Fruit d'une collaboration entre le constructeur allemand pour le moteur, Lamborghini pour le châssis et Giugiaro pour la ligne, la M1 ne fut fabriquée qu'à 456 exemplaires, y compris la modèles destinées à la course, dont le plus célèbre n'est autre que la BMW Art Car peinte par Andy Warhol pour les 24h du Mans en 1979. Cette véritable "bête" de course à moteur central initia la longue lignée des modèles "M" comme la M3, la M5 ou la M6. Même si notre 1 "M" développe aujourd'hui 340ch, bien plus que les 277ch de la M1 3.5 litres de 1979, il paraissait bien difficile de reprendre un patronyme aussi illustre que "M1" pour cette série 1, équipée du moteur qui coiffe la gamme des roadsters Z4.

Robe tapageuse

C'est donc avec un certain plaisir que nous retrouvons sous le capot de ce coupé série 1 bodybuildé le bloc trois litres six cylindres en ligne Twin Power Turbo à injection directe de 340 ch et 450/500 Nm de couple. Première série 1 à bénéficier du label "M", une lettre synonyme de performance éclatantes et de comportement sportif, la 1M coupé affiche d'emblée ses prétentions, et pas que par sa couleur Valencia Orange, aussi réussie que peu discrète.

Nez agressif prêt à dévorer le bitume, poupe expressive avec ses quatre sorties d'échappement, flancs sculptés et passages d'ailes élargis: la carrosserie donne le ton, de manière d'ailleurs plus spectaculaire que l'habitacle, intégralement tendu de noir, hormis les surpiqûres oranges.

Dessous sexy

Certes, l'alcantara joue avec le cuir, le compteur affiche fièrement 300 km/h et le logo "M". Sévère, sportif, efficace, pour la fantaisie, allez voir ailleurs! Sous la robe limite tapageuse de notre coupé, des dessous plutôt sexy, jugez plutôt: des jantes à rayons en "Y" de 19", en 9" à l'avant, 10" à l'arrière, garnies de gommes impressionnantes de respectivement 245/35ZR19 et 265/35ZR19! Les freins à l'avant font appel à de solides disques composites flottants de 360mm, 350 à l'arrière. Pas de chichis pour les suspensions, la 1 M Coupé pioche dans la banque d'organes de BMW M Gmbh et y puise les éléments développés initialement pour la BMW M3, adaptés au coupé 1.

Fouillons encore sous les jupes pour noter la présence d'un autobloquant à glissement variable, pouvant atteindre 100% de blocage, de la direction à assistance variable en fonction de la vitesse, d'un DSC (Contrôle Dynamique de la Stabilité) paramétrable autorisant des dérives contrôlées. Et n'oublions pas, au volant, le petit bouton magique "M", rendant l'accélérateur plus réactif et libérant encore 50Nm de couple en plus, soit 500Nm.

Du bois dans la cabane

Une impulsion sur le bouton start/stop, et le moteur donne de la voix. On l'aimerait plus expressif: s'il laisse présager de sa bonne santé, il reste malgré tout relativement discret, de quoi préserver vos relations de bon voisinage. Par contre, nous ne nous lassons pas de la réaction aux sollicitations de la pédale de gaz: il y a du bois dans la cabane! Un peu trop muselé en mode normal, le comportement du châssis devient plus joueur avec le Dynamic Mode MDM, moins intrusif, mais qui évitera aux enthousiastes de valser dans le décor!

Les suspensions, fermes, n'encouragent guère à la flânerie, mais sur un mode plus enlevé n'empêchent pas de longues étapes, durant lesquelles le pilote se régale d'un comportement très précis et de relances excitantes, qui peuvent aussi vite se calmer avec un freinage au mordant incisif. On s'amuse vraiment au volant de la 1M, une vraie sportive exploitable au jour le jour, grâce à sa configuration qui dégage quatre vraies places et un coffre qui accepte plus qu'un bikini et une brosse à dents.