Principales modifications par rapport à sa devancière, une garde au sol la rendant plus accessible, avec une hauteur de selle rabaissée de trois centimètres, à 78 cm, grâce à des débattements de suspensions réduits de 40mm à l'avant (125mm) et de 37mm à l'arrière (125mm). Les jantes abandonnent les Pirelli Scorpion pour des Diablo Strada, histoire de bien marquer le nouveau terrain de jeu de la XT, le bitume exclusivement! Le diamètre de la fourche passe de 47 à 43 mm, pour les mêmes raisons. Les autres différences, se résument à un pare-brise plus haut, (nous y reviendrons!), un garde boue avant près de la roue (nous y reviendrons aussi!) mais surtout à une bagagerie complète, avec valises et topcase.

Chromosomes Buell

La Buell Ulysses, tant la X que la XT qui nous occupe, partage avec les autres Buell les désormais célèbres caractéristiques maison, comme le cadre rigide et compact faisant office de réservoir d'essence, le bras oscillant rempli d'huile moteur, les masses recentrées avec le pot sous le moteur, le frein avant périmétrique, la transmission arrière par courroie, ou le bloc V-twin extrapolé des Sportster Harley. Elle partage aussi, hélas, cet invraisemblable tableau de bord, indigne d'équiper un scooter chinois, de même que les commandes au guidon, complètement ringardes et déplacées sur une machine vendue à 12.395€! On découvre par contre, avec beaucoup de plaisir, des prises 12V, les poignées chauffantes et les protège-mains montées de série, avec un bouton au pouce droit très accessible pour gérer les 2 positions des poignées chauffantes.

Mode d'emploi

Il faisait encore frais lors de notre essai, et la gestion électronique de notre bon vieux twin culbuté faisait un peu pâle figure lors des petits matins blêmes. Pas question ici de démarrer et de partir, sous peine de caler tristement, dans un hoquet. Mieux vaut attendre avant de se lancer! Moteur chaud, l'injection déçoit à relativement bas régime et à vitesse constante, en rendant la progression un peu chaotique. Cette impression disparaît instantanément à l'accélération, ou à vitesse plus soutenue, heureusement. Les accélérations, franches dès les bas régimes, se manifestent par un grondement éminemment sympathique en provenance du twin. Capable d'emmener la Buell aux environs de 200 km/h, le V2 montre assez vite ses limites et rendra toute sa saveur loin des autoroutes, où il catapultera la bête d'un virage à l'autre sur le couple, accompagné de son grondement réjouissant. Si la puissance (94ch) culmine à 7.000 tr/min, il donne le meilleur de lui-même à l'approche de son couple maxi (104 Nm à 5.500 tr/min), vers 4 ou 5.000 tr/min. N'espérez pas descendre beaucoup sous les 3.500 tr/min, sous peine d'être secoué comme un prunier. Idem d'ailleurs au feu rouge, où votre vue risque de se brouiller par les vibrations transmises sur le ralenti! Ces vibrations, bien présentes, sont plutôt sympathiques et contribuent à forger le caractère de cette moto atypique à tous point de vue!

Approximations

Nous avons écrit plus haut tout le mal que nous pensions des commodos et du tableau de bord. Le guidon haut avec barre de renfort manque lui aussi singulièrement de raffinement, et semble échappé d'une moto de cross des années '70… Le voici maintenant protégé par une bulle plus haute, qui soulage la pression du vent efficacement, au prix hélas de turbulences insupportablement bruyantes au niveau du casque! À revoir au plus vite! Par contre, un bon point pour le garde-boue avant récupéré des Lightning. Ça nous change du bec de canard de la XB12X, qui projetait toute la flotte de la route sur la "tronche" de son pilote, dans le plus pur style d'un Dax, pour ceux qui l'ont pratiqué! D'autres critiques? Un frein arrière inexistant, un frein avant ayant tendance à redresser la machine lors d'un freinage en courbe, ou l'absence d'ABS, un peu dommage pour une machine dédiée au voyage!

Un goût étrange venu d'ailleurs

Reconnaissons lui toutefois pas mal de qualités. Les débattements réduits des suspensions n'empêchent pas la Buell d'offrir un réel confort: suspensions, selle, et position de conduite participent à l'unisson à un excellent résultat. Le châssis de la Buell offre par ailleurs précision et agilité, la boîte de vitesse s'acquitte honorablement de sa tâche, ce qui n'a pas toujours été le cas chez le constructeur, la courroie nous fait complètement oublier la transmission secondaire, le disque périmétrique offre un bon feeling et une parfaite efficacité. Mais surtout vous roulerez sur une bécane particulièrement exclusive et caractérielle dans les deux sens du terme.