Yeelen Möller

29 NOV 2023

Essai : Peugeot e‑308, aucun (gros) compromis !

Disponible en essence, diesel, hybride et hybride rechargeable, la Peugeot 308 est également proposée en version entièrement électrique. Une variante qui pourrait bien être la plus séduisante de toutes !

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Les points forts

    Les points faibles

      C’est en septembre 2022 que Peugeot a présenté pour la première fois sa e-308 entièrement électrique, disponible en version hatchback et SW (break). Autant dire que nous avons dû être patients ! A l'origine, nous devions en effet la découvrir à la mi-2023, mais c'est finalement à la fin du mois de novembre qu'elle nous a été présentée. Entre-temps, nous avons pu essayer sa cousine germaine, l'Opel Astra Electric, une voiture qui nous a laissé un bon souvenir, sans toutefois nous avoir émerveillés… Cette jolie Française peut-elle faire mieux ?



      Un lionceau plutôt séduisant

      Si l'Astra et la 308 partagent les mêmes bases techniques, elles présentent des styles très différents, tant à l’extérieur qu’à l'intérieur. Alors qu’Opel opte pour des lignes droites et épurées, la (e-)308 a plus « d'allure », même si Peugeot exploite un peu trop ce mot à notre goût... Disons qu'elle est plus sexy, avec ses dents de lion acérées à l'avant, ses larges hanches et ses feux arrière en forme de griffes. On avoue même avoir un petit coup de cœur lorsque ce beau dessin est habillé d'un vert Olivine, d'un bleu Obsession ou d'un rouge Elixir.

      i-Cockpit polarisant

      A bord de l’e-308, tout est Peugeot, y compris l’ « i-Cockpit » introduit avec la précédente génération de 208 et que l'on retrouve désormais sur l'ensemble de la gamme. A bord, le conducteur a face à lui un petit volant situé sous l’instrumentation et qui donne l'impression de conduire une petite voiture agile. Original en théorie, ce positionnement ne convient pas à tout le monde dans la pratique : la lisibilité des compteurs ne sera en effet pas optimale pour tous, certains, comme les conducteurs de grande taille, devant franchement reculer le siège pour que le volant soit suffisamment bas. Autant dire qu’en procédant de la sorte, les passagers arrière verront leurs jambes vite coincées… A vous de voir si ce petit volant est une tare ou non…



      Ergonomie presque bonne

      Pour le reste, l'habitacle est très agréable à regarder et à toucher, ce qui est assez unique dans cette catégorie. On retrouve de nombreux matériaux doux au toucher et l'ensemble semble assez premium. Rappelons tout de même que l’e-308 n’est commercialisée que dans les niveaux de finition les plus élevés, Allure et GT, ce explique sans doute cet agréable ressenti... Les compteurs numériques présentent un effet 3D et sous l'écran tactile central de 10 pouces, on retrouve un autre écran, plus petit et aux touches de raccourci programmables. Encore mieux, Peugeot a prévu sous cet écran, une autre rangée d'interrupteurs physiques, commandant des fonctions telles que la climatisation et le dégivrage ! Tout ceci est plutôt sympathique, mais Peugeot aurait pu aller plus loin encore, en installant des boutons fixes pour la climatisation et les sièges chauffants (et massants !). En effet, pour accéder à ces dernières fonctions, il faut se frayer un chemin dans les menus de l'écran tactile, ce qui n’est ni ergonomique, ni sécurisant...

      Pas de compromis sur l'espace

      En termes d'espace, c’est facile : il n'y a pas de différence avec la 308 classique ! Ainsi, le coffre de la berline est toujours de 412 litres, ou de 1.323 litres avec les sièges arrière rabattus. Le double plancher permet en outre de ranger les câbles de recharge et autres accessoires. L’habitabilité aux places arrière est acceptable, à moins d'être assis derrière un conducteur de grande taille. Ce qui surprend, c'est le poids élevé de l’e-308 : 1.785 kilos en ordre de marche et ce, malgré une batterie relativement compacte. La version électrique accuse donc environ 400 kilos de plus que la 308 essence, et environ 100 kilos de plus que l'hybride rechargeable.

