Vous me rétorquerez que John Bloor a créé un fameux précédent en ressuscitant Triumph dans les années 90. Objection, votre Honneur! Bloor a eu la volonté immédiate de créer une vraie gamme de machines, accessibles, et pas une espèce de délire élitiste pour quelques "happy few" en mal de gadgets.
Cette fois-ci, c'est Ariel qu'on ressort de la naphtaline, après près de cinquante ans de placard! Le nom Ariel fut récupéré en 1999 par une nouvelle société qui produit à doses homéopathiques l'Atom, une étonnante petite fusée à roulettes. C'est dans la même entreprise que seront produites, à raison de 100 à 150 unités par an, l'Ace.
Ariel, déjà partenaire de Honda pour les moteurs de son Atom, puise sur les étagères du constructeur nippon le bloc V4 1237 cc de la VFR. L'Ace sera "taillée" sur mesure pour se plier aux désirs de son futur possesseur, avec une foultitude de choix et d'options, de quoi rassurer celui-ci sur l'absolue exclusivité de sa coûteuse machine.
Le dossier de presse se gargarise de formules toutes faites qui semblent repompées de ceux de ses éventuels concurrents, faisant la part belle à la passion liant le motard à sa machine, qui veut sa-moto-à-lui-tout-seul-et-qui-ne-ressemble-à-aucune-autre. Et quoi de mieux que de se tailler un costard sur mesure plutôt que de jouer les ploucs à s'acheter une moto de série et la transformer ensuite?
Ca va, j'en ai assez dit, si je continue, je vais m'énerver et ce n'est pas bon pour la santé. Les amateurs éventuels et argentés (le ticket d'entrée commence à 20.000 £) pourront toujours se délecter des nombreuses informations qui tomberont à la présentation officielle de cette splendeur au Goodwood Festival of Speed, du 26 au 29 juin.