Toujours aussi belle
Si la 159 n’est pas la plus jeune du segment, elle continue toujours d’attirer les regards ! Avec son logo 1750 qui rappelle les authentiques Giulia de la grande époque, on se dit que retour aux sources, peut-être il y a. Puis, on continue le tour de notre version d’essai, une TI. Alors, il semble que le doute n’est plus permis : garde au sol rabaissée de 20 mm, jantes de 19 pouces, jupes latérales, embouts d’échappement chromés,… Bref, en apparence, le Cuore Sportivo est de retour sous le capot de la belle !
Ambiance sportive
Dans l’habitacle, le constat est le même : le cuir de belle facture côtoie un environnement sportif et élégant. C’est sûr, en matière d’ambiance, les Italiens savent s’y faire. Ciel de toit noir, cuir beige, le mariage des deux teintes est superbe. Les petits compteurs rédigés en italien et le pédalier en aluminium finissent de convaincre ! Certes, par quelques détails on se dit que la voiture a vieilli : l’écran de GPS présente un graphisme suranné, la position de conduite reste trop haute pour les grands gabarits et l’habitabilité arrière est plutôt confinée.
Il bialbero !
Ce 4 cylindres, s’il fait référence au passé avec sa cylindrée mythique, utilise des techniques tout à fait actuelles : suralimention, injection directe d’essence et ouverture des soupapes variable ! D’une cylindrée de 1.742 cm³, il annonce 200 chevaux de 4.700 à 5.500 tr/min et un couple confortable de 320 Nm entre 1.400 et 4.000 tr/min ! Tout cela paraît fort correcte, tout comme la vitesse de pointe, annoncée à 235 km/h. Il ne reste plus qu’à tester le tout…
Trop discrète ?
Une pression sur le bouton de démarrage et… rien, ou presque ! D’une Alfa, on attend un lyrisme, une cavalerie élevée à la Scala de Milan, prête à entonner une mélodie envoûtante… Or, rien de tout cela ici : le moteur reste désespérément muet, les coups de gaz au rétrogradage et les envolées dans les tours n’y changent rien, la sonorité est très discrète et franchement banale. L’insonorisation gagne ce que le caractère y perd…
Souple !
En parcours urbain, on apprécie particulièrement la souplesse du moteur, qui permet de reprendre dès les régimes les plus bas. Son couple est copieux et disponible dès les basses révolutions. Un gage de confort en ville, où il suffit de se caler sur une vitesse pour ne plus en bouger, ou presque… Mais à vouloir grimper dans les tours et c’est la déception : la verve et le tranchant n’y sont plus. Le moteur s’étouffe au-delà de 5.000 tr/min et la zone rouge, située à 6.500 tr/min, demande une bonne dose de patience avant d’être atteinte ! Autre déception : la réactivité du moteur n’est plus ce qu’elle était… Mais il est vrai qu’il en est de même avec presque tous les moteurs suralimentés actuels. Néanmoins, d’une Alfa, on attend toujours une dose de caractère supplémentaire, voire une certaine âme… La boîte de vitesses, manuelle et à 6 rapports, est juste comme il faut : ferme, précise et aux débattements réduits. Et la consommation, me direz-vous ? Difficile de descendre sous les 9 l/100 km… Il faudra tabler sur une moyenne de 10-10,5 l/100 km. Pas exceptionnel…
Précise !
Le comportement routier est tout à fait à la hauteur, avec un train avant précis et tranchant. Le couple et la puissance du moteur sont avalés sans broncher et sans perte d’adhérence non plus. La direction est précise et fidèle. Quant au freinage, c’est du costaud ! Les jantes de 19 pouces, si elles affichent un look ravageur, perturbent un peu la tenue de cap sur nos autoroutes : les pneus ont tendance à engager sur les nombreuses saignées présentes. Et elles raffermissent également le confort, déjà assez ferme à la base. Néanmoins, cette 159 n’en devient pas inconfortable pour autant ! Ah oui, dernière chose : attention aux bordures de trottoir !
Conclusion
Hélas, le ramage n’est pas tout à fait à la hauteur du plumage. On s’attend à une 159 viscéralement sportive, au moteur lyrique et rageur ; et on se retrouve avec une berline de fière allure, mais au moteur s’apparentant à « un diesel à l’essence ». Autant se tourner vers le 1.9 JTDm 150 ou, mieux, le « cinq pattes » 2.4 JTD. Des diesels certes, mais coupleux et sobre pour le premier ; et musical et rageur pour le second ! Un comble pour une Alfa…