Yeelen Möller

17 DÉC 2023

Essai : Peugeot e‑308 SW, à la fois révolutionnaire et traditionnelle

La Peugeot e-308 break offre beaucoup d'espace sans pour autant lésiner sur l'efficacité. Et la différence de prix reste limitée !

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Les points forts

    Les points faibles

      C’est en septembre 2022 que Peugeot a présenté pour la première fois sa e-308 entièrement électrique, disponible en version hatchback et SW (break). Autant dire que nous avons dû être patients ! A l'origine, nous devions en effet la découvrir à la mi-2023, mais c'est finalement à la fin du mois de novembre qu'elle nous a été présentée. Entre-temps, nous avons pu essayer sa cousine germaine, l'Opel Astra Electric, une voiture qui nous a laissé un bon souvenir, sans toutefois nous avoir émerveillés… Cette jolie Française peut-elle faire mieux ?

      Un style un peu moins réussi

      Si l'Astra Sports Tourer et la 308 SW partagent les mêmes bases techniques, elles présentent des styles très différents, tant à l’extérieur qu’à l'intérieur. Alors qu’Opel opte pour des lignes droites et épurées, la Peugeot est un peu plus voluptueuse, voire sexy, avec ses dents de lion acérées à l'avant, ses larges hanches et ses feux arrière en forme de griffes. On avoue même avoir un petit coup de cœur lorsque ce beau dessin est habillé d'un vert Olivine, d'un bleu Obsession ou d'un rouge Elixir. Les proportions de cette version break sont semblent toutefois un peu moins réussies : la SW paraît étroite et son porte-à-faux arrière nous semble un peu trop long. Heureusement, il y a de nombreuses compensations !



      i-Cockpit polarisant

      A bord de l’e-308 SW, tout est Peugeot, y compris l’ « i-Cockpit » introduit avec la précédente génération de 208 et que l'on retrouve désormais sur l'ensemble de la gamme. A bord, le conducteur a face à lui un petit volant situé sous l’instrumentation et qui donne l'impression de conduire une petite voiture agile. Original en théorie, ce positionnement ne convient pas à tout le monde dans la pratique : la lisibilité des compteurs ne sera en effet pas optimale pour tous, certains, comme les conducteurs de grande taille, devant franchement reculer le siège pour que le volant soit suffisamment bas. Autant dire qu’en procédant de la sorte, les passagers arrière verront leurs jambes vite serrées… A vous de voir si ce petit volant est une tare ou non…

      Ergonomie presque bonne !

      Pour le reste, l'habitacle est très agréable à regarder et à toucher, ce qui est assez unique dans cette catégorie. On retrouve de nombreux matériaux doux au toucher et l'ensemble semble assez premium. Rappelons tout de même que l’e-308 SW n’est commercialisée que dans les niveaux de finition les plus élevés, Allure et GT, ce explique sans doute cet agréable ressenti... Les compteurs numériques présentent un effet 3D et sous l'écran tactile central de 10 pouces, on retrouve un autre écran, plus petit et aux touches de raccourci programmables. Encore mieux, Peugeot a prévu sous cet écran, une autre rangée d'interrupteurs physiques, commandant des fonctions telles que la climatisation et le dégivrage ! Tout ceci est plutôt sympathique, mais Peugeot aurait pu aller plus loin encore, en installant des boutons fixes pour la climatisation et les sièges chauffants (et massants !). En effet, pour accéder à ces dernières fonctions, il faut se frayer un chemin dans les menus de l'écran tactile, ce qui n’est ni ergonomique, ni sécurisant...



      Un coffre hyper grand et une meilleure habitabilité arrière 

      En termes d'espace, c’est facile : il n'y a pas de différence avec la 308 SW ! Ainsi, le coffre de ce break est toujours de 608 litres, ou de 1.634 litres avec les sièges arrière rabattus. Le double plancher permet en outre de ranger les câbles de recharge et autres accessoires. Le coffre est donc immense et profond, tout en profitant d’un seuil de chargement bas. En outre, grâce à l'empattement allongé de près de 6 cm pour cette SW (2.732 mm contre 2.675 mm pour la berline), vous bénéficiez également d’une meilleure garde aux jambes aux places arrière, bien que la différence soit limitée. Si vous êtes installé derrière un conducteur de grande taille, vous vous sentirez peut-être un peu à l’étroit.



