Nous ne reviendrons pas longtemps sur la silhouette de la S3. Sachez toutefois que presque tous les emboutis ont été spécifiquement redessinés par rapport à la hatch ou la Sportback. La petite berline Audi, si elle ne peut cacher sa ressemblance avec une A4, a l'intelligence de limiter ses ambitions pour ne pas lui porter ombrage, avec environ 25 cm de moins en longueur que sa grande sœur, mais une quinzaine de centimètres en plus que la Sportback. Histoire de ne pas grever le poids de l'ensemble, la carrosserie fait un large appel à l'acier à haute résistance et à l'aluminium, comme pour le capot.
Spécifiques à la S3, certains détails marquent la différence avec la plus modeste A3, comme la calandre à doubles lamelles horizontales de couleur alu qui se retrouvent aussi dans les prises d'air du pare-chocs redessiné. Les rétroviseurs arborent une couleur alu, tandis que le pare-chocs arrière fait la part belle aux quatre sorties d'échappement ovales et au diffuseur gris platine. La poupe est soulignée d'un fin becquet à l'extrémité de la malle arrière.
Sombre discrétion
A l'intérieur, le noir règne en maître des tapis de sol au ciel de toit, ponctué de quelques traits métalliques distillés par de l'alu brossé mat. Classe, mais sévère! Sièges et volant sport de rigueur, inscriptions S3 pour enfoncer le clou, pédalier et repose-pied en acier inoxydable, le ton est donné!
La S3 fait plus dans l'élégance de celle qui n'a rien à prouver que dans le style tapageur d'une pathétique WTCC Replica, et c'est tout bénéfice pour le bon goût et la discrétion. Car tout se passe sous le capot, avec un bloc quatre cylindres 2.0 TFSI qui développe la coquette cavalerie de 300 ch et un couple qui culmine à 380 Nm de 1800 à 5500 trs/min, de quoi faire mordre la poussière à bien des adversaires.
Dessous affriolants
La transmission fait appel au choix à une boîte six classique ou à une S tronic à double embrayage et la puissance est transmise au sol par les quatre roues motrices. Le bloc, repris des S3 "hatch" et Sportback a bénéficié de toutes les attentions pour optimiser puissance et consommation. Citons en vrac l'injection indirecte en complément de l'injection directe, l'ouverture variable des soupapes d'échappement, la gestion thermique sophistiquée, le collecteur d'échappement intégré à la culasse, les arbres d'équilibrage montés sur roulements.
Le châssis, rabaissé de 25 millimètres, hérite de jantes 8 J x 18. La transmission Quattro transmet progressivement la puissance aux roues arrière quand le train avant donne des signes de fatigue, le système "Audi drive select" monté de série influe sur la gestion de la boîte S tronic, sur l'assistance de direction, l'amortissement (en option avec les amortisseurs magnetic ride) et sur la réactivité de la pédale de gaz.
Double vie
Notre terrain de jeu, l'arrière pays niçois, convient parfaitement à la S3. Sage dans les embarras monégasques, elle émet un claquement bref au passage des rapports de la boîte S tronic, histoire de montrer que sous cette sage robe se cache un tempérament explosif.
En effet, dès que nous quittons la ville pour partir à l'assaut du massif montagneux, la S3 se déchaîne. La bande son, artificielle mais parfaitement maîtrisée par les ingénieurs du son de la marque, résonne entre les parois rocheuses qui amplifient le grondement grave et les jappements de l'échappement à chaque passage de rapports. On ne s'en lasse pas, d'autant que le comportement précis et tranchant du châssis Quattro donne le meilleur.
La motricité, jamais prise en défaut, arrache la S3 des virages comme un boulet. Le maintien de caisse et l'adhérence phénoménale permettent de maintenir de beaux rythmes, alors que cette berline fait preuve d'une redoutable agilité en virage, avec un placement efficace et dénué de lourdeur. Difficile de rester sage quand la route se fait belle, mais autrement plus amusante et rapide à mener qu'une A3! Un bien beau produit, discret mais redoutable d'efficacité!