Look
High tech, l’Audi affiche une robe des plus sensuelles. Fait de courbes et de trais nets, son profil envoûte et sa musculature impressionne. Elément caractéristique de cette R8, le « sideblade » (comprenez par là, panneau de carrosserie latéral décoratif) qui peut être exécuté dans une autre couleur. A l’avant, les phares soulignés de diodes lumineuses hypnotisent les badauds…
La Lamborghini est exécutée dans un style plus brutal, avec des angles nets, un regard agressif et une superbe ligne de toit effilée. Spectaculaire, certes, mais pas aussi flamboyante que les réalisations précédentes. Pas de portes en élytre ici, façon Murcielago, ou de profil taillés à la serpe (Countach) ou même de cils par-dessus les phares (Miura) !
Voici évidemment un sujet subjectif, mais après un mini micro trottoir, avantage ici à l’Audi, sans doute plus originale.
Moteurs
V8 contre V10. Le choc des titans. Pour l’Audi, c’est le V8 de la RS4 qui rempile. Cubant 4,2 l, il fournit 420 chevaux au régime de 7.800 tr/min et un couple de 430 Nm entre 4.500 et 6.000 tr/min ! Pour un moteur à longue course tel que celui-ci, atteindre de tels régimes de rotation est une véritable performance qui mérite d’être soulignée.
Voilà des valeurs exceptionnelles, mais qui font pâle figure face à l’extravaguant V10 Lamborghini, lui aussi longue course, par ailleurs... Si celui-ci a été développé en partenariat avec les ingénieurs d’Ingolstad, il n’en garde pas moins le caractère exubérant typique des mécaniques frappées du taureau. Pour preuve, les valeurs développées : 520 chevaux à 8.000 tr/min et 510 Nm à 4.250 tr/min.
Sur la route, ces deux mécaniques procurent un indéniable agrément de conduite, fait de souplesse à bas régime, de rage à hautes rotations et d’une sonorité envoûtante à tout instant. Mais la palme revient quand même au moteur Lamborghini, qui hurle à pleins poumons au-delà de 3.500 tr/min. Les passagers sont alors tassés au plus profond de leurs sièges et la poussée ne fait que s’amplifier jusqu’à 8.000 tr/min, un régime qu’il atteint en vociférant d’une stridence à glacer le sang ! Explosif, incroyablement expressif, ce moteur n’est pourtant pas caractériel et il accepte de reprendre dès les plus bas régimes.
A côté d’un tel tempérament, le V8 Audi se fait naturellement moins violent. Pourtant, lui aussi a quelques arguments à faire valoir : sa souplesse incroyable tout d’abord, qui lui permet de reprendre dès le ralenti. Ensuite, il se libère progressivement, délivrant sa puissance avec une force impressionnante, mais qui n’en reste pas moins linéaire. Sa sonorité sourde à bas régimes mue peu à peu pour devenir rageuse en haut. Une symphonie réjouissante, mais qui ne peut être comparée au cri sidérant de la Lamborghini.
Si la boîte de vitesses est la même, les réglages diffèrent. Plus brutaux, violents mais également plus rapides, les passages de rapports sur la Lamborghini correspondent bien au caractère que l’on se fait du bolide. Sur l’Audi, les passages sont assez lents en mode normal, ce que le mode sport améliore sensiblement sans jamais atteindre la vitesse d’exécution de la Lamborghini.
Avantage Lamborghini ici, pour le côté hystérique, furieux et complètement délirant de la mécanique. Plus discret, sans doute plus sage, le V8 Audi est cependant plus facilement apprivoisable. Mais s’agissant d’une supercar, les sensations extrêmes de l’une éclipsent un peu les prestations pourtant excellentes de l’autre…
Suite la semaine prochaine…