      Un peu trop linéaire

      La Peugeot e-308 SW ne paraît pas très rapide, en dépit de sa puissance et de son couple respectables, respectivement annoncés à 115 kW (156 ch) et 270 Nm. Elle accuse aussi 1,8 tonne sur la bascule, une fois en ordre de marche ! Ce manque de punch, il ne s’explique pas uniquement en raison d’un rapport poids/puissance assez moyen : Peugeot semble avoir choisi de régler le moteur électrique de manière à ce qu'il monte très progressivement en puissance, à l’instar d’un… moteur thermique ! Cela se traduit par une réponse naturelle à l'accélérateur, mais aussi par un manque d’instantanéité, comme on peut l'attendre d'une voiture électrique. Les performances n'ont rien d'extraordinaire non plus : 0-100 km/h en 10 secondes et une vitesse maximale limitée à 170 km/h.

      Une merveille de sobriété

      Ce qui manque à l’e-308 SW en termes de puissance, elle le compense en termes de consommation. Malgré une batterie de seulement 54 kWh (51 kWh utilisables), Peugeot promet une autonomie de 411 km WLTP, ce qui correspond à une consommation d'environ 12,5 kWh/100 km. Lors de notre essai, nous avons même réussi à (quasiment) égaler cette consommation ! Bon, soyons honnêtes, lors de ce parcours d’essai, Peugeot ne nous a pas faire parcourir un seul mètre d'autoroute… En outre, il faisait encore beau à Barcelone, où nous avons essayé la voiture. Sachez que pour l’hiver, et histoire de préserver l’autonomie, Peugeot livre une pompe à chaleur de série. Quoi qu'il en soit, une moyenne d'environ 15 kWh/100 km nous semble réaliste, ce qui équivaut à une autonomie d’environ 350 km en pratique.

      Très confortable !

      Par rapport à l'Opel Astra Sports Tourer, la Peugeot e-308 SW est aussi un peu plus confortable. Les sièges sont tout aussi bons (depuis l'intégration d'Opel, les marques ex-PSA disposent également de sièges certifiés AGR), mais la suspension est moins sèche et encaisse mieux les petits chocs. L’e-308 SW dissimule aussi un peu mieux son poids en se montrant assez dynamique : si la voiture ne prend pas vraiment de roulis, elle ne donne pas non plus envie d’enchaîner les virages sur un tempo endiablé. La direction avare en retour d’informations n'y est sans doute pas étrangère… L’empattement allongé de cette version break profite en outre à la stabilité, même si cela grève légèrement l’agilité.

      Prix de la Peugeot e-308 SW

      La Peugeot e-308 SW est proposée à partir de 44.550 euros en Belgique. Elle est donc 1.000 euros plus chère que la berline et 16.000 euros plus chère que la plus abordable des 308 SW (1.2 PureTech 130 Active Pack avec boîte manuelle), mais il serait peut-être plus juste de la comparer avec une version Allure à l’équipement identique. La différence tombe alors à... 14.500 euros.

      La comparaison avec la 308 SW hybride rechargeable est un peu plus favorable : une différence de 3.250 euros, sachant en outre que l’e-308 SW restera un peu plus longtemps déductible à 100% pour les professionnels. C’est d’ailleurs à cette clientèle que l’e-308 SW semble principalement s'adresser ! En effet, on ne peut pas dire que le prix d’entrée soit accessible… Par rapport à l'Opel Astra techniquement similaire, la Peugeot est d'ailleurs 2.560 € plus chère (41.990 € pour l'Astra Sports Tourer Electric).

      Notre verdict

      En matière de style, cette version SW n’est pas aussi séduisante que la berline, mais pour le reste, nous avouons préférer cette version break de la Peugeot e-308 au modèle classique. Plus spacieuse, dotée d’un coffre plus généreux, elle n’est en outre, pas beaucoup plus chère ni moins économique que la version à hayon. Si son comportement n’est pas aussi acéré que son look, elle répond à toutes les attentes d’une clientèle en quête d’un break familial électrique. Encore faut-il en avoir le budget…

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