Les ingénieurs avaient en 2010 profondément remanié la proue du Xmax, abandonnant le pare-brise solidaire du guidon pour un élément fixe intégré au tableau de bord redessiné et donnant au scooter un regard plus actuel, discrètement inspiré du Tmax. Corollaire heureux de ce restyling, les pieds peuvent enfin prendre appui sur le tablier, une évolution qui a son importance, et le tableau de bord offre au regard des instruments autrement plus flatteurs qu'auparavant. Les autres évolutions se veulent plus discrètes, avec un châssis plus rigide, une gestion moteur et des réglages vario optimisés, tout comme le sont les suspensions.

L'ABS proposé en 125

L'ABS apparaît pour le millésime 2011, une offre unique en 125cc! Du coup, le 125 hérite de l'étrier arrière à deux pistons du 250. Cet ABS proposé pour le 125 constitue un "plus" incontestable pour les nombreux automobilistes sans expérience particulière de la conduite d'un deux roues. Nul doute que ça évitera quelques "gamelles" pour cause de roue avant bloquée. Ca fait un moment en effet que les automobilistes bénéficient de l'ABS sur leurs voitures, et retrouver cette technologie sur un deux roues, dont par définition les freinages nécessitent une certaine expérience, devrait en rassurer plus d'un. Bien joué! Facile à prendre en main malgré une selle relativement large, le Xmax reçoit un tableau de bord plus soigné, mais surtout une finition des plastiques en net progrès par rapport à la génération précédente.

Finition en net progrès

Les entailles ménagées dans le tablier avant permettent enfin de mettre les pieds en avant, une position qui influe favorablement l'agrément de conduite, et le Xmax se faufile avec bonheur dans le trafic barcelonais. Au contact des régionaux, on s'adapte vite à la circulation, en nous glissant entre les voitures d'une bande à une autre. Vif et extrêmement sain, le Xmax pardonne toutes les fantaisies. Pas de problèmes pour s'arrêter au feu rouge ou piler derrière une voiture changeant de direction, le freinage fait merveille. Puissant et d'un bon feeling, il autorise toutes les audaces. L'ABS vient à point sur la roue arrière qui a tendance à bloquer rapidement.

A l'attaque!

Nous nous extirpons de la congestion urbaine pour monter à l'assaut de Tibadabo, au nord-ouest de la ville. On ne se refait pas, et les motards que nous sommes ne peuvent rester insensible aux attraits des lacets. Encouragés par l'excellent châssis, nous attaquons avec pour seule limite la béquille centrale que nous limons sur le bitume. "Au delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable", pour paraphraser Romain Gary: prudence, car en insistant trop, la roue arrière risque de décrocher, et ticket de par terre garanti... Ceci dit, nous sortions un petit peu du contexte pour lequel les scooters sont conçus!

125 vs 250

Un petit café, quelques photos et nous remettons le couvert pour la descente. Si le 250 marquait nettement la différence dans la montée, ceux qui ne possèdent pas l'indispensable permis moto ne doivent guère se sentir frustrés s'ils restent en ville ou dans ses environs, le 125 fera très bien l'affaire. Après quelques tapas dégustés à proximité de la Casa Batlló, ce qui nous donne l'occasion d'apprécier les capacités de stockage du Yamaha: deux intégraux sous la selle, ou un intégral et un sac à dos! Nous repartons à la découverte de Montjuich, théâtre de belles bagarres mécaniques, puisque le circuit routier accueillit dès 1955, et jusqu'en 1986, les 24h moto. La piste eut même les honneurs de la F1 entre '69 et '75, qui vit triompher Jackie Stewart, Emerson Fittipaldi et Jochen Mass, tous vainqueurs avec le mythique moteur Cosworth.

Montjuich…

Mais trêve de nostalgie, nous sommes ici pour le Xmax, pas pour les sept victoires de Benjamin Grau: la première en '72 sur une Bultaco, toutes les autres sur Ducati, dont la dernière en '86! Yamaha propose donc deux éditions du Xmax pour 2011. Venant compléter la gamme des Xmax 125 et 250 avec ou sans ABS, le Xmax Sport se décline dans les deux cylindrées, mais ne peut bénéficier de l'ABS. Un choix marketing dicté par le peu d'empressement qu'on les ressortissants du sud de l'Europe à payer pour celui ci. Il faut admettre que leur climat est plus favorable que le nôtre en termes de précipitations.

La bonne affaire!

Le Sport hérite donc d'un minuscule pare-brise "sport", d'une garniture de selle et d'une finition du tableau de bord spécifiques, ainsi que d'une couleur "tech armour" matte, qu'il partage avec le Business. Celui ci n'est proposé qu'en 125cc avec ABS. Pour 100€ de plus que la version normale (4990€), le "Business" offre un porte-bagages garni d'un vaste top-case de 46 litres, un pare-brise haut plus protecteur et des déflecteurs au niveau des jambes. La bonne affaire de la gamme, sans aucun doute!