Née d’abord timidement au sein de la marque Citroën comme étiquette haut de gamme, DS est finalement devenue une marque à part entière en juin 2014. Rebaptisé officiellement DS Automobiles pour l’occasion, ce blason ambitionnait alors de symboliser le « raffinement à la française ». Et se poser donc en alternative plus originale aux traditionnelles marques germaniques dans l’univers du haut de gamme. Bref, un programme plutôt ambitieux !
Effet d’annonce ?
Sauf que, dans les faits, hormis un changement de blason sur les calandres des « vieillissantes » Citroën DS3 ; DS4 et DS5 existantes et le lancement d’un modèle réservé au marché chinois (DS 6)… ce grand effet d’annonce n’a pas vraiment été suivi par une vaste offensive dans les faits. Jusqu’à maintenant !
6 nouveautés !
Car voilà, le renouveau s’annonce enfin : DS Automobiles promet le lancement de six nouveaux modèles inédits durant les six prochaines années. Avec, en guise de point de départ, ce grand SUV baptisé 7 Crossback. Un modèle à la plastique originale et qui profite, surtout, d’un traitement intérieur très soigné pour chatouiller les références premium.
Entre-deux
S’étirant sur 4,57 m, le DS 7 Crossback vient s’intercaler entre ses cousins siglés Peugeot avec lesquels il partage ses dessous techniques : les SUV 3008 (4,45 m) et 5008 (4,64 m). Dans la pratique, le DS 7 Crossback vise néanmoins plutôt une clientèle premium, on l’a dit. Il se présente, du coup, plutôt comme un modèle à la taille équivalente à celle d’un Audi Q5 ou BMW X3… mais proposé au prix d’un Q3 ou X1 ! De quoi faire réfléchir, non ?
Habitabilité généreuse
Aux places arrière, on découvre en effet une habitabilité généreuse pour deux voire même, en l’absence de tunnel central de transmission, pour trois personnes à l’occasion. Et pour être correctement installé lors des longs trajets, on peut même légèrement incliner électriquement les dossiers arrière. Seul petit bémol : il est impossible de glisser ses pieds sous les sièges avant. Le coffre, de son côté, libère 550l. Soit exactement… le même volume que les Audi Q5 et BMW X3 ! Et pour y accéder, on peut bien sûr jouir d’un hayon motorisé.
Somptueux !
Aux places avant, la démonstration est tout aussi impressionnante ! Il faut dire que notre modèle d’essai disposait du pack « Inspiration Opera » optionnel. Le plus raffiné proposé par DS Automobiles. Il permet, notamment, de jouir d’un habitacle recouvert de cuir nappa, de surpiqures raffinées, d’aluminium guilloché, d’une montre rotative siglée de l’horloger français B.R.M. et, surtout, de très élégants sièges au revêtement bracelet de montre. Notons tout de même le pack coûte quasiment 7.000€ à lui tout seul !
Personnalité affirmée
À l’instar de la présentation extérieure un peu rococo (sans parler de l’animation spécifique des phares LED qui projettent un effet boule disco quand on déverrouille la voiture !), le poste de pilotage possède une ergonomie bien spécifique. Il faudra un petit peu de temps pour s’y retrouver. Notamment pour trouver le bouton « Start » situé sur le sommet de la planche de bord ou ouvrir les vitres avec les interrupteurs situés sur la console centrale. En tous les cas, la présentation est nettement moins classique qu’à bord des concurrentes germaniques, c’est indéniable !
Silence, on roule !
En route, le DS 7 Crossback se montre particulièrement confortable et parfaitement insonorisé. Une véritable machine à dévorer les kilomètres ! On appréciera tout particulièrement l’excellent filtrage offert par les suspensions pilotées… commandées par un système de scanner scrutant le profil de la route. Oui, comme sur une Mercedes Classe S ! Voilà qui assure un confort de marche indéniable même en dépit des grosses jantes de 20 pouces qui chaussaient notre modèle d’essai.
Par contre, notons tout de même qu’en positionnant la voiture sur le mode « Confort », les mouvements de caisse aux allures autoroutières ne sont pas très efficacement freinés. De quoi donner soit l’impression de « flotter » sur un tapis volant pour les amateurs… ou de rendre malades les passagers à l’estomac fragile ! Il faudra alors, en plus d’ouvrir la fenêtre pour leur donner un peu d’air frais, rebasculer sur le mode « Normal » voire « Sport » pour jouir d’un toucher de route moins caricatural !
8 rapports convaincants
Pour animer son vaisseau amiral, DS Automobiles puise bien sûr dans la banque d’organes bien connue du groupe PSA. Dans notre cas, on disposait du bloc diesel haut de gamme : 2.0 BlueHDI 180. Compte tenu de l’insonorisation assez poussée ainsi que de la grande souplesse de cette mécanique, les sensations sont globalement assez lissées. Mais les performances offertes s’avèrent largement suffisantes compte tenu des prétentions globalement peu dynamiques de la DS 7 Crossback (en tous les cas comparativement au tranchant de son cousin siglé Peugeot 3008 !). Notons que ce moteur se marie à merveille avec la transmission automatique à 8 rapports (EAT8) signée Aisin qui lui est couplée en série.
Equipement à la pointe
Vision nocturne, conduite semi-autonome dans les embouteillages, « cockpit virtuel » et même scanner scrutant le revêtement de la chaussée pour piloter la suspension adaptative comme on l’écrivait ! Voilà des équipements optionnels qu’on a l’habitude de retrouver du côté des marques premium allemandes. Pourtant ce sont bien les équipements que l’on peut aussi commander avec le SUV 7 Crossback ! Mais attention à la note finale. À titre d’information, « notre » très bel exemplaire comportait pour +- 22.000€ d’options tout de même ! Heureusement que les prix de base restent plutôt « généralistes ». Comptez entre 31.940€ et 40.590€ en fonction de la mécanique et de l’exécution retenue.
Verdict
Grâce à son nouveau vaisseau amiral, DS Automobiles peut enfin prétendre représenter le « raffinement à la française ». On se retrouve au volant d’un SUV à l’allure charismatique, au poste de pilotage original, et présentant un rapport habitabilité/équipement/prix intéressant. Certes, le réseau de distribution est encore un peu maigre en Belgique ; avec une quinzaine de concessions DS Automobiles seulement, et l’image de marque du blason français encore loin d’égaler celles des marques allemandes. Mais voilà en tous les cas une proposition originale se donnant les moyens de séduire les clients lassés du « classicisme » allemand… Et peut-être encore davantage avec la version hybride rechargeable d’ores et déjà programmée pour l’année prochaine !