Le monde est plein de paradoxes. Alors qu’on ne cesse de critiquer les SUV et les 4x4, leur succès n’a jamais été aussi grand. D’ailleurs, pour beaucoup, en Belgique et en ville surtout, ce genre de véhicule est considéré comme un gadget inutile… Pourtant, le Salon du 4x4 de Val d’Isère nous a permis d’être confronté à un autre aspect du tout-terrain.
La famille des 4x4
Les 4x4 c’est une grande famille reprenant les berlines ou les breaks équipés d’une transmission intégrale, les SUV, SAV et SUT, les tout-chemin, les pick-up et les tout-terrain purs et durs. Tous n’ont pas la même vocation, tous n’ont pas la même image. Une berline ou un break à transmission intégrale passe relativement inaperçu. Pourtant, son propriétaire pourra compter sur cette mécanique pour s’assurer une meilleure tenue de route sous la pluie ou sur la neige. Voilà une solution efficace pour ceux qui habitent dans des régions avec une véritable saison hivernale ou pour ceux qui veulent garder leur mobilité à tout prix. Sans oublier l’apport sécuritaire d’une quatre roues motrices sur sol mouillé, ce qui en Belgique est quand même monnaie courante.
Honte aux SUV
Les SUV, par contre, sont plus souvent décriés. Il est vrai que certains d’entre eux ne verront jamais le sable ou la boue. En prime, de nombreux modèles de SUV sont de classiques tractions qui n’ont de 4x4 que le look. Leurs propriétaires font parfois l’objet de railleries ou de regards inquisiteurs par l’image d’égoïsme que véhicule les SUV. Pourtant, il n’est pas plus encombrant qu’un monospace. Il est vrai qu’ils peuvent plus facilement escalader les bordures. Mais ils dominent également la circulation. Ce qui rassure leur conducteur. Alors pourquoi s’en prendre ainsi aux SUV ? Peut-être parce qu’ils sont à contre-courant d’une idée de société sage et raisonnable. De là à dire que les propriétaires de ces véhicules ne sont ni sages ni raisonnables, il y a pas qu’on ne franchira pas. D’autant que quand on leur demande leur motivation, les raisons invoquées sont : confort, sensation de sécurité, pratique, sympa et efficace. Loin du discours déraisonnable.
Les pires de tous
Et encore, les SUV, ce n’est rien à côté de l’armada de vrais tout-terrain qui ne verront jamais que la ville et, une fois l’an, une station de sports d’hiver. Le choix d’un tel véhicule est souvent lié à un plaisir ou à une envie d’en posséder un pour exprimer son statut social. Il est vrai que certains propriétaires de pick-up ou de tout-terrain l’ont choisi par pur choix esthétique ou par égocentrisme. Cependant, c’est bien souvent à la fois un véhicule professionnel et privé. Car ne le cachons pas, les 4x4 sont indispensables dans certaines régions mais aussi pour certains métiers. Un pick-up reste bien pratique pour les jardiniers, agriculteurs ou métiers de la construction. Il y a aussi les loisirs encombrants qui nécessitent ou une camionnette ou un pick-up. Devinez lequel est le plus « sexy ». Un SUV peut également permettre aux proches d’un agriculteur de le rejoindre au plus près de son travail aux champs, via les chemins. Et un VRP a tout intérêt à opter pour un break à transmission intégrale pour être opérationnel même sous les flocons.
Véritables aptitudes
Un terrain extrême comme celui de l’espace Killy ouvert lors du Salon du 4x4 de Val d’Isère nous a montré que ces voitures sont vraiment de vraies alpinistes. Il est évident qu’on ne rencontre pas ces conditions quotidiennement. Les règles sur la conduite hors bitume sont par ailleurs très strictes chez nous. Obligeant les amateurs de balades en tout-terrain à s’affilier à un club et d’attendre l’organisation d’événements rendus possibles après de longues démarches administratives. Comme on souhaiterait voir des circuits de vitesse accessibles au grand public, quelques espaces réservés au tout-terrain ne feraient pas de mal. Bref, pour en revenir à l’espace Killy, les aptitudes des tout-terrain sont réellement phénoménales. Cela sous-entend que ces véhicules peuvent vraiment aider leur conducteur à sortir d’un mauvais pas.
Liberté de choix
En fin de compte, certains pourraient se dire qu’il suffirait de n’autoriser la vente des 4x4 qu’aux personnes en ayant vraiment l’utilité ou dans les régions reculées… Ce serait fatal à la liberté de choix fondamentale dans notre société. Car à ce jeu-là, des règles et lois dicteraient par avance le type de véhicule autorisé. « 4x4 pour toi, citadine pour toi, break ou berline pour toi… » En prime, finis les cabriolets et voitures sportives tout aussi superflus qu’un pick-up citadin. Par contre, un système de déduction fiscale après achat d’un véhicule émettant peu de CO2 reste une solution acceptable. Même si peu de gens regardent au taux de pollution de leur voiture, car, même si cela chagrine certains, la conduite automobile reste encore un plaisir pour beaucoup. Dès lors qu’il est difficile d’assouvir son envie de vitesse sur circuit et qu’il faut constamment surveiller les abords des autoroutes, il faut bien compenser par ailleurs. Alors on choisit un zeste d’aventure via les quatre roues motrices ou bien l’exotisme proposé par des modèles un peu fous ou encore les joies du cabriolet.
Le plein SVP
Il est évident que la transmission à quatre roues motrices joue sur la consommation. Mais, croyez-en notre expérience, le style de conduite influence énormément le nombre de litres avalés au kilomètre. Donc, entre un monospace et un SUV, la différence se fera aussi avec le pied droit. Et puis, pour les conducteurs les plus sages, il est maintenant possible de trouver un SUV hybride et le LPG est toujours en vente libre.
P.-S. : nous vous conseillons vivement la lecture d’un dossier complet sur les 4x4, leur sécurité et leur classification réalisé par 4x4 Plus Magazine.
© Olivier Duquesne Source : Salon du 4x4 de Val d'Isère