplesse accrue
Le moteur, doux et linéaire reprend dès les plus bas régimes. Certes, en dessous de 3 ou 4.000 tr/min, il ne faut pas lui demander la lune, mais dès 4.000 tr/min il répond présent et emmène le compte-tours presqu'à 10.000 tr/min avec vigueur et régularité pour se calmer un peu jusqu'à 12.000 tr/min. Une vitesse de 90km/h correspond à un régime d'environ 5.000 tr/min. Une simple rotation de la poignée et le moteur réagit directement, avec une reprise franche et rassurante. C'est dans ces régimes, entre 5.000 et 10.000 tr/min, qu'il donne le meilleur de lui-même, rendant la XJ6 vive et pétillante de vie, sans jamais se montrer hargneux et discourtois. Sans valoir l'agrément d'un bicylindre, ce quatre cylindres se montre plus agréable et plus vivant que bien d'autres, souvent complètement creux à mi-régimes, et qui se déchaînent violemment à l'approche de la zone rouge. Les motoristes de Yamaha ont fait du bon travail! C'est d'autant plus agréable que les responsables du châssis ont donné à la XJ6 un comportement que nous n'avons jamais pris en défaut.
De solides arguments
Cette sympathique moto brille partout, parfaite en ville où elle se manie avec aisance, très saine sur autoroute où elle ne bronche pas, même à 200 km/h (en Allemagne!), elle offre un réel potentiel sur la route, son terrain de jeu préféré. Les suspensions, pourtant simples, réussissent le grand écart entre confort relatif et comportement routier rigoureux. Les freins sont au top, avec un bon feeling et assez de puissance, peut-être trop pour le frein arrière qui enclenche régulièrement l'ABS. Alors, parfaite la XJ6? Presque! Nous lui reprochons une faible protection au vent, mais pour ça, mieux vaut choisir la Diversion munie d'un tête de fourche, et nous espérions trouver un peu plus d'aspects pratiques. Mais franchement, elle risque de faire mal à la concurrence (et à la FZ6!). A partir de 6390 €, sans ABS (700 €).