Avec ses 5,36 mètres de long, le Ranger en impose sur la route… D’autant qu’il la domine de son mètre 80 de haut ! Un sacré mastodonte, dont les chromes clinquants et les grosses roues laissent à penser qu’il sort tout juste d’un ranch texan. On vous l’a dit, cela ne peut être le cas, d’autant qu’en approchant vos oreilles de son échappement, vous n’entendrez pas de glougloutement d’un V8, mais bien le son plus rocailleux d’un… diesel !
Le roi a cinq pattes
En Belgique, le Ranger est le plus vendu des pick-up, avec une part de marché dépassant les 27 %. Il faut dire que la fiscalité attractive rend la version 3.2 TDCi particulièrement attrayante, alors que ses concurrents n’ont que de petits 4 cylindres à lui opposer. Toutefois, en dépit de cette généreuse cylindrée et du « 6 » qui lui est accolé sur le logo, n’allez pas croire qu’il s’agisse d’un V6 : le « 6 » en question fait référence au nombre de vitesses, alors que le moteur, lui, ne compte que 5 cylindres !
Quelques chiffres
Le pick-up, avec ses dimensions impressionnantes, offre forcément des valeurs de chargement dignes de ce nom : 1,55 mètre de benne, 3,5 tonnes de capacité de chargement, 1.310 kg de charge, 200 chevaux et 470 Nm sous le pied droit. Avec de telles valeurs, le Ranger se plie à tous les exercices de chargement et sourit dans l’effort !
Tu montes, chéri ?
A bord, le Ranger dissimule ses aspects plus roturiers. Cette finition « Wildtrack » lui vaut des inserts oranges pimentés et un équipement pour le moins complet et digne d’une berline : système multimédia SYNC 2, régulateur de vitesse adaptatif, avertisseur de franchissement de ligne blanche et de fatigue, capteur de pression des pneus, système de reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse, caméra de recul et alerte de collision frontale… La finition est tout-à-fait correcte pour un pick-up ! Les passagers, quant à eux, seront fort bien accueillis, y compris à l’arrière de ce double cabine, où l’espace n’y est absolument pas compté !
En route !
Alors, ce brontosaure, ça roule comment ? Eh bien, étonnement bien ! Ford sait fignoler les châssis et il nous fait une nouvelle fois preuve de sa maestria : ce Ranger présente un comportement équilibré et vivant. Propulsion de nature, il peut se montrer joueur avec un pied droit plombé, mais l’empattement long « téléphone » bien à temps au conducteur quand la situation devient rocambolesque… Le confort, lui, restera toujours assez « sautillant » si la benne n’est pas chargée.
Moteur vibrant !
Le 5 cylindres, lui, a nettement plus de panache que les 4 cylindres des concurrents. Il offre un couple costaud dès les plus bas régimes et les grimpettes à plus de 3.000 tr/min se font dans un vacarme grondant et avec des vibrations en tous genres ! Bref, c’est sûr, lui au moins n’est pas aseptisé… La boîte de vitesses n’est pas l’élément le plus agréable du véhicule : doté de l’unité manuelle, notre levier présentait un agrément très quelconque, voire accrocheur.
4 roues motrices à l’occasion
Sans aller jusqu’à offrir un blocage du différentiel arrière à l’instar du Hilux, le Ranger propose toutefois une transmission intégrale et même un réducteur. A n’utiliser qu’en cas de piste glissante…
Budget
Côté consommation, le 5 cylindres se montre forcément plus porté sur la boisson que les 4 cylindres concurrents. Ainsi, il lui faut tout de même sa ration de 10 litres de diesel tous les 100 kilomètres … Un minimum, mais qui ne s’échappe pas vraiment vers le haut, à moins de l’utiliser intensivement en tout terrain.
La version de base (2.2 TDCi, manuelle, finition XL, Super Cab) n’est quasiment jamais commandée. Elle sert au moins à afficher un prix d’appel de 24.195 €, hTVA. Le haut de gamme, qui domine largement le mixte de ventes (3.2 TDCi, automatique, finition Wildtrak, double cabine), est affiché à 33.105 € hTVA. Considéré comme un utilitaire, le Ranger vous permet de profiter d’une politique de taxation pour le moins favorable.
Conclusion
Le format du Ranger impose quelques concessions à l’usage : avec ses 5,36 mètres de long et sa benne pas toujours étanche, il peut très difficilement s’envisager dans un environnement urbain ! Si on le considère pour ce qu’il est vraiment, à savoir un pick-up taillé pour le dur labeur, le Ranger se distingue en effet de ses concurrents par sa finition soignée, son équipement complet, son charismatique 5 cylindres et sa tronche pour le moins expressive ! Il ne nous reste plus qu’à savoir comment il se comportera face au nouveau VW Amarok, à motorisation V6…