Dans la foulée du lancement de l’EB110, Romano Artioli décide d’en décliner une version berline. Il demande alors à Giorgetto Giugiaro d’en exécuter les traits, le prototype devant être dévoilé au salon de Genève 1993. Le maître italien s’exécute, mais le dessin final divise les opinions : chef d’œuvre de finesse pour les uns, moue pataude pour les autres. Le style ne fait donc pas l’unanimité mais finalement, l’avis du public importe peu : deux ans plus tard, Bugatti Automobili dépose le bilan…
L’histoire s’est donc quasiment terminée là. Dommage, car techniquement parlant, la voiture disposait d’un sacré potentiel : on y voyait en effet une transmission intégrale et un V12 dérivé de celui de l’EB110. Toutefois, cette dernière mécanique a été calmée pour l’occasion, se débarrassant de ses 4 turbos et se voyant réalésé à 6 litres. Bugatti annonçait à l’époque, la bagatelle de 460 chevaux, ce qui devait être suffisant pour atteindre une vitesse de pointe de 300 km/h !
Epilogue : un homme d’affaires monégasque, un certain Gildo Pallanca Pastor, notamment connu pour être le patron de Venturi, rachète les prototypes et les motorise pour les rendre roulants. Certains diront qu’il s’agit d’un sacrilège, d’autres argueront que de cette manière, les prototypes n’ont pas fini dans une cave, à accumuler la poussière…