Si la carrière du modèle aura duré 37 années, cette dernière série n’aura été sur le marché que pendant trois ans, de 1990 à 1993 ! Mais cela vaut malgré tout la peine de s’y pencher, car elle apporte non seulement une certaine dose de modernité à cette noble machine (injection, direction assistée, ceintures de sécurité à enrouleur…), mais elle remédie également à quelques défauts de son passé, au premier rang desquels, la corrosion !

A quel prix ?

Comptez entre 10.000 et 15.000 € pour une voiture en bel état. Une voiture irréprochable et très peu kilométrée pourra réclamer 20.000 €, alors qu’une voiture avec travaux se vend aux alentours de 5.000 €.

Ouf, Pininfarina est de retour !

Débutant sa carrière en 1966 sous la sublime forme du Duetto, le Spider Alfa n’aura pas toujours connu la splendeur de son passé. Avec les années, il a vainement tenté de rester à la mode, quitte à grossièrement s’enlaidir via des éléments en plastique dans les années 80. Mais pour l’ultime série, Alfa Romeo fait les choses correctement et demande à Pininfarina de restyler l’ensemble. Les éléments en « plastoche » fichent le camp et le maître italien redonne une certaine grâce à l’ensemble. Ouf !

Techniquement

Sous le capot, rien ne semble avoir vraiment changé depuis les années 60. Comprenez que l’on retrouve toujours une direction à vis et à galet, le splendide 4 cylindres double arbre à cames sous le capot et un essieu rigide à l’arrière. Mais pour plus de modernité, Alfa rajoute la direction assistée ainsi que l’injection. Le moteur, d’une cylindrée de 2 litres, perd un peu de sa fougue d’autrefois, mais tourne de manière plus régulière : ses 126 chevaux (120 avec catalyseur) lui permettent malgré tout d’atteindre les 190 km/h et de digérer le 0 à 100 km/h en 9 secondes !

Quel agrément ?

Au volant, le modèle se veut essentiellement orienté vers la balade, coude à la portière. En dépit d’un moteur au noble pedigree, l’injection le bâillonne un peu au niveau de l’acoustique, alors qu’elle lisse les accélérations. Les pneus à taille basse améliorent le grip, mais mettent encore plus en évidence le manque de rigidité. Quant à la direction assistée, elle se manœuvre plus aisément, mais elle manque toujours de précision. S’il est lissé par rapport à ses ancêtres, le Spider affiche toujours un caractère bien plus fort que celui des roadsters contemporains !

Que surveiller ?

La bonne nouvelle, c’est que si les Alfa des années 60 et surtout 70 étaient réputées être biodégradables, ce modèle-ci reste en revanche, relativement bien protégé contre la corrosion. Les exemplaires accusant malgré tout plus de 23 ans, ils n’en sont pas exemptés pour autant : surveillez donc bien les soubassements et le bac de la capote. Dans l’habitacle, la finition manque de rigueur : plastiques « cheap », sellerie cuir vite déchirée et moquette défraichie sont habituelles.

D’un point de vue technique, n’oubliez pas que les origines de la voiture remonte aux années 60 : le moteur n’est réellement robuste que s’il a été soigné ! La boîte de vitesses pêche par le traditionnel synchro de deuxième vitesse et par une étanchéité relative.

Fiabilité

S’il y a bien une tare à ce modèle qui pourrait plomber la fiabilité et votre conscience lors des longues virées, c’est le circuit électrique ! Heureusement, la gestion du moteur étant signée Bosch, elle est globalement hors de danger…

Entretien

On l’a dit, le Spider est une vieille voiture déguisée en voiture moderne. Cela signifie que l’entretien doit être rigoureux comme pour celui d’une automobile née il y a 50 ans ! Le moteur se vidange tous les ans ou tous les 5.000 km. La boîte peut attendre 20.000 km, tout comme le pont. Les soupapes sont à régler à cette même échéance. La bonne nouvelle, c’est que si vous êtes un peu bricoleur, vous pourrez effectuer l’entretien vous-même, la carburation étant réglée une fois pour toute grâce à l’injection !

Prix des pièces

Heureusement, l’Alfa est bien desservie en ce qui concerne le réseau de pièces détachées. On trouve quasiment tout, mais pas dans le réseau officiel ! Le prix des pièces est relativement raisonnable : 500 € un capot, 400 € un radiateur, 250 € un embrayage, 25 € un filtre à air, 70 € une bobine d’allumage, 120 € une paire de disques de freins…

Conclusion

Selon la tendance actuelle, le « must », c’est de se balader en voiture ancienne, mais avec des dessous modernes, gage de fiabilité et d’efficacité. Le Spider Alfa, c’est exactement le contraire ! Cela permet au moins de savourer des sensations assez authentiques ! Quant à la fiabilité, elle est grandement améliorée face aux premiers Spider… Avec une cote très faible, c’est probablement le moment de se faire plaisir !