La réflexion menée par Citroën pour définir et concevoir leur dernière-née ne manque pas d'intérêt, puisqu'elle redéfinit les attentes d'une clientèle confrontée à de nouveaux enjeux. Pression économique, contraintes fiscales, considérations écologiques ont en effet largement changé la donne ces dernières années. Ce qu'attend le client aujourd'hui d'après les "experts" du marketing? Plus de design, plus de confort, plus de technologie "utile", mais avec un budget maîtrisé.

Pour le design, objectif atteint! La C4 Cactus se démarque en effet considérablement de ses concurrentes avec un style simple et lisse, enrichi de "la" grande innovation: l'Airbump, une exclusivité Citröen qui a demandé trois ans de développement et est protégé par neuf brevets.

Cette idée simple, protéger les flancs et les coins de la carrosserie, constitue en effet un vrai défi technologique. Elle assure aussi la personnalité graphique de la Cactus. Le principe? Une peau souple en TPU (Thermo Plastique Uréthane) renferme des  capsules d’air pour amortir les chocs. Disponibles en quatre couleurs coloris (Black, Grey, Dune et Chocolate), les Airbumps s'associent à dix couleurs de carrosserie et trois ambiances intérieures (Stone Grey, Habana et Purple).

Habitacle innovant

Jusque là, tout va bien, mais hormis le jaune "Hello Yellow", les teintes retenues restent bien conformistes. On aurait aimé un peu plus de gaieté et de pétillance dans la palette de couleurs. Pour une fois qu'on nous propose une voiture rafraîchissante, dommage de s'arrêter en si bon chemin!

Plus de confort? L'habitacle à son tour masque sa différence. Une astuce plutôt futée, déplacer l'airbag passager dans le pavillon, dégage complètement la planche de bord qui s'affine et offre un volume de rangement accessible et généreux. L'interface 100% digitale, qui permet de faire l'impasse sur les classiques commandes au tableau de bord, dégagent visuellement celui-ci.

L'écran tactile de sept pouces regroupe en effet toutes les fonctions (climatisation, médias, navigation, paramétrage, téléphone, services connectés et aides à la conduite). Devant le conducteur, un écran digital, minimaliste par la taille et les infos affichées: totalisateur, jauge à essence, vitesse et c'est à peu près tout…

Avec la boîte robotisée, c'est même le levier de commande qui prend la poudre d'escampette, remplacé par trois boutons! Du coup, les sièges avant se donnent un petit air de banquette à l'ancienne. Quelques détails de garnissage donnent encore un peu plus de caractère à l'habitacle, comme la boîte à gants ou les poignées de porte. Original et réussi!

Tablette tactile: stop ou encore?

La "technologie utile" se traduit dès le premier abord avec l'écran tactile, posé comme une tablette au centre de la planche de bord. Elle permet d'accéder à la clim', aux médias, à la navigation, au téléphone, aux services connectés (via la 3G) comme Coyote, TripAdvisor, ViaMichelin pour n'en citer que quelques uns, mais aussi aux aides à la conduite comme le Park Assist et la caméra de recul.

L'écran a le mérite d'épurer l'habitacle, mais oblige à naviguer à travers une arborescence de menus pour la moindre commande, faisant parfois regretter les tableaux de bord "cockpit de Boeing farcis de boutons directement accessible. Difficile d'avoir le beurre et l'argent du beurre!

Citons encore quelques "goodies" techniques comme le Magic Wash, des diffuseurs de lave-glace intégrés aux balais d'essuie-glace, ou le toit panoramique (en option!) à traitement spécial, qui permet de se passer d'un occulteur (gain de poids de 6 kg).

Wheight watchers

La maîtrise du budget passe pour Citroën par la réduction de carburant. La chasse aux kilos est ouverte, d'où les vitres arrières entrebaillantes (-11 kg) et la banquette arrière rabattable en une pièce (- 6 kg). Le reste est économisé par l'usage d'acier à très haute limite élastique, ou d'aluminium. Résultat sur la balance: 200 kg de moins qu'une C4, soit 965 kg pour la version la plus légère! Dans la foulée, les pièces d'usure seront aussi moins sollicitées, tout bénéfice pour le portefeuille.

Les motorisations choisies apportent leur pierre à l'édifice. En essence, nous retrouvons les trois cylindres PureTech de 1.199 cc, offrant 75 et 82 ch en atmosphérique, 110 ch avec la suralimentation. Le 82 ch peut se voir adjoindre le Stop&Start, livré d'office sur le 110 ch qui revendique 4,6 L/100 km et 105 g/km de C02.

Deux motorisations sont proposées en diesel: le 1.6L e-HDi de 92 ch et le BlueHDi de 100 ch qui offre des résultats flatteurs de 3,1 L/100 km et 82 g/km. Boîtes cinq vitesses pour tout le monde, mais le PureTech 82 ch peut recevoir une boîte robotisée cinq vitesses, tandis que le e-HDi 92 ch n'est livré qu'avec une boîte robotisée, mais à six rapports. Les boîtes robotisées disposent maintenant d'une fonction "rampage", soit l'entraînement de la voiture sur le ralenti, sans toucher aux gaz.

Fun dehors, fun au volant

Notre prise en mains commence par la motorisation essence la plus puissante, qui ne peut pas bénéficier d'une boîte robotisée et qui ne sera disponible chez nous qu'en automne. Bonne surprise, le trois cylindres se montre rageur et volontaire: la chasse aux kilos a du bon, mais elle a sans doute porté aussi sur l'isolation. Le crépitement caractéristique mais enthousiasmant du trois cylindres anime aussi l'habitacle. Pas gênant sur un galop d'essai, à vérifier dans la durée.

L'excellente position de conduite permet de profiter sans arrière pensée d'un habitacle original, fonctionnel et très agréable à vivre, avec une mention "très bien" pour le toit panoramique, particulièrement convaincant. Difficile de se prononcer définitivement sur le comportement routier, les environs d'Amsterdam ne constituant pas, et de loin, le meilleur terrain d'essai, mais la voiture semble bien née, avec une belle vivacité, un confort certain et un freinage facilement dosable.

Un petit tour dans les rues d'Amsterdam au volant d'ne e-HDi à boîte robotisée confirme notre bonne impression. La boîte robotisée a bien progressé et se montre agréable. Elle avouera sans doute ses limites le couteau entre les dents, mais est-ce bien l'usage attendu de ce genre de véhicule? Les palettes au volant livrées d'office permettent de prendre la main si nécessaire.

Love it or hate it

Alors, une réussite? Si vous adhérez, comme nous, au concept, oui, ou peu s'en faut. Nous rêvons de boîtes robotisées à double embrayage sur les versions les plus puissantes, nous pensons que Citroën devra vite fait proposer en option une banquette rabattable 1/3-2/3 sous peine de se priver d'un vivier de clients (que celui qui n'est jamais allé chez Ikea avec l'un ou l'autre marmot me jette la première pierre!) A part ça? Quelques détails de finition et une palette de couleurs bien trop sage! Pour le prix, il vous faudra faire votre petit marché parmi les multiples possibilités de finitions et d'équipement et comparer avec la concurrence pour pouvoir juger de la notion de budget maîtrisé avancé par Citroën!