Présentation

Commençons par la plus branchée des deux, la Mini. Enfin, Mini, c’est vite dit, car la chose dépasse tout de même les 4 mètres en longueur et atteint 1,56 m en hauteur ! Bref, un peu à l’image d’une copine d’enfance toute mince, mais avec un penchant corsé pour les pâtisseries, la Countryman a pris du poids ! Et ses bourrelets, elle ne les cache même plus… Bref, le fan restera un brin sceptique face à la chose. Mais prise telle quelle, la Countryman conserve toujours sa « branchouille attitude » !

Du côté de la Dacia, 30 cm de plus, mais tout diffère. Pas de grandes envolées lyriques au niveau du style, mais des traits nets, bien dégagés autour des oreilles, simples et efficaces. De face, la robustesse est suggérée. De poupe, elle est évidente ! Produit low-cost, le Duster n’en traîne pas le look has-been et affiche pourtant une belle allure. Pas de fioriture inutile, mais peut-être êtes-vous plutôt attiré par le rococo ?

A bord…

Monter à bord de la Mini, c’est rentrer dans un magasin branché porté sur tous les derniers accessoires à la mode. Sellerie de belle facture, touches de chrome omniprésentes, cadrans rétros et système d’info-divertissement ludique, l’habitacle est un cocon douillet et trendy ! En revanche, l’habitabilité est plutôt mesurée et le coffre apparaît assez ridicule. Question modularité, les sièges arrière sont rabattables en deux parties, mais la manœuvre n’est pas des plus aisées.

Dans la Dacia, inversez tout ! L’habitabilité est royale, le coffre, impérial, mais l’ambiance, rustique au possible ! Rien de bien joyeux ici, des plastiques durs, une console centrale sérieusement has-been, des cadrans mornes et un ordinateur de bord digne des 80’s !

Moteurs

Diesel d’environ 110 chevaux pour tout le monde !

La Countryman a donc été choisie en version Cooper D, qui s’anime via le 1.6 diesel maison, de 112 chevaux et 270 Nm à 1.750 tr/min. Accouplé à une boîte 6, il exécute son boulot en silence et avec beaucoup de brio. Il suffit de demander avec le pied droit et ça répond prestement sans vraiment s’essouffler ! Ce nouveau moteur est une vraie réussite donc, hormis sur un point : il semble plus porté sur la boisson que son prédécesseur. Ce qu’infirment les relevés officiels, mais notre moyenne à nous aura été de 6,7 l/100 km.

La Dacia s’en remet, quant à elle, à un 1.5 dCi de 107 chevaux et 240 Nm à 1.750 tr/min. Sur le papier, la mécanique apparaît moins hargneuse que celle de la Mini, mais elle a un atout de taille : une masse inférieure de 100 kg et compte elle aussi, 6 rapports ! En clair, il apparaît difficile de les départager au niveau des performances. La Dacia, elle aussi, fait preuve d’une remarquable souplesse dès les plus bas régimes. Mais, forcément, les économies se font bien sentir quelque part et c’est l’insonorisation qui semble un brin lacunaire. Le 1.5 dCi est du genre claquant à froid et reste toujours assez sonore en charge. En revanche, son appétit est plus mesuré que celui de sa rivale teutonne : 6,2 l/100 km.

Comportement routier

Forcément, ici, nos deux concurrentes se séparent pour de bon ! La Countryman se destine au bitume lisse, de préférence bordé des lampadaires des grandes avenues, mais sait aussi redonner le sourire à son conducteur qui a du lire quelque part que, dans son jeune temps, la petite Mini première du nom a remporté le Monte Carlo ! Bref, c’est vif, agile, précis ! La direction est précise et envoie les roues, droit sur la corde. Surprenant ! Mais ne tentez pas le diable sur revêtement bosselé car la Countryman perd de sa superbe, par la faute d’un amortissement ne sachant trop comment négocier toutes ces bosses !

