Contrairement à la RS à la philosophie nettement plus radicale, la ST se veut plus polyvalente. Avec elle, le bon père de famille pourra gentiment amener les enfants à l’école avant de lâcher la bride sur le chemin du boulot ! Dans cette optique, une version diesel prend tout son sens, combinant économie d’utilisation et performances, de même qu’une variante break.
Agressive
Cela n’empêche toutefois pas la Focus d’afficher un regard nettement plus menaçant que dans le passé ! La calandre massive, les phares inquiétants, les pare-chocs remaniés et les nouvelles jantes en alliage de 19 pouces annoncent clairement la couleur. A l’arrière, c’est principalement le pare-chocs qui est revu, mais la double sortie centrale de l’échappement laisse suggérer bien des plaisirs, notamment auditifs… Vraiment ?
Festival coloré
Assis au volant, on relève d’emblée une belle montée en gamme avec des matériaux plus soignés et un système de navigation tactile à la pointe. La finition n’est pourtant toujours pas exemplaire, surtout si l’on s’attarde sur les détails. L’ambiance, elle, peut se révéler folklorique à souhait si vous optez pour la sellerie biton, adoptant alors l’une des savoureuses et flamboyantes teintes de carrosserie.
Belzébuth
Nous vous en parlions, le diesel fait son apparition sous le capot. Et il s’agit, en l’occurrence, d’une unité bien connue : le 2.0 TDCi qui, grâce à un travail effectué sur l’admission et sur l’échappement, délivre 185 chevaux et surtout, 400 Nm de couple ! Exclusivement associé à une boîte manuelle à 6 rapports, il débite sa force en faisant remonter, de temps à autres, quelques vibrations dans les sièges passagers. La Focus ST, même animée par un vulgaire mazout, conserve des prestations sportives avec un 0 à 100 km/h en 8,1 secondes. Costaud, ce moteur reste pourtant remarquablement sobre, avec une moyenne annoncée à 4,2 l/100 km, soit 110 g CO2/km !
Sonorité pas très sport…
Ce nouveau diesel, il pousse fort, il offre un couple débordant à bas régimes et il consomme peu, avec une moyenne inférieure à 9 l/100 km sur un trajet effectué avec un pied droit résolument plombé. Pourtant, il n’arrive pas à éclipser le moteur essence : nettement plus mélodieux, plus puissant et plus léger, le 2.0 EcoBoost offre une délicieuse allonge, typique d’un moteur essence, en étirant sa plage d’utilisation jusqu’à plus de 5.500 tr/min où il lâche 250 chevaux ! Le diesel, lui, s’époumone et déclare forfait 1.500 tr/min plus bas. Qui plus est dans une sonorité bien fade… Bref, pour le plaisir des sens, vive l’essence !
Châssis joueur !
Face à une Golf GTI extrêmement rigoureuse, la Focus ST apporte une indéniable joie de vivre : à l’approche d’un virage, plantez le train avant sur les freins, laissez l’arrière enrouler autour de la courbe et récupérer le tout d’une pichenette sur le volant et sur un petit coup d’accélérateur ! D’accord avec vous, une GTI passera nettement plus vite. Mais la Focus rajoute une extraordinaire dose de « fun » qui transforme chaque courbe en une véritable partie de plaisir ! Veillez toutefois à soigner vos sorties de courbe, en prenant soin de ne pas trop s’appesantir sur l’accélérateur, faute d’autobloquant. Dans le cas contraire, vous obtiendrez une combinaison de pertes de motricité et de remontées de couple dans le volant.
Si Ford annonce avoir retravaillé les suspensions pour plus de « maturité », le châssis reste heureusement, assez mobile. La vie n’est pas toute rose cependant, car on regrette une suspension assez figée à allure autoroutière : mes lombaires ont dégusté des secousses que mes yeux n’ont pas détecté ! Mais dans l’ensemble, le compromis est acceptable, quoique moins confortable que celui d’une Golf GTI à suspension pilotée.
Tarifs
La gamme est plus étoffée qu’il n’y paraît, avec trois niveaux de finition, deux moteurs et deux carrosseries. Les prix démarrent à 29.200 € en essence et 29.950 € en diesel. A titre de comparaison, VW propose sa Golf GTI à partir de 32.390 €. La Ford est donc plutôt bien tarifiée !
Conclusion
La Focus ST est toujours la joyeuse et turbulente élève de la bande, adepte de la gaudriole lorsque le conducteur/pilote adopte une conduite « inspirée » ! Ce facelift lui apporte un surcroît de maturité, avec une finition nettement plus avenante. Mais si la version essence nous a enivrés par ses prestations et… sa bande-son, nous sommes moins convaincus par la diesel, nettement moins passionnante. A ce sujet, et à moins que le look agressif ne soit un impératif, autant opter pour la version 2.0 TDCi de 150 chevaux, à peine moins performante et surtout, d’environ 5.000 € moins chère !