Honda a retrouvé la niaque ! Après s’être fourvoyé quelques temps dans les voitures familiales et placides, le constructeur japonais revient à ses premiers amours : le sport ! Et il ne fait pas les choses à moitié : dans la gamme de série, le constructeur nous a ressorti une Civic Type R pleine de peps et surtout, a osé ressusciter la légendaire NSX. En compétition, le petit constructeur n’est pas en reste, étant présent en F1 (avec quelques difficultés il est vrai), en Indy, en Moto GP, en WTCC et en… TCR !

TCR, c’est quoi ?

TCR signifie « Touring Car Racer ». Il s’agit d’un championnat de véhicules de tourisme présent dans onze pays et deux régions. Le TCR Benelux compte six courses, dont la première se déroulera dès ce week-end (22-23 avril), sur le circuit de Spa-Francorchamps. Particularité de ce championnat : les coûts limités ! Les voitures sont directement dérivées des modèles de série et profitent d’une préparation qui n’a rien d’extrême.

Les modifications

Seat, Opel, VW, Peugeot et Honda se partagent la piste avec des voitures directement dérivées des modèles de série. Les modifications touchant à la motorisation sont généralement assez minces : dans notre cas, la puissance grimpe d’une vingtaine de chevaux environ, pour atteindre plus ou moins 330 chevaux. Ce sont surtout les trains roulants (suspensions et freins) et la transmission (boîte séquentielle de rigueur) qui se voient entièrement revus, alors que l’habitacle est vidé de tout son confort. A titre informatif, une voiture extrêmement compétitive comme cette Civic Type R préparée par JAS Motorsport revient à environ 120.000 €, tout compris.

La voiture du champion

Et comme nous avons le plus grand respect pour nos lecteurs, c’est carrément à bord de la voiture du champion de la saison précédente (notre compatriote Stéphane Lémeret, épaulé par le hongrois Norbert Michelisz) que nous vous proposons d’embarquer ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’embarcation est impressionnante : affublée de ses gros ailerons, de ses pneus « slick » et de ses stickers, la Civic Type R passe de méchant loup à un monstre hypertrophié !

Séance de naturisme

Dans l’habitacle, c’est encore plus sidérant : la culotte de grand-mère est devenue string ficelle ! Exit les sièges, moquettes, insonorisants et autres équipements de confort, place à un gros arceau, deux baquets (pour l’occasion), un volant, un combiné et c’est à peu près tout.

Premiers tours en passager

Parce que l’on n’apprivoise pas une telle bête comme un vulgaire SUV « mazouté et à boîte toto », j’embarque en passager à côté du champion pour quelques tours de manège. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je dois avoir des airs de Hollandais sur une montagne russe ! Entre le tohu-bohu infernal de la mécanique, les violentes poussées dans les lignes droites, les freinages qui coupent la respiration et les virages négociés en glisse qui font cogner ma tête contre l’arceau, la Civic TCR montre un potentiel qui n’a plus grand-chose à voir avec le modèle de série !

En route !

Après quelques tours de piste, votre serviteur encore groggy enfile gants, combinaison et casque pour quelques tours de piste. Hors de question de jouer les Lémeret d’opérette, je ne suis pas là pour épater la galerie, mais pour « ressentir l’ambiance ». Au démarrage, la Civic TCR impressionne déjà : le moteur s’ébroue dans un vacarme qui fait trembler la carlingue et l’embrayage multidisque demande une certaine application pour ne pas caler bêtement au démarrage. Je m’applique, sers les fesses et… ça roule. C’est déjà ça…

En piste !

Une fois en piste, la Civic TCR m’étonne. Je m’attendais à une machine rétive, demandant une application chirurgicale pour entrer en courbe et une prudence de Sioux en sortie de virage et je me retrouve face à une voiture de série… (presque) facile dont les capacités ont été décuplées ! Si une puissance de 330 chevaux peut sembler risible aujourd’hui, ces chevaux-là semblent être dopés à l’avoine de compétition ! Plein à tous les régimes, le moteur turbo débite sa rage au travers d’une boîte séquentielle fulgurante.

Calé dans le baquet, je me vois catapulté vers le virage suivant. Au garde-à-vous sur les freins, la bête largue les amarres et me projette contre mes harnais. Mais le meilleur est encore à venir, car c’est dans sa façon d’entrer en virage que la Civic TCR m’aura sidéré : non seulement le train avant affiche un mordant de requin affamé mais en plus, la direction (physique, certes) permet un contrôle ultra-précis de la chose ! Et en guise de bouquet final, lors du transfert de masse, le train arrière enroule gaiment autour du virage, de manière aussi progressive que… jouissive ! Exploiter le dernier carat de ce châssis à l’adhérence phénoménale demande évidemment un certain entrainement et un… talent certain. Rendons donc le baquet au champion !

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