Alors que le seuil d’épidémie de grippe est atteint dans notre pays, l’institut Vias pour la sécurité routière met en garde contre les effets de certains médicaments sur le comportement au volant. Saviez-vous, par exemple, que la prise d’un sirop contenant de la codéine peut avoir les mêmes effets qu’une alcoolémie entre 0,5 et 0,8‰ ? C’est-à-dire d’augmenter de 2 à 10 fois les risques d’accidents au volant ?
Quels médicaments ?
Les médicaments qui peuvent influencer les capacités de conduite sont surtout les benzodiazépines (somnifères, calmants, antiépileptiques), les antalgiques (antidouleurs, codéine), les antidépresseurs, les antipsychotiques, les gouttes pour les yeux et les antihistaminiques.
Les Belges accros ?
Plus de 6% des Belges avouent conduire au moins une fois par mois sous l’influence de calmants ou de somnifères. La conduite sous l’influence de ces médicaments est plus répandue à Bruxelles (10%) et en Wallonie (8%) qu’en Flandre (5%) d’après les chiffres publiés par Vias. On notera également qu’une enquête européenne à laquelle ont participé 11 pays a démontré que le Belge est, après le Français et l’Allemand, celui qui déclare prendre le plus souvent le volant sous l’influence de médicaments susceptibles d’altérer la vigilance.
16.000€ !
Contrairement à l’alcool ou aux drogues, il n’existe pas de « médicatest » qui permet aux policiers de détecter les conducteurs sous l’influence de médicaments. Néanmoins, la « conduite dans un état analogue à l’ivresse résultant de l’emploi de médicaments » est punissable d’une amende de 1600 à 16.000 € et d’une déchéance du droit de conduire de 1 mois à 5 ans voire définitive rappelle l’institut Vias.
Règles d’or
Vous prenez des médicaments ? Alors suivez scrupuleusement ces 10 règles d'or publiées par Vias avant de prendre le volant :
1. Lisez attentivement la notice d’utilisation et, en particulier, les contre-indications en cas de conduite d’un véhicule.
2. N’utilisez jamais un médicament prescrit pour une connaissance. Ce qui peut être bon pour une personne ne l’est pas nécessairement pour une autre.
3. Evitez de consommer de l'alcool, même de manière modérée. Ses effets indésirables sur la perception et la concentration se renforcent.
4. Evitez si possible d'entreprendre de longs trajets ou de conduire la nuit.
5. Soyez particulièrement attentif en début de traitement, en cas de dépassement de la dose autorisée ou si vous combinez plusieurs médicaments.
6. Prenez toujours les doses prescrites et respectez les heures et les conditions de prise.
7. En cas de doute sur les effets secondaires, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien. Signalez-leur que vous conduisez.
8. Arrêtez de conduire dès que vous constatez des effets secondaires (difficultés à rester éveillé ou à vous concentrer, vertiges, troubles de la vue, etc.). Il se peut que vous ne remarquiez pas ces signes, mais que d'autres personnes les voient et vous alertent. Écoutez-les.
9. Ne buvez pas de café pour combattre les effets secondaires d’un médicament. Cela ne sert à rien.
10. Vous êtes un professionnel de la route (chauffeur de camion, de bus…) ? Rappelez-le à votre médecin lorsqu’il vous prescrit des médicaments.