Lancé en 2004, le premier Hyundai Tucson du nom a participé à l’émergence de la silhouette SUV en Europe. Il a ensuite cédé le témoin à un ix35, qui s’est révélé être aussi populaire que son aïeul. Il représentait à lui seul quasiment 25% des ventes de Hyundai en Europe dans ses meilleures années. Pour son retour sur les devants de la scène, le nouveau Tucson se voit investi d’une nouvelle mission : ne plus se contenter d’un rapport qualité/prix imbattable pour séduire, mais monter en gamme et séduire une clientèle davantage habituée à l’univers du premium. Pari réussi ?
Skyactiv
Lancé en 2012, le CX-5 marquait quant à lui à la fois les premiers pas de Mazda dans l’univers des SUV de taille moyenne (le CX-7 lancé précédemment n’a rencontré qu’un succès d’estime en Europe) et les débuts de la technologie SkyActiv chez Mazda. Une palette de solutions destinée à magnifier le comportement dynamique et réduire les émissions polluantes devenue inévitable dans le développement techniques des Mazda modernes.
4X2
Si le CX-5 a profité de son remaniement technique pour étoffer sa gamme d’un 2.5l essence (192 ch), l’offre diesel se résume toujours au 2.2l SkyActiv-D décliné en 150 ou 175 ch. Contrairement à la version la plus puissante qui ne peut se coupler qu’à une transmission intégrale, le bloc délivrant 150 ch accepte de n’animer que la moitié des trains. Voilà de quoi contenter la majorité des clients. Le moteur 2.0l diesel à la manœuvre sous le capot de notre Tucson est également une vieille connaissance puisqu’il répondait déjà présent au catalogue du précédent ix35. Si Hyundai propose ce 2.0 CRDi dans une variante « High Power » de 185 ch animant toujours les quatre roues, il existe également en 136 ch 4X2. Version retenue pour notre confrontation. Pour info : le Tucson vient d’étoffer son catalogue d’un 1.7 CRDi de 141 ch couplé à une transmission à double embrayage à 7 rapports.
Regard de braise
Si le Tucson reprend à son compte les blocs diesel, moyennant de légères modifications, qui officiaient déjà sous le règne de l’ix35, la filiation technique s’arrête là. Campé sur un nouveau châssis, le Tucson a gagné 3 cm d’empattement et 6 cm de carrosserie. Son encombrement total atteint dorénavant 4,47m. Son nouveau style charismatique lui confère toutefois un look nettement plus imposant qu’en réalité. Le Tucson rend effectivement 7 cm en longueur au CX-5 contrairement à ce que son style, Kodo, plutôt fluide laisse penser.
Habitabilité généreuse
Ne pas succomber à la folie des grandeurs ne signifie pas automatiquement être avare en espace habitable. Au contraire. Le Tucson libère un ratio encombrement extérieur/habitabilité particulièrement alléchant. Il permet de caser confortablement des grands formats sur sa banquette. Le SUV Hyundai marque également des points côté confort grâce à des dossiers réglables en inclinaison que le Mazda ne peut proposer. Le CX-5 se rattrape côté modularité. C’est le seul qui offre à la fois une division en trois parties de ses dossiers arrière (pratique pour le transport d’objets longs) et des tirettes permettant de les rabattre d’un tournemain depuis la soute. Par contre, côté présentation, il n’y a pas photo : l’habitacle du Tucson se montre plus moderne et plus intuitif que celui du CX-5, assez classique et un peu vieillot.
En route
En route, le Tucson déçoit légèrement en raison de commandes manquant de naturel. C’est surtout sensible du côté de la direction. Heureusement, le réglage sport de l’assistance permet de gagner en consistance. Une fois cette première impression passée, le Tucson se rattrape en cours de chemin. Indéniablement, le comportement dynamique profite des nombreuses améliorations techniques apportées par rapport à l’ix35. Cela dit, malgré tous les efforts consentis par Hyundai, le Tucson n’égale pas encore le comportement routier du CX-5. On a toujours l’impression de ne faire qu’un avec lui tant ses commandes, notamment son levier de vitesses aux courts débattements, s’avèrent enthousiasmantes. Voilà un SUV particulièrement agréable à conduire. D’autant plus que son 2.2l, très discret, offre une allonge incroyable pour un moteur diesel.
Conclusion
L’air de rien, le CX-5 séduit grâce à ses bonnes prestations dans tous les domaines. Sans verser dans l’esbroufe, il se montre pratique à l’usage, agréable à conduire et assure des prestations de premier ordre grâce à son 2.2l diesel aussi discret et souple que performant. Le Tucson séduit quant à lui davantage par son style extérieur et son tableau de bord moderne. Même si l’on note encore quelques plastiques durs pas toujours flatteurs dans l’habitacle. Les clients à la recherche d’un SUV à conduire craqueront pour le CX-5. Les clients qui préfèrent acheter un beau SUV ne résisteront, quant à eux, pas aux charmes du Tucson.