Si, lorsque je vous dis BMW, vous pensez à un capot interminable et à une haute ceinture de caisse, il va falloir revoir vos classiques ! En effet, cette nouvelle se distingue par un capot démarqué, mais très court, ainsi qu’un habitacle plutôt bulbeux. Difficile de parler de grande élégance, mais les amateurs de la marque seront tout de même rassuré par la présence du double haricot en bout de calandre. Tout nouveau soit-il, ce modèle se fond dans la circulation avec discrétion.
Quel genre ?
L’Active Tourer semble mélanger bien des genres. On peut y voir un break, un crossover, une berline à 5 portes ou un monovolume. Pour notre part, c’est surtout ce dernier genre qui semble le mieux lui coller à la carrosserie. Peu importe l’étiquette, ce modèle familial se veut surtout pratique et habitable pour une famille composée d’un ou de deux enfants, en recherche d’une voiture compacte adaptée, mais gardant un côté statutaire…
Dans l’habitacle
Si nous avons souvent blâmé les Série 1 et 3 pour leur manque d’espace à bord, la 2 Active Tourer accueille volontiers quatre adultes ! Pas besoin d’être un as des contorsions pour grimper à bord, ni de se plier en d’indignes postures une fois assis : à l’avant comme à l’arrière, l’espace ne manque pas et la grande surface vitrée inonde l’habitacle de lumière.
Les habitués de la marque ne seront en revanche, pas trop dépaysés par la planche de bord : instrumentation, combiné de climatisation et écran multimédia sont chipés au reste de la gamme. De quoi revendiquer une authentique filiation, mais entre nous, en dépit d’une connectivité au sommet, la présentation a un grand besoin de rafraichissement !
Pratique ?
Eh oui, à BMW pas comme les autres, essai pas comme les autres non plus ! Vu la vocation de ce modèle, nous commencerons par l’inspection des espaces de rangement et du coffre. BMW a bien pris les leçons et rien ne manque, ni en nombre, ni en volume ! On apprécie aussi le double plancher de coffre, le hayon électrique et la banquette rabattable en trois parties qui forme un plancher plan.
Sous le capot ?
Maintenant que les présentations sont faites, passons aux choses qui fâchent (selon certains), à savoir, les détails techniques ! Si la 216d recourt effectivement au 3 cylindres turbo diesel de la Mini Cooper D, notre 218d se targue d’un 4 cylindres de 2 litres, chipé à ses grandes sœurs et délivrant 136 (ou 150) chevaux, pour un couple de 330 Nm. Exclusivement traction avant (220d et 225i sont disponibles en 4 roues motrices), ces modèles laissent le choix entre une boîte manuelle à 6 rapports et une unité automatique à 8 vitesses.
Et ça roule comment ?
Vient le verdict de l’essai routier… Inutile de tourner autour du pot : oui, nous avons pris un certain plaisir au volant de cette BMW ! Si les dernières berlines de la marque nous ont un peu déçus en matière de dynamisme, avec un amortissement un brin trop laxiste, cette traction avant coche toutes les bonnes cases ! C’est le monde à l’envers, me direz-vous…
Toujours est-il que si la direction manque de réversibilité, elle permet de placer les roues où votre cerveau le désire, avec une facilité réjouissante. De l’agrément de conduite, cette 218d Active Tourer en délivre à la pelle et il s’agit bien de l’un des monovolumes compacts les plus sympas à conduire ! Le moteur participe grandement à ce constat : très feutré (plus que dans les autres modèles, nous semble-t-il), il délivre son muscle dès les plus bas régimes, ce qui participe pour beaucoup à l’agrément en ville. Seule une première vitesse un peu accrocheuse vient légèrement ternir ce beau bilan.
Rassurante
Saine et sécurisante, l’Active Tourer se présente donc comme la BMW « civilisée » que tout bon père de famille peut choisir en fermant les yeux. D’autant que le confort à bord, largement aidé par la bonne habitabilité, profite d’un amortissement soigné et d’une insonorisation étudiée.
Budget
Avec un essai écourté par un kamikaze alcoolique ayant pris la poupe comme cible, nous n’avons pu effectuer suffisamment de kilomètres pour mesurer la consommation à la pompe. Mais à première vue, il semble facile de ne siroter que six litres aux cent kilomètres. Voilà pour la bonne nouvelle.
Vient la mauvaise nouvelle : vous vous en doutez, cette BMW, toute traction avant soit-elle, n’est en rien bradée : rien à moins de 26.850 € et un prix de base, pour notre 218d, de 29.750 €. Un tarif supérieur d’environ 1.500 € à celui d’une VW Golf Sportsvan 2.0 TDI Highline de puissance identique, mais à l’équipement mieux fourni.
Conclusion
Qui n’avance pas recule, c’est bien connu. Et BMW a pris les devants en bouleversant ses traditions ! Ce n’est certainement pas la plus statutaire des BMW, mais sa présentation, ses qualités routières et son habitabilité sont autant d’atouts qui devraient faire mouche et attirer une clientèle plus rationnelle. Et lorsque l’on sait que la majorité des clients de BMW Série 1 pense déjà avoir une traction entre les mains, on n’y voit qu’une suite assez logique. Reste que le produit n’est pas bon marché pour autant…