François Piette

29 MAI 2015

Quel est le coût réel d’une Lotus Elise MK1?

Elle fait rêver plus d’un célibataire ! Aujourd’hui affichée à un prix très raisonnable sur le marché de l’occasion, la Lotus Elise Mk1 présente pourtant un label pour le moins prestigieux et des performances des plus grisantes ! Oui, mais au quotidien, est-ce toujours la fête ?

Présentée en 1996, la Lotus Elise est l’archétype de la sportive légère : sa carrosserie en fibre de verre et son dépouillement extrême se soldent par une masse contenue d’environ 700 kg sur la balance ! Du coup, pas besoin d’un monstre sous le capot : et de fait, le petit 4 cylindres Rover de 1,8 l suffit largement à la tâche, avec ses 120 chevaux. Voilà qui est une excellente nouvelle pour ceux qui s’inquiétaient des frais d’entretien ! Quant à ceux qui désirent plus de puissance, des variantes de 145, 160 et même, 190 chevaux (pour circuit) furent développées.

Sur le marché de l’occasion

Produite à plus de 10.000 exemplaires de 1996 à 2001, la Lotus Elise n’est pas difficile à trouver dans les petites annonces, même si cette première génération commence à se raréfier. Ceux qui en ont une la préservent jalousement ! Du côté des prix, c’est plutôt raisonnable pour un engin aussi exclusif : de 12.000 € pour un exemplaire en conduite à droite avec un peu de travaux, à 25.000 € pour un modèle 111S en conduite à gauche, peu kilométré et irréprochable. Si l’exotisme ne vous fait pas peur, traversez la Manche : on y trouve des voitures à moins de 10.000 € !

Solide… pour une Anglaise !

La mécanique éprouvée et bien connue du groupe Rover (MGF, Land Rover Freelander…) est pourtant sensible du joint de culasse. Laissez soigneusement chauffer la mécanique, sinon, vous êtes bon pour déculasser ! Le radiateur n’est pas non plus sans reproche. Heureusement, les spécialistes (principalement situés en Angleterre) sont légions et ont des réponses à tous les problèmes.

Si l’équipement est rachitique, quelques bugs électriques sont tout de même possibles et la durée de vie de la batterie apparaît limitée. La finition n’est pas non plus irréprochable, ce qui se signale par une étanchéité toute relative. Enfin, sachez que le point fort de l’Elise, son comportement routier, est à surveiller fréquemment : amortisseurs, rotules et roulements sont à remplacer régulièrement. Il est même conseillé de faire une géométrie tous les trois ans.

Construite en aluminium et en fibre de verre, l’Elise est épargnée par la rouille… mais pas par l’oxydation qui s’occupe des planchers ! Très basse, la petite anglaise est également fort exposée face aux gravillons et autres joyeusetés.

Le coût à l’usage

L’entretien courant réclame environ 250 € par an (ou tous les 10.000 km) et une grosse révision avec changement de la courroie de distribution, 600 €. Des sommes franchement modiques pour une sportive de cette trempe ! L’embrayage n’est pas simple à remplacer, moteur central oblige, mais se montre plutôt endurant. Son kit de remplacement revient à environ 350 €. A vous de trouver le garage paré pour le remplacer !

Les amortisseurs, plutôt fragiles, ne sont quant à eux, pas donnés : environ 600 € la paire ! Heureusement, les pneus de dimensions raisonnables (185/55VR15 ou 225/45R16Y) préservent le portemonnaie : comptez environ une centaine d’euros pièce ! Enfin, la consommation profite de la légèreté de l’ensemble. Conduite sur le couple, l’Elise peut se contenter de 6 l/100 km. Une conduite plus musclée se solde par un résultat d’environ 10 l/100 km.

Conclusion

Light is right”, disait Colin Chapman et il avait diablement raison ! Le régime forcé de cette Lotus aboutit en un cercle vertueux : moins de poids à entrainer, donc moins de puissance requise, et de ce fait, petite consommation et petits frais d’entretien ! Tout cela est magique sur le papier, mais en pratique, l’Elise pêche toutefois par une qualité de finition approximative et un entretien quelquefois négligé par des mains désargentées. Le conseil habituel est donc de mise : optez pour le meilleur exemplaire possible. La version choisie n’a finalement, que peu d’importance : les 120 chevaux du modèle d’accès sont déjà largement suffisants pour notre réseau routier. A bon entendeur…

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