      Un peu trop linéaire

      Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que la Peugeot e-308 n’est pas un foudre de guerre avec ses 115 kW (156 ch) et 270 Nm. Ce manque de punch, il ne s’explique pas uniquement en raison d’un rapport poids/puissance médiocre : Peugeot semble avoir choisi de régler le moteur électrique de manière à ce qu'il monte très progressivement en puissance, à l’instar d’un… moteur thermique ! Cela se traduit par une réponse naturelle à l'accélérateur, mais aussi par un manque d’instantanéité, comme on peut l'attendre d'une voiture électrique. Les performances n'ont rien d'extraordinaire non plus : 0-100 km/h en 9,8 secondes et une vitesse maximale de 170 km/h.

      Une merveille de sobriété

      Ce qui manque à l’e-308 en termes de puissance, elle le compense en termes de consommation. Malgré une batterie de seulement 54 kWh (51 kWh utilisables), Peugeot promet une autonomie de 415 km WLTP, ce qui correspond à une consommation d'environ 12,5 kWh/100 km. Lors de notre essai, nous avons même réussi à (quasiment) égaler cette consommation ! Bon, soyons honnêtes, lors de ce parcours d’essai, Peugeot ne nous a pas faire parcourir un seul mètre d'autoroute… En outre, cet essai ayant été réalisé dans les environs de Barcelone, nous n’avons pas vraiment fait usage du chauffage... Quoi qu'il en soit, une moyenne d'environ 15 kWh/100 km nous semble réaliste, ce qui équivaut à une autonomie d’environ 350 km en pratique. Ce n'est pas un mauvais résultat… D’autant que l’e-308 n'a pas été développée exclusivement comme une voiture électrique ! Peugeot ne propose cependant pas de version « Long Range » à l’autonomie étendue et à la batterie plus grosse.

      Très confortable !

      Par rapport à l'Opel Astra Electric, la Peugeot e-308 est aussi un peu plus confortable. Les sièges sont tout aussi bons (depuis l'intégration d'Opel, les marques ex-PSA disposent également de sièges certifiés AGR), mais la suspension est moins sèche et encaisse mieux les petits chocs. L’e-308 dissimule aussi un peu mieux son poids en se montrant assez dynamique : si la voiture ne prend pas vraiment de roulis, elle ne donne pas non plus envie d’enchaîner les virages sur un tempo endiablé. La direction avare en retour d’informations n'y est sans doute pas étrangère….

      Prix de la Peugeot e-308

      La Peugeot e-308 est proposée à partir de 43.550 euros en Belgique. Elle est donc 16.250 euros plus chère que la moins chère des 308 (1.2 PureTech 130 avec boîte manuelle), mais il serait peut-être plus juste de la comparer avec une version Allure à l’équipement identique. La différence tombe alors à... 14.750 euros. La comparaison avec la 308 hybride rechargeable est un peu plus favorable : une différence de 3.500 euros, sachant en outre que l’e-308 restera un peu plus longtemps déductible à 100% pour les professionnels. C’est d’ailleurs à cette clientèle que l’e-308 semble principalement s'adresser ! En effet, on ne peut pas dire que le prix d’entrée soit accessible… Par rapport à l'Opel Astra Electric, techniquement similaire, la Peugeot est d'ailleurs 3.560 € plus chère (39 990 € pour l'Astra, qui est donc éligible à la subvention flamande à partir de 2024).

      Notre verdict

      Entre la Peugeot e-308 et l'Opel Astra Electric, techniquement égales, notre préférence va à la Peugeot. Elle est légèrement plus confortable, mieux finie et légèrement plus vive dans l'ensemble. Il reste toutefois à digérer la différence de prix entre les deux, car l’e-308 est loin d'être bon marché. Heureusement, sa sobriété et sa petite batterie la rendent économique à l’usage.

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