Tout arrive à qui sait attendre. Commercialisée depuis plus de deux ans aux Etats-Unis, la dernière génération de Mondeo arrive enfin dans les concessions Ford européennes. Pourquoi un si long délai d’attente ? D’abord pour peaufiner les réglages du modèle pour l’adapter aux spécifications du Vieux-Continent. Voilà la raison officielle. Mais, plus pratiquement, aussi pour transférer l’outil de production de l’usine belge de Genk, berceau historique de la grande routière américaine, à celle de Valence en Espagne.
Combat technologique
Heureusement, lors de son lancement, la Mondeo profitait de technologies de pointe qui lui permettent de rester à la page, même deux ans plus tard : freinage automatique avec détection de piéton, régulateur de vitesse adaptatif, sièges massant/chauffants/ventilés, reconnaissance des panneaux de signalisation… On pointera, en outre, la présence d’airbags de ceintures aux places latérales arrière permettant de réduire les conséquences d’un impact sur la cage thoracique.
Modèle emblématique du catalogue Volkswagen depuis plus de quarante ans (20 millions d’exemplaires produits !), la Passat monte de son côté aussi clairement en gamme pour sa huitième génération. Parmi la ribambelle d’aides électroniques proposées, on épinglera le système de conduite autonome dans les embouteillages sous 60 km/h et le freinage d’urgence automatique.
Finition irréprochable
Cette tendance à glisser vers le haut de gamme se marque également sur le plan de la finition, irréprochable, et la présentation du tableau de bord de cette nouvelle Passat. Un grand écran configurable fait son apparition entre les deux compteurs sur la finition Highline. Il permet, par exemple, de conserver la carte de la navigation sous les yeux même si le passager règle la musique sur l’écran tactile central. Si l’on s’attarde sur les détails de la finition, la Mondeo marque un peu le pas. Mais la présentation de sa planche de bord se veut un peu plus originale et moins austère. Et son ergonomie relativement simple grâce au grand écran tactile central.
XL ou XXL votre berline ?
S’allongeant encore d’une petite dizaine de centimètres par rapport à la troisième génération pourtant pas chétive, la quatrième Mondeo du nom flirte avec les 4m90 ! Un sacré bestiau à garer lorsque l’on s’aventure en ville. La Passat fait figure de « petit poucet » à côté en lui rendant 11 cm (4m87 contre 4m76) et en s’offrant des lignes tendues plus effilées. Grâce à son long empattement, cela ne l’empêche toutefois pas d’offrir le plus grand rayon aux genoux pour les passagers arrière. Et même le plus grand volume de coffre banquette en place : 586l contre 541l. Cela dit, au rayon pratique, c’est tout de même la Mondeo qui prend l’avantage grâce à son grand hayon. Ce dernier libère un accès vers le coffre nettement plus aisé que le couvercle de malle de la Passat. En outre, pour les jours de grand déménagement, c’est la Mondeo qui libère le volume maximale en configuration deux places le plus généreux : 1.437l contre 1.152l.
Long cours
En route ou lors des manœuvres, la Mondeo fait payer le style « coupé » de sa carrosserie par une visibilité périphérique assez moyenne. Les montants de pare-brise se montrent encombrants dans les ronds-points et la lunette arrière, plus étroite et inclinée, pénalise la rétrovision. Plus « carrés », les contours de la Passat s’avèrent plus simples à cerner. Dans les deux cas, on se retrouve au volant de routières au long cours capables de dévorer les bornes kilométriques avec l’avidité d’un glouton. Bien insonorisées et acceptant de croiser à des vitesses seulement autorisées sur les autobahns en toute sérénité, elles feront la joie des navetteurs. Surtout la Mondeo qui se démarque par un amortissement plus conciliant que celui, plutôt ferme, de la Passat.
Ballerines
Cette relative souplesse n’empêche pas la Mondeo d’être la plus grisante à conduire sur les routes sinueuses. Son train avant plus mordant est commandé par une direction au rendu parfait et ses mouvements de caisse restent toujours parfaitement amortis. Cerise sur le gâteau : la Mondeo affiche un train arrière du genre participatif qui n’hésite pas à se déhancher à la demande. A côté, la Passat se montre moins enthousiasmante à conduire. Mais pas moins efficace. Au contraire. Grâce à sa plateforme MQB allégée, elle affiche un bon 150 kg de moins que la Mondeo à motorisation équivalente et en profite pour se jouer avec légèreté des enchainements de virages en bonne première de classe… Pas particulièrement « amusante » à conduire, la Passat se veut stable, rassurante et toujours efficace.
TD(C)I ?
Si l’on pourra se contenter des versions d’accès en diesel, à condition de « jouer du levier » lors des relances, tant sur la Passat (1.6 TDI 120 ch) que la Mondeo (1.6 TDCi 115 ch), l’agrément de conduite devient nettement plus convaincant avec les 2.0l diesel de 150 ch. Plus légère (1.400 kg contre 1.580 kg), la Passat se montre alors la plus véloce. Par contre, la Mondeo se rattrape côté tarif avec un rapport prix/équipement nettement plus alléchant. A équipement équivalent, la Volkswagen réclame jusqu’à près de 5.000€ de supplément…
Conclusion
Indiscutablement, la Passat reste le choix rationnel par excellence dans le segment des voitures familiales. Hormis au moment de signer le chèque, on ne sera jamais déçu par cette berline parfaite sous tous rapports. Tout en présentant presque autant d’arguments rationnels, la Mondeo ajoute quant à elle une petite couche émotionnelle avec un toucher de route plus gratifiant et un style moins passe-partout. Son grand hayon termine de convaincre grâce à son avantage pratique indéniable.