Jean-Francois Christiaens

28 JUL 2023

Affaire du moment : Ford Escort XR3, retour en grâce

La Ford Escort XR3 n’a pas la renommée de la VW Golf GTI, ni l’efficacité d’une Peugeot 205 ou d’une 309 GTI. Pourtant, après des années passées au purgatoire automobile, la voilà qui franchit enfin les portes du paradis de la collection. Voyons ce qui la rend si spéciale avant que ses prix ne décollent…

Au milieu des années 70, Ford accuse une solide guerre de retard sur ses concurrents. Quand ces derniers passent au pas de charge à la traction avant, Ford « traine » encore une Escort propulsion à l’essieu arrière rigide. Cette architecture surannée permet certes de glaner encore de nombreux succès en compétition, mais les clients lambda n’en ont visiblement cure. Il faudra attendre l’automne 1980 pour que Ford leur propose un modèle répondant enfin à leur demande : la nouvelle Escort présente un hayon à l’arrière et des roues avant motrices ! L’Escort ne s’est pas vraiment affadie pour autant, car une version sportive est proposée dès le lancement : la XR3. Une version destinée à détourner la clientèle de la fameuse Golf GTI !

Pimpée dehors, pas vraiment dedans…

De l’extérieur, l’Escort XR3 se pare d’un becquet et de jantes de 14 pouces spécifiques. A l’intérieur, en revanche, le spectacle reste un peu tristounet. Et sous le capot ? A l’instar de la Golf, le moteur retenu est un 4 cylindres de 1,6 l. Ce moteur, désigné CVH par la maison (en référence à ses soupapes en V commandées par un arbre à cames en tête), est retravaillé spécialement pour cette XR3. Mais en dépit de leurs efforts, les ingénieurs ne parviendront pas à lui faire atteindre la barre des 100 chevaux, ce moteur échouant à 4 canassons près. La Golf, quant à elle, en promet 110 !

Pas la plus sportive de toutes…

Rugueux à hauts régimes et réputé fragile si on n’en prend pas soin, le moulin compense avec une belle souplesse à bas et moyens régimes. Dans tous les cas, le châssis, en dépit de ses 4 roues indépendantes, n’arrive pas à digérer l’enthousiasme mécanique. Bref, cette XR3 n’égale pas la Golf en matière d’homogénéité et de sportivité. En 1985, la XR3 quitte le catalogue et se voit remplacée par la XR3i, qui, avec l’injection, gagne une dizaine de chevaux et était déjà proposée au catalogue depuis 1982.

Et aujourd’hui ?

Son succès populaire, cette Ford XR3 le devait (et le doit toujours) à son prix, à sa bonne bouille et, on ne va pas se mentir, à son nom qui rappelle les succès des aïeules à l’architecture « archaïque » en compétition. Si les prix de l’Escort XR3 restent abordables, soyez tout de même vigilant sur l’historique des entretiens et sur l’état général du véhicule. Une restauration totale dans les règles de l’art d’un modèle « fatigué » reviendra nettement plus chère que l’achat d’un modèle en bon état… 

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