La Dacia, elle, a été conçue pour affronter les pistes les plus défoncées de l’Est. Pas de place ici pour une quelconque prestation au Monte-Carlo, mais il s’agit plutôt d’atteindre le champ là-bas tout derrière ! En clair, les débattements de suspension sont des plus amples et les quelques ornières de notre macadam sont avalées sans la moindre protestation. Tout le contraire de la Mini ! En revanche, si elle se montre bien amortie et étonnement dynamique, évitez de trop forcer l’allure : il s’agit alors de tirer l’oreille du train avant pour l’engager ! Mais là n’est pas sa vocation, son comportement est sain, efficace et ne supporte pas la critique.

Confort

Forcément, sur le bitume lisse de la patrie de conception de la Mini, il n’y a pas beaucoup d’ornière… En Belgique, les routes ne sont pas spécialement réputées pour leurs excellentes conditions. Résultat, ça gémit, ça couine dans le mobilier, la suspension tape sèchement dans les trous et les bruits de roulement sont très présents. Heureusement, les sièges présentent un bon maintien et la position de conduite est excellente ! Il est possible de s’asseoir au plus près du plancher, histoire de ressentir les trémolos du châssis. Question convivialité, on repassera, l’ergonomie du système d’info-divertissement s’apparent fort à celle de l’iDrive de papa BMW… Pas forcément évident d’y retrouver ses petits au premier abord…

Dans la Dacia, le système d’info-divertissement se limite à une radio que l’on croirait chopée  à une Citroën Saxo… Bref, y a pas vraiment matière à critiquer… Mais l’ergonomie n’est pas flamboyante non plus, la faute aux commandes de lève-vitres et de verrouillage central situés au plus bas sur la console centrale ! Pour le reste, comme d’habitude, prenez le chapitre ci-dessus et inversez : la position de conduite a tout d’une camionnette et pêche par un volant non réglable en profondeur, mais le confort d’amortissement ne mérite que des éloges. En revanche, l’insonorisation du moteur n’est pas terrible… Mais une fois sur autoroute, le Duster se révèle étonnement silencieux !

Prix et équipement

C’est ici qu’on rigole. Pour la Mini Countryman Cooper D, prévoyez une enveloppe de minimum 24.350 €… Pour le Duster dCi 107 ch, les prix démarrent à… 15.100 € en finition Ambiance ! Deux niveaux de finition supérieurs sont disponibles, la plus chère étant la… Prestige (sic) à 17.300 € ! Nous voilà donc à 7.000 € de différence. Mais à ce niveau de finition, la Dacia offre le cuir (qui ressemble fort à du plastique, cela dit…), les jantes alliage, les rails de toit en finition satinée, les antibrouillards, la climatisation manuelle, la radio MP3 avec commandes au volant, la garantie 3 ans,… Mais inutile d’aller jusque là, la finition Laureate à 16.100 € est déjà amplement suffisante ! Point faible : ESP uniquement disponible sur demande...

Du côté de la Mini, même à plus de 24.000 €, tout reste en option. Climatisation, jantes alliage et ESP sont de série, mais pour le reste, prière de cocher sur la liste d’options ! Et une Mini sans option perd de suite de sa saveur, voire de sa valeur ! Quant à la taille de la liste… C’est tout un bottin !

Enfin, toutes deux sont disponibles avec deux ou quatre roues motrices.

Conclusion

S’il est possible de s’offrir un Duster full option ainsi qu’une petite citadine pour le prix de la Mini, bien peu d’acheteurs potentiels se feront cette remarque. Tout les oppose : l’une est rustique mais fonctionnelle en diable quand l’autre est bien plus sexy, mais nettement moins pratique. Les comportements sont rigoureusement aux antipodes ! Et si les 10.000 € qui les séparent peuvent objectivement paraître difficilement justifiables, sachez qu’il n’en est rien : la Mini offre un raffinement et une joie de vivre qui font immédiatement craquer, c’est l’esprit Mini, c’est subjectif et ça marche ou pas !

Quant à la Dacia, elle prouve ici tout le bien que l’on pensait déjà d’elle : elle exécute remarquablement son boulot, se révèle capable de vous emmener au bout du Monde, y compris dans les pires conditions et en donne vraiment beaucoup pour son argent. Cerise sur le gâteau : son look n’est en rien déplaisant ! Une incroyable réussite !