Les Américains n’ont décidément pas les mêmes notions de grandeur que nous. En effet, cette nouvelle ZR1 se présente comme étant équipée du « petit » bloc de… 6.2 l ! Si au royaume des sportives italiennes, une telle cylindrée suffit pour développer une puissance dépassant les 600 chevaux, usant et abusant de régimes de rotation stratosphériques, les Américains voient les choses différemment. Avec pour objectif de dominer le monde des supercars, peuplé de Porsche 911 GT2, de Ferrari 599, voire de Lamborghini LP640. D’ailleurs, son rapport poids/puissance est meilleur que celui des monstres sacrés précités…
L’usine à sensations
Le V8 de base est finalement une mécanique simple dans son architecture, voire même obsolète aux yeux des ingénieurs latins qui gratifient leurs V12 d’arbres à cames en tête, d’une pléthore de soupapes et de tout un attirail technologique. Les ingénieurs américains ont procédé autrement : au grand crû millésimé à déguster en connaissance de cause, ils ont préféré le gros rouge qui tâche, mais qui décape ! Bref, ce V8 avec arbre à cames central, tiges de culbuteurs et seulement deux soupapes par cylindres se voit offrir le soutien d’un compresseur volumétrique Roots. Pour être technique, notons que ce dernier est couplé à un dispositif de refroidissement à charge intégrée qui réduit la température d’arrivée d’air pour des performances optimales.
Mais force est de reconnaître que dans les faits, cette mécanique a de la ressource ! Bien plus qu’un moteur atmosphérique de cylindrée équivalente, en tout cas… Ce ne sont ni plus ni moins que 628 chevaux qui déboulent droit sur les roues arrière au régime de 6.500 tr/min ! Gros avantage de cette suralimentation : la disponibilité ! Avec plus de 300 chevaux dès 3.000 tr/min et près de 434 Nm disponibles dès 1.000 tr/min, les pneus arrière risquent de souffrir le martyre ! Notons également la valeur de couple maximum de 793 Nm, disponible à environ 4.000 tr/min. Le constructeur ajoute toutefois que 90 % du couple maximum est disponible entre 2.600 et 6.000 tours…
Boîte renforcée
La transmission a naturellement été adaptée à cet impressionnant surcroît de puissance. Il s’agit en l’occurrence d’une boîte Tremec TR6060 à 6 rapports et embrayage à double disque. Heureusement, les ingénieurs d’Outre Atlantique ont pensé à ceux qui comptent utiliser cette ZR1 en ville (sacrilège !) : le système d’embrayage bi disque offre une inertie de disque similaire à celui de la Corvette Z06, ce qui promet une certaine douceur ! Ouf !
Pour faire passer le tout sur la route
Question châssis, la ZR1 s’appuie sur la même base que la Z06, avec une suspension magnétique sélective. Corvette annonce même une adhérence en virages de plus de 1 G ! Au démarrage, cette suspension reçoit pour ordre de stabiliser l’essieu arrière… C’est que l’on se doute fort que les accélérations poignantes du monstre doivent engendrer quelques petits soucis de stabilité et de motricité ! Des liaisons au sol torturées par la puissance, parlons-en : cette Corvette chausse du 19 pouces à l’avant avec des pneus en 285/30 et du 20 pouces à l’arrière équipées de pneus en… 335/25 ! Ces grandes jantes masquent les énormes disques de freins en carbone/céramique.
Pour se faire remarquer…
Pour la reconnaître au premier coup d’œil, la ZR1 incorpore un regard transparent en plycarbonate au-dessus du moteur. Capot et ailes avant sont en fibre de carbone. Remarquons également les doubles prises d’air spécifiques abaissées et le spoiler arrière pleine largeur et peint dans la couleur de la carrosserie,…
Dans l’habitacle, le logo ZR1 se trouve gaufré un peu partout, un manomètre du turbo vient rappeler au conducteur la sauvagerie de la mécanique, un affichage tête haute lui permet de ne pas quitter la route des yeux et les sièges se trouvent allégés…