Contrairement à la précédente génération, basée sur la plate-forme du Discovery, la nouvelle génération du Range Rover Sport se campe bien sur les dessous techniques du Range Rover. En plus de lui permettre de ne plus usurper son appellation, ce changement technique offre surtout à la version Sport une sérieuse cure d’amaigrissement. La version V6 diesel passe ainsi de 2.535 kg à « seulement » 2.115 kg. Un régime de plus de 400 kg qui l’aide à combattre dans la même catégorie que le Cayenne de Porsche annoncé à 2.080 kg avec son V6 diesel.

Six ou huit ?

Justement, parlons un peu moteurs. On laissera de côté les « amusants » blocs à essence pour nous pencher sur les offres diesel. Dans les deux cas, on retrouve en guise d’entrée de gamme une déclinaison fiscalement intéressante de 211 ch des V6 3.0l diesel (61.200€ pour le Range Rover Sport et 65.219€ pour le Cayenne).

Si l’on opte pour les versions libérées de ces V6 3.0l, on bénéficie alors de 245 ch chez Porsche (pour le même prix de 65.219€) et de… 292 ch chez Land Rover (71.200€). Ceux qui souhaitent en profiter tant qu’il en est encore temps peuvent même opter pour des gargantuesques V8 diesel : V8 4.1l de 382 ch (81.433€) chez Porsche et V8 4.4l de 339 ch (84.200€) sur le Range.

C’est mieux, mais…

Dès les premiers mètres, on ressent clairement le travail réalisé pour différencier le comportement dynamique du « Sport » par rapport au Range Rover classique. Le toucher de route est plus ferme, la direction plus précise et surtout le roulis mieux maîtrisé. Si l’on opte pour le pack « Dynamic », on bénéficie d’un amortissement légèrement plus ferme, d’un contrôle actif du roulis et d’un différentiel actif rendant le Range Rover Sport encore plus efficace.

Si toutes ces attentions permettent de commander un engin moins « pataud » que le Range classique, on n’atteint tout de même pas l’excellence dynamique du Cayenne. Equipé des mêmes astuces techniques (également proposées en option), le SUV Porsche offre une agilité sensiblement supérieure et, surtout, une direction bien plus précise que celle, encore trop floue, du Range Rover Sport.

Confort ferme

Le SUV britannique se rattrape tout de même au quotidien grâce à un amortissement nettement moins figé et plus prévenant. A bord du Cayenne, même en position « Confort », les suspensions pneumatiques ne digèrent que très sommairement nos routes dégradées… Alors en mode « Sport », on ne vous raconte même pas !

Bon point également pour le V6 3.0l diesel du Range Rover Sport. Offrant un couple un peu plus généreux (600 contre 550 Nm), il assure un agrément de conduite de premier ordre. Par contre, il semble dans tous les cas légèrement plus porté sur la boisson que son homologue allemand. Côté transmission, on soulignera l’efficacité de la boîte de vitesses automatique (d’origine ZF) à huit rapports « offerte » en série dans les deux cas.

Ouh la gadoue, la gadoue, la gadoue…

Tant Porsche que Land Rover n’équipent pas les versions de base de leur grand SUV de toutes les attentions destinées au tout-terrain (pas de gamme de rapports courts et/ou pas de suspension pneumatique relevable et/ou transmission intégrale simplifiée etc…). Cela dit, ces deux lascars s’avèreront déjà largement dotés pour s’aventurer à l’occasion en-dehors des sentiers battus.

Mais si l’on envisage une utilisation plus intensive, autant opter pour le menu complet ! Sur le « terrain », c’est le Range Rover Sport qui se profile comme l’élève le plus doué : angle d’attaque de 31° contre 26° pour le Cayenne; angle ventral de 24,6° contre 20,5 ; angle de fuite de 30,9° contre 24,5° et profondeur guéable de 85 cm ( !) contre seulement 50 cm pour le SUV de Porsche.

Cela dit, pour un SUV si sportif, le Cayenne ne se défend pas si mal en tout-terrain… Nettement mieux qu’un BMW X5, par exemple ! La garde au sol maxi du Cayenne égale, par exemple, celle du Range Rover Sport (26,8 cm contre 26,5 cm) si l’on opte pour la suspension pneumatique et permettra déjà de se dépêtrer de nombreuses situations (avec le blocage du différentiel central).

Pires ennemis

Petit détail appréciable après une expédition « boueuse » : les portières du Range Rover Sport couvrent les bas de caisse et permettent de ne pas salir le bas de son pantalon lorsque l’on sort du véhicule.

Puisqu’on en est à parler pratique, autant jeter un coup d’œil vers les coffres. Même si le Range Rover Sport libère sur le papier un plus grand volume (784l contre 670l), on jouit d’un espace utilisable très généreux dans les deux cas, de surfaces facilement exploitables et d’un seuil de chargement forcément élevé.

Le Range Rover Sport se démarque avec la possibilité d’embarquer deux strapontins supplémentaires pour se décliner en sept places. Mais, il ne faudra réserver ces places d’appoint qu’à ses pires ennemis. Souples et petits, de préférence.

Finition Porsche

Fidèle à la réputation Porsche, le Cayenne s’offre une planche de bord à la finition exemplaire. Mais il faudra s’habituer au tableau de bord qui ferait pâlir d’envie un cockpit d’avion avec tous ces boutons !

L’ergonomie s’avère plus simple à apprivoiser à bord du Range Rover qui centralise la majorité des commandes de ses périphériques via un écran central tactile. L’ambiance à bord du Range Rover Sport s’avère également moins sportive et davantage bourgeoise. Comme le dessin de sa banquette arrière, d’ailleurs.

Conclusion

On a bien affaire à deux surdoués. Avec le côté « exaspérant » que cette catégorie peut endosser, d’ailleurs. Dans les deux cas, il faudra déjà se cracher dans les mains, tant sur la route qu’en dehors des sentiers battus, pour voir ces deux lascars baisser les bras. S’il fallait les départager, on conseillerait le Porsche pour son côté encore plus sportif et le Range Rover Sport pour les clients à la recherche d’un modèle, certes moins tranchant, mais plus polyvalent et confortable.