Quand votre entourage s’attend à une réponse ronflante, du style « Lamborghini » ou « Porsche Turbo » ou que sais-je encore, il est généralement surpris, voire déçu lorsque vous lui annoncez d’un air délicieusement nostalgique « Ford Focus RS »… Et pourtant, que d’émotions, que de souvenirs à son volant !

Un moteur herculéen et un châssis d’enfer

Sur le papier, pourtant, ça ne part pas très bien : un moteur dérivé d’une brave limousine Volvo, une transmission aux roues avant et une carrosserie sauvagement bodybuildée de compacte anonyme. Mais Ford a réussi à mettre son grain de sable dans chacun des éléments pour aboutir à une authentique tuerie ! Le 5 cylindres turbo affiche une poigne d’enfer, avec un caractère comme on n’en fait plus : souple sous 2.500 tr/min, déterminé et herculéen au-delà ! La sonorité a également de quoi impressionner les plus blasés : un grondement rauque accompagné du souffle chaud du turbo et de quelques explosions au lever de pied !

Le châssis, lui, n’est pas en reste. Passer plus de 300 chevaux et quelque 440 Nm sur les seules roues avant est une gageure, mais Ford a relevé le défis haut-la-main avec son système Revoknuckle. Bien sûr, il faudra toujours doser l’accélérateur en sortie de virage, mais le résultat n’en reste pas moins bluffant, tout comme la motricité, par ailleurs ! Et ce n’est pas tout : très incisive du train avant, la Focus RS est également joueuse du train arrière. Voilà donc un comportement tranchant et agile comme on les aime !

Des défauts ?

Tout n’est pas rose pour autant : il faut tout d’abord avoir envie de se balader avec un look de voiture hypertrophiée et bardée d’extensions en tous genres. Difficile de longer les murs, surtout avec la teinte verte, d’autant que les badauds auront tout le loisir de vous admirer dans vos manœuvres, rayon de braquage de pétrolier oblige ! Ensuite, la qualité des plastiques à bord laisse franchement à désirer. L’environnement ne vous laissera donc pas rêveur…

Enfin, si la consommation d’essence est déjà importante (entre 10 et 17 l/100 km, suivant enthousiasme), celle des pneus est colossale : le train avant déclare forfait après 10.000 km… Si vous êtes sage ! Les plus sportifs d’entre vous détruiront les pneus avant en 6.000 km !

Les prix

Produite à 11.500 exemplaires de 2009 à 2011, la Focus RS MK2 a su remarquablement bien tenir sa cote. Les amateurs se les arrachent ! Vendue neuve à 32.900 €, on en trouve aujourd’hui entre 20.000 € et 28.000 €, voire un peu plus pour les exemplaires ayant bénéficiés d’une préparation mécanique et en parfait état. A l’usage, hormis l’essence et les pneus, la Focus RS ne pose pas vraiment problème, avec une remarquable fiabilité et un entretien courant accessible.

Conclusion

Le monde a changé depuis cette Focus RS… La nouvelle mouture, sur le point d’être commercialisée, a perdu un cylindre, gagné deux portes et autant de roues motrices. A défaut d’avoir pu l’essayer, nous pouvons supposer qu’il s’agira là encore, d’une machine redoutable. Mais cette deuxième génération a encore de quoi faire succomber les amateurs, avec son style unique et son agrément de conduite très typé… Si la nouvelle est hors de portée pour vos finances, foncez sur cette mouture, d’autant qu’elle semble très bien tenir sa cote !