Une explosion de puissance
Tout a commencé en 2002, avec la RS6 première du nom. Le concept de la familiale endiablée a démarré avec un V8 biturbo de 450 chevaux. Extravaguant pour l’époque ! Six ans plus tard, Audi renouvelle son offre, mais rajoute 130 chevaux ! De plus en plus délirant ! Avec cette troisième génération, les 100 kg de perdus permettent de se satisfaire d’une puissance en légère baisse (20 chevaux).
Une concurrence féroce !
La guerre est déclarée chez les constructeurs allemands ! Et c’est à qui proposera la berline ou le break le plus dévastateur ! Petit tour d’horizon : chez BMW, on s’en remet à la mythique M5, au V8 biturbo de 560 chevaux. Mercedes, pour sa part, oppose sa E63 AMG au V8 biturbo de 525 ou… 557 chevaux. Quant à la RS6 d’Audi, elle s’aligne sur ses concurrentes, avec ses 560 chevaux également… Vous dites ? Politiquement pas très correct ?
Le secret
Moins puissante, mais nettement plus efficace ! En abandonnant son colossal V10 biturbo de 5 litres pour un plus raisonnable (ou moins extravaguant, c’est selon) V8 biturbo de 4 litres, la RS6 se veut plus légère (100kg), plus agile et plus équilibrée. L’efficacité y gagne ce que le panache y perd. De plus, la substantielle diminution de puissance se voit largement compensée par un couple plus copieux : 700 Nm, de 1.750 à 5.500 tr/min ! Il y a de quoi déraciner des arbres !
Testostérone débordante, mais pas trop !
La présentation se veut suggestive, sans toutefois tomber dans l’excès ! On pointe les touches d’aluminium mat, la calandre de couleur noir brillant, le spoiler arrière, le diffuseur et les deux impressionnantes sorties d’échappement ovales. Quant aux ailes élargies, elles s’encadrent parfaitement dans les rétroviseurs des âmes égarées sur la voie de gauche ! Dans l’habitacle, ambiance sombre de rigueur, ça fait sport ! Épinglons les sièges sport, le volant à méplat, le pédalier et les boutons de commande en aluminium.
Un bazooka sous le capot
Côté performances, cette RS6 a de quoi enfumer une belle flopée de prestigieuses sportives ! Audi annonce une vitesse maximale limitée à… 305 km/h (si vous retenez l’option Dynamic Plus) et un 0 à 100 km/h balayé en quelque 3,9 secondes. Des temps de supercar, mais avec femme, enfants et bagages ! Pas de quoi regretter le volcanique V10 de la précédente version, surtout si l’on se penche sur les valeurs de consommation : 9,8 l/100 km, au lieu de 14 l/100 km ! La masse en baisse et le système de désactivation de la moitié des cylindres à faible charge y sont pour beaucoup.
Ça doit tenir le parquet
Cette explosion de puissance transite via une boîte automatique à 8 rapports sur les quatre roues. La transmission Quattro est donc de rigueur avec, petit plus, un autobloquant central. Côté suspension, et dans le but de proposer une voiture à la carte (confortable sur route et sportive sur piste), la suspension sera forcément pneumatique et adaptative. A ce sujet, précisons que ce modèle s’est vu rabaissé de 20 mm. En option, mais chaudement recommandé aux pieds lourds, le freinage peut être confié à des disques en carbones céramiques.
Vous ferez bien un tour ?
Forcément, avant de démarrer un tel pétard, on ressent quelques palpitations ! Et à la première pression sur le bouton de démarrage, c’est le coup de tonnerre : le V8 éructe et fait se retourner les badauds ! Les premiers tours de roues se font souplement. Le silence s’est imposé à bord, la direction se veut douce et facile, l’amortissement filtre les irrégularités : la RS6 est surtout et avant tout, une A6 !
Le côté obscur de la force…
Mais à vouloir allumer la mèche aux 8 gamelles et on ressent directement le côté RS ! Cette fois, le V8 vocifère sa colère et la poussée vous catapulte dans le fond des sièges ! Nuque projetée contre l’appuie-tête, on assiste, incrédule, à une débauche surréaliste de chevaux, de Newton mètres, de tout ce qu’on veut, pendant que l’échappement, lui, hurle, éructe et lâche de lourdes détonations au lever de pied ! Dingue ! La stabilité est à toute épreuve et les Autobahn sont avalées à un rythme démentiel, insoutenable pour les quelques sportives égarées dans le rétro !
Agile, mais lourde !
Sur parcours sinueux, la violence des accélérations efface les lignes droites et on ne voit plus que des successions de courbes serrées ! Les courbes sont avalées avec une aisance désarmante, la caisse bien posée sur ses appuis. Brusquez-la et elle répondra en s’embarquant dans une dérive du train arrière. En revanche, les freins, eux, dégustent, tout carbone céramique soient-ils. L’endurance de ceux-ci pâtit forcément de la masse à ralentir et des coups de boutoir du V8 survitaminé !
Les prix
Les premières livraisons se feront en août 2013, au tarif de 110.100 €. Finalement, tout bien considéré, c’est le prix d’un coupé sportif de prestige un peu moins puissant et à la fonctionnalité bien plus limitée. N’oubliez toutefois pas de considérer le budget essence : à tâter avec une belle gourmandise de la pédale de droite, la consommation s’envole gaiement au-delà des… 25-30 l/100